« Rens », « grandes oreilles », les opérateurs renseignement intégrés aux escadrons de chasse de l’armée de l’Air et de l’Espace ont bien des surnoms, et pourtant leur mission est unique : appuyer les pilotes dans la préparation des opérations pour assurer leur sécurité et la réussite de leur mission. Pour l’exercice « Atlantic Trident 2021 », qui s’est déroulé du 17 au 28 mai sur la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan, les spécialistes de la 30e escadre de chasse étaient à la barre.
La white cell est le noyau de l’organisation de l’exercice, c’est elle qui détermine, en fonction des besoins d’entraînement des différents players, les scénarios des missions. « La white cell est, comme son nom l’indique, blanche. C’est-à-dire qu’elle n’est ni Blue ni Red, ni gentille ni méchante, explique le lieutenant G., officier renseignement du “ Normandie-Niémen ”. Elle travaille en deux temps, d’abord en amont de l’exercice pour préparer les scénarios et ensuite pendant la conduite des missions. »
En tant qu’officier renseignement dans la white cell, le lieutenant G. appuie les Airboss, maîtres du jeu de la mission. Elle crée de toutes pièces des scénarios, souvent évolutifs, pour permettre aux équipages de mettre en œuvre leurs savoir-faire. Situation géographique, géopolitique, enjeux et menaces, tous les éléments des futures missions sont pensés. « Les Composite Air Operations d’“Atlantic Trident 21” – aussi appelées COMAO – s’ancrent toutes dans un même scénario qui évolue chaque jour, pour varier les objectifs d’entraînement et les tasks », ajoute le lieutenant.
Pendant la préparation des missions de l’exercice, l’officier renseignement revêt son costume de médiateur, il est l’interface entre la white cell et les équipes « rens » des Blue et des Red. De chaque côté, les pilotes sont menés par leur leader, le Mission Commander (MC). Derrière lui, une équipe de cinq spécialistes du renseignement : un exploitant renseignement, un sous-officier de guerre électronique, un interprétateur photo, un agent opérateur et un officier renseignement à la manœuvre. Le travail de ces équipes : appuyer la préparation de la mission. En apportant son expertise ou en faisant le lien entre les pilotes et la white cell au travers de requests for information (RFI), une équipe doit pouvoir répondre à toutes les interrogations des équipages concernant leur mission, afin d’en assurer la réussite. Grâce à des analyses techniques et tactiques, les « rens » constituent bien un atout de taille.
L’exercice trilatéral a aussi été le théâtre d’échanges entre l’armée de l’Air et de l’Espace, la Royal Air Force britannique et l’United States Air Force, jusqu’au cœur des procédures otaniennes. « Pour chaque mission où le Mission Commander était français, l’équipe “ rens ” était française et, à l’inverse, les MC américains travaillaient avec leurs équipes de renseignement. Cela a permis de nombreux échanges entre spécialistes et entre équipages. La façon de faire est la même, nous sommes parfaitement capables et prêts à travailler ensemble, en direct aussi bien qu’à distance », conclut le lieutenant Vadim, officier renseignement.
Sources : Armée de l'Air et de l'Espace
Droits : Armée de lair et de lespace