La posture permanente de sûreté-Air (PPS-A) continue d’être assurée par l’Armée de l’air sous l’autorité du Centre national des opérations aériennes (CNOA). L’objectif reste le même : faire respecter la souveraineté nationale dans l’espace aérien français et assurer la défense du territoire contre toute menace. Le contexte de confinement a nécessité certains ajustements. Explications avec le colonel Julien, commandant le CNOA.
Situé sur la base aérienne 942 de Lyon, le CNOA continue d’assurer et diriger la PPS-A. Dans le contexte actuel, les Aviateurs sont à l’œuvre et remplissent leur mission : « La posture permanente de sûreté-Air doit être assurée en tout temps et en toutes circonstances. C’est un devoir de protection de nos concitoyens face aux menaces qui peuvent venir des airs, assure le colonel Julien. La chaîne de défense continue à fonctionner pour détecter et éventuellement intervenir à travers nos dispositifs en alerte H24, répartis sur nos différentes bases du territoire. » Une prérogative essentielle aussi appelée «police du ciel» qui comporte trois volets : détecter, identifier et intervenir en cas de situation anormale.
L’Armée de l’air doit donc pouvoir connaître la situation aérienne au-dessus du territoire 24h/24 et 7j/7. «Dans le contexte que l’on connaît, il y a eu évidemment une forte réduction du trafic aérien, mais il n’est pas nul pour autant, précise le colonel. Il faut être en mesure de décoller à tout moment et rapidement. En fonction de la menace, on adapte les moyens d’intervention : lorsque c’est un appareil lent et bas, on privilégie l’hélicoptère, quand l’appareil est haut et rapide, ce sera un avion de chasse.» Des mesures de circulation récentes, liées au confinement, ont ajouté une prérogative aux Aviateurs du CNOA : « En lien avec les forces de l'ordre, on contribue à faire respecter les mesures de contraintes de déplacement décidées par le gouvernement. Les vols de loisir qui impliquent ULM, avions de tourisme ou hélicoptères, ne sont en effet plus autorisés. » Et pour ce faire, ils doivent respecter une organisation particulière. «On est confinés sur la base, car on ne peut pas prendre le risque que la mission s’interrompe, explique-t-il. Nous effectuons un roulement de nos effectifs avec des relèves, les Aviateurs qui sont à poste restent pendant quatorze jours en continu puis on tourne. C’est une adaptation à ce que l’on fait d’habitude sur base.»
Comment cela se passe-t-il concrètement ? «Lorsque l’on détecte un avion de tourisme, on le suit en collaboration avec la gendarmerie qui va ensuite effectuer le contrôle. Récemment, un pilote a été verbalisé pour non respect des règles de confinement, précise le commandant du CNOA. Mais en général, on effectue surtout une levée de doute, les directives sont plutôt bien respectées et nous sommes là pour veiller à ce respect.» Le colonel voit des Aviateurs «fiers de leur métier et conscients du rôle qu’ils ont à jouer, ils se sont adaptés rapidement au nouveau régime de travail». Mais il tient à ajouter : «On a conscience de la charge qui repose sur nos hommes et leurs familles qui nous permettent d’être présents au travail pendant quatorze jours d’affilée. Toutefois, la police du ciel est une contrainte qui a été acceptée naturellement et rapidement, avec efficacité. C’est une mission passionnante, essentielle, et on voit l’importance de continuer de l'assurer aujourd'hui alors que notre pays traverse une crise inédite.»
Apprenez-en plus sur la mission de "Police du ciel" dans notre WebTV sur la notion d'interception :
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Sources : armee de lair
Droits : armee de lair