80 ans se sont écoulés depuis la bataille d’Angleterre. À l’occasion de cet évènement, la flamme a été ravivée lors d’une cérémonie qui s’est tenue ce 15 septembre 2020 et présidée par Mme Darrieussecq, ministre déléguée auprès de la ministre des Armées. L’ambassadeur du Royaume-Uni, lord Edward Llewellyn, l’ambassadeur de Belgique, François de Kervoche d’Exaerde et le général Philippe Moralès, représentant le chef d’état-major de l’armée de l’Air et de l’Espace Philippe Lavigne, ont également honoré de leur présence la commémoration de cet épisode emblématique de la Seconde Guerre mondiale.
1940. La bataille de France fait rage et les Français rompent le combat le 17 juin, demandant un armistice à l’Allemagne. Les Britanniques se retrouvent seuls face aux forces du IIIe Reich et attendent la bataille d’Angleterre qu’ils savent inéluctable. Hitler, en lançant la Luftwaffe dans le ciel anglais, cherche, si ce n’est à préparer une opération de débarquement, au moins à faire pression sur le gouvernement britannique pour obtenir une paix de compromis.
La bataille d’Angleterre commence en juillet et dure jusqu’en octobre 1940. Elle se compose de deux phases distinctes. La première doit permettre à la Luftwaffe d’acquérir la supériorité aérienne dans le ciel britannique en s’attaquant au Fighter Command. La deuxième, le Blitz, s’ouvre par un gigantesque bombardement de Londres, le 7 septembre 1940, qui se poursuit de nuit comme de jour pendant plusieurs semaines. Mais, malgré les coups portés par les bombardiers allemands, le moral des londoniens, soutenu par la volonté inflexible de Churchill, ne cède pas.
De nombreux étrangers participent à la défense des îles britanniques dont des Polonais, des Tchèques et des Français. En tout, treize Aviateurs des Forces françaises libres combattent dans des squadrons du Fighter Command. Entre autres, des figures incontournables telles qu’Henri Lafont, René Mouchotte, Henri Bouquillard, François Fayolle et Georges Perrin s’illustrent dans le ciel anglais. Aucun n’abat d’appareil allemand avant fin octobre. Le pilote Jean Demozay remporte la première victoire dans le ciel anglais le 8 novembre. Le premier à disparaître est Henry Bouquillard, premier compagnon de la Libération des FAFL, le 11 mars 1941. Georges Perrin, quant à lui, est abattu sur son Hurricane le 13 octobre et reprendra le combat.
Le 20 août 1940, Churchill rend hommage aux quelques 2 900 Aviateurs ayant participé aux combats, notamment à travers sa célèbre phrase : «Never in the field of human conflict was so much owed by so many to so few. » (Jamais dans l’histoire de l'Humanité, le sort d'une Nation n'a reposé sur si peu d'hommes.).
Cette commémoration est ainsi l’occasion de célébrer la coopération étroite des forces aériennes franco-anglaises, qui remonte presque aux origines de l’aviation puisqu’elle date de la Première Guerre mondiale. La participation des Aviateurs français à la bataille d’Angleterre n’est qu’un des nombreux exemples de la fraternité d’armes franco-britannique qui s’illustra aussi au Moyen-Orient, en ex-Yougoslavie ou en Libye. Une coopération qui perdure aujourd’hui sur de nouveaux théâtres d’opérations tels qu’au Levant face à Daech ou dans le cadre de la défense du ciel baltique, et que les hautes autorités franco-anglaises espèrent voir se perpétuer encore pendant de longues années.
Témoignage : Lord Edward Llewellyn, ambassadeur du Royaume-Uni en France En quoi les relations franco-anglaises sont-elles uniques ? Nous partageons une histoire ancienne. Au cours du dernier siècle, nous avons surmonté ensemble les plus grands défis du monde. Je pense à la Grande Guerre et également à la Seconde Guerre mondiale : nous étions alliés. Nous avons obtenu la liberté de nos pays grâce à un front uni. Ce sont des liens puissants qui perdurent aujourd’hui dans la collaboration de nos forces aériennes. Nous allons notamment célébrer le 10e anniversaire des accords de Lancaster House cette année, créateurs d’une force conjointe entre le Royaume-Uni et la France. Nos pays resteront des partenaires et des amis, et ce encore pendant de longues années. Comment se traduit cette coopération étroite des forces aériennes franco-anglaises de nos jours ? Les exemples de notre collaboration actuelle sont nombreux. En ce moment-même, il y a des appareils de la Royal Air Force engagés dans l’opération Barkhane au Mali aux côtés de nos camarades français. Notre coopération au Moyen-Orient dans la lutte contre Daech ou encore dans le cadre de l’opération en Estonie sous l’égide de l’OTAN reflète à nouveau ces liens étroits. C’est une collaboration qui apparaît naturelle, du fait de nos valeurs partagées. Comment percevez-vous ce partenariat stratégique au sein du climat international dans les années à venir ? Je pense que des deux côtés de la Manche, notre collaboration portera sur une modernisation de nos forces aériennes et une adaptation nécessaire au contexte mondial évolutif. L’espace, notamment, est un lieu stratégique à considérer. La France l’a d’ailleurs prouvé sur ce point en créant récemment un Commandement de l’espace intégré à l’armée de l’Air et de l'Espace. Ces défis, nous les partageons, et nous allons y faire face ensemble. |
Sources : Armée de lair et de lespace
Droits : Armée de lair et de lespace