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Intérêts communs entre l’armée de l’Air et de l’Espace et une société civile dans la conception de drones et la réalisation d’applications militaires

Mise à jour  : 05/03/2021 - Auteur : armee de l Air et de l Espace - Direction : Armée de l'Air et de l'Espace

Des Aviateurs des Forces armées de la zone sud de l'océan Indien (FAZSOI) et du détachement aérien (DA) 181 se sont rendus, mercredi 17 février 2021, dans les locaux de FLY-R. Cette société installée sur l’aérodrome de Cambaie sur l’île de La Réunion conçoit des drones pouvant entrer dans le domaine des applications militaires pour l’armée de l’Air et de l’Espace.

François Varigas et Rémi Albert, les deux fondateurs à la base de ce projet, sont issus de l’industrie aéronautique de la défense. Ils sont depuis longtemps conscients que les UAS (systèmes de drones) vont, à plus ou moins long terme, devenir une branche très importante de l’aviation aussi bien dans des applications civiles que militaires.

Leur choix de s’installer à La Réunion est stratégique à tous points de vue. D’une part, l’île est située au milieu de l’océan Indien et ainsi à l’épicentre des marchés qu’ils connaissent bien, à savoir : l’Afrique, le Moyen-Orient, l’Asie et l’Asie du Sud-Est. D’autre part, étant déjà fortement impliqués dans des projets pour applications civiles, ils se sont confrontés à des réglementations contraignantes dans certaines régions mais encore inexistantes dans la zone précitée. En effet, en raison de la sensibilité de certains des équipements entrant dans la composition d’un UAS, ils devaient trouver un endroit qui puisse leur permettre un accès en dehors de la complexité et de la lenteur de certaines autorisations (règlementation ITAR). La France (et l’Europe) simplifiait très sérieusement cette problématique notamment dans le domaine de la recherche, du développement et des validations (essais en vol) des produits. La Réunion, grâce à ses immensités maritimes et à son trafic aérien et maritime restreint, permet de réaliser sereinement des essais en vol, avec des contraintes d’utilisation de l’espace aérien limitées notamment pour des systèmes ayant vocation à accomplir des missions aux élongations importantes.

Leur gamme de produits-systèmes est basée sur des avions à aile rhomboïdale. Cette formule aérodynamique fait partie de la famille des ailes fermées. Elle se caractérise par sa forme en diamant dans chacun des trois plans. Cette formule aérodynamique s’affranchit de surface de contrôle verticale (pas de dérive). Ses avantages par rapport à une aile cantilever classique de performances similaires sont :

- une envergure réduite environ de moitié ;

- une diminution de la traînée ;

- une masse structurale diminuée d'un tiers ;

- une grande plage de vitesse ;

- un rapport portance/traînée élevé et relativement constant ;

- une très grande manœuvrabilité.

S’ils sont les seuls à maîtriser le design d’avions avec ce type de voilure, FLY-R est, suite à un contrat signé au Salon du Bourget 2019, en partenariat avec l’ONERA (Office national d’études et de recherches aérospatiales) pour la validation des designs aérodynamiques de leurs avions.

FLY-R développe cinq systèmes entièrement autonomes basés sur des avions à aile rhomboïde, pour des missions et des conditions d’utilisation spécifiques, répondant aux besoins des secteurs civil et militaire, en particulier en matière de surveillance.

Leurs deux premiers modèles, le R2-150 et le R2-240, sont conçus pour satisfaire à des opérations embarquées sur des bateaux, grâce à un système de lanceur à vide et à un système de récupération autonome qui s’installent sur le pont. Ces systèmes annexes, lanceur et filet de récupération, sont aussi des produits innovants développés par la société.

Les deux modèles suivants, le R2-400 et le R2-600, ont des spécificités techniques les rendant plus particulièrement dédiés aux opérations militaires dans la catégorie MALE (moyenne altitude longue endurance).

Enfin, le R2-HSTD est présenté comme un outil réaliste et rentable d’entraînement pour la défense antiaérienne et le combat aérien.

Les officiers de l’armée de l’Air et de l’Espace du DA 181 et des FAZSOI ont ainsi pu prendre conscience des possibilités offertes par ces systèmes. Bien évidemment, en complément des outils de simulations existants, de nouvelles possibilités d’entraînement au combat air-air et à la défense sol-air méritent toujours l’attention des Aviateurs.

Par ailleurs, les capacités de lancement et de récupération en espace réduit, offertes par les premiers modèles, permettent d’envisager de concevoir une partie des opérations aériennes en s’affranchissant de structures aéroportuaires. La longue endurance offerte, alliée aux facilités de mise en œuvre, présente un intérêt militaire certain en regard des immensités qu’ont à surveiller les FAZSOI dans leur zone, y compris avec de possibles bases relativement réduites dans le canal du Mozambique.

Enfin, les possibilités qu’offrent les motorisations hybrides laissent envisager des possibilités de mise en œuvre de ces systèmes à longue endurance par aérolargage, donc avec des moyens aériens d’ores et déjà présents sur le détachement air 181.

Dès lors, avec des intérêts communs dans le milieu aérien, cette entreprise particulièrement innovante et ces Aviateurs proactifs se retrouveront très prochainement à La Réunion lorsque FLY-R viendra présenter ses systèmes au Forum aéroplace qui se déroulera, les 28 et 29 avril 2021, sur le DA 181.

                                       


Sources : armee de l Air et de l Espace
Droits : armee de l Air et de l Espace