Le 2 novembre 2010, au sommet de Londres, la France et le Royaume-Uni signent deux traités de coopération nucléaire, de défense et de sécurité. Appelés Lancaster House, ces accords mutuellement avantageux scellent ainsi une alliance militaire historique ayant déjà fait ses preuves auparavant. Dix ans plus tard, la réalité de ce partenariat parle d’elle-même.
L’histoire aérienne commune entre la Royal Air Force et l’armée de l’Air et de l’Espace naît outre-Manche lors de la Seconde Guerre mondiale. Liés en multilatéral par l’OTAN et en bilatéral par le traité de Dunkerque en 1947, les deux pays honorent à nouveau cette alliance avec la signature des traités de Lancaster House en 2010. Pour reprendre les termes de la déclaration à l’issue de ces accords, on assiste à un exemple aérien du « niveau de confiance qui règne entre nos deux nations, inégalé dans l’histoire ».
Ils concernent les trois armées et sont structurés en trois volets : capacitaire, opérationnel et organique. « Le Royaume-Uni est un partenaire avec lequel nous avons une comitologie (procédure de prises de décisions répondant aux normes européennes. N.D.L.R.) et une relation bilatérale parmi les plus riches. La qualité de notre relation militaire est des plus importantes. Nos deux pays sont parmi les rares à avoir des procédures politiques nous permettant de nous engager sous échéance très brève », explique le général de brigade aérienne Jean-Luc Taquet, délégué aux relations extérieures à l’état-major de l’armée de l’Air et de l’Espace.
Depuis dix ans, la France et le Royaume- Uni ont en effet mis en place différents projets de coopération. Au niveau opérationnel, les deux nations ont un partenariat clé concernant la police du ciel. Grâce à leurs accords transfrontaliers, elles peuvent poursuivre et intercepter des aéronefs d’un pays à l’autre. En avril 2018, cette collaboration a fait la preuve de son efficacité avec l’opération Hamilton. Aux côtés des Américains, la France et le Royaume-Uni ont réalisé un raid aérien visant à frapper des sites de production d’armes chimiques en Syrie.
« Depuis 2010, nous travaillons sur le développement de la CJEF (Combined Joint Expeditionary Force – force expéditionnaire conjointe interalliée) afin d’effectuer une opération conjointe à l’extérieur de nos territoires », ajoute le général de brigade Taquet. La CJEF fait partie des objectifs majeurs des accords de Lancaster House. La France et le Royaume-Uni travaillent depuis dix ans à la mise en œuvre de cette capacité permettant aux armées françaises et britanniques de déployer, sous un faible préavis, une force expéditionnaire interalliée et interarmées d’entrée en premier et non permanente, ainsi qu’un état-major binational.
Les Britanniques apportent également leur soutien sur l’opération Barkhane. Depuis juillet 2018, la Royal Air Force (RAF) y participe aux côtés des militaires français en déployant trois hélicoptères CH-47 Chinook sur la base de Gao au Mali. Ces appareils apportent une capacité de transport lourd en acheminant des troupes et du fret. Initialement projetés pour une période de six mois, leur présence sur le théâtre a été prolongée après la première échéance de juin 2020.
D’autres projets bilatéraux sont en cours de réflexion sur des thématiques variées : lutte antidrone, transport logistique, hélicoptères lourds, jumelage d’escadrons, maintenance et systèmes de communication. « Nous étudions des formes de coopérations organiques ambitieuses dans les domaines qui intéresseraient nos deux pays, à l’instar de ce qui a été fait avec l’escadron de transport franco-allemand mettant en œuvre les C-130J », précise le général de brigade aérienne Bruno Foussard, chargé des relations internationales militaires bilatérales Nord. « Côté français, nous travaillons sur une possibilité de coopération plus étroite avec les CH-47 Chinook. »
Pour en savoir plus, reportez-vous à l’article « 10 ans de coopération franco-britannique » dans le prochain numéro du magazine Air actualités de novembre 2020.
Sources : Armée de lair et de lespace
Droits : Armée de lair et de lespace