Accueil | Terre | Actu Terre | Retour sur l’opération Daguet : 3 questions à l’adjudant-chef Jean-Michel Terre ... Actu Terre | Retour sur l’opération Daguet : 3 questions à l’adjudant-chef Jean-Michel

Retour sur l’opération Daguet : 3 questions à l’adjudant-chef Jean-Michel

Mise à jour  : 12/03/2021

Retour sur l’opération Daguet, quatrième et dernière interview de notre série par ceux qui l’ont vécue. En 1991, le SCH Jean- Michel était affecté au centre hospitalier Lyautey de Strasbourg (SSA). Il fut projeté de mi-janvier à mars 1991 sur l’opération Daguet. Il était à l’époque en poste au bureau des entrées de l’hôpital médico-chirurgical et de transit aérien à Ryad (aéroport). Aujourd’hui adjudant-chef, il est affecté au RMED de La Valbonne, régiment créé en 1992 pour disposer d’une capacité à déployer les structures lourdes du SSA. Retour sur son expérience trente ans après l’opération.

Mon adjudant-chef, quel était votre état d’esprit lors de l’opération Daguet ?

C’était ma première Opex. On entendait beaucoup de choses avec les médias, ce qui créait une certaine appréhension, notamment sur le fait que Saddam Hussein utilisait peut-être des armes chimiques. Quand j’ai perçu le paquetage Outre-mer (première fois que je le percevais), il y avait dedans une trousse para-commando. Le magasinier a détaillé son contenu, il y avait un produit à utiliser en cas d’attaque chimique : le risque était bel et bien supposé.

Ce qui était rassurant, c’était de faire partie d’une coalition internationale. C’était très différent de travailler avec des soldats américains par exemple.

Quel regard portez-vous aujourd’hui sur cette opération ?

C’était la plus grosse opération de la France depuis la guerre d’Algérie. Ce qui est bien c’est que beaucoup d’anciens ne laissent pas cette opération dans l’oubli.

Avez-vous des anecdotes à partager sur l’opération Daguet ?

Plusieurs souvenirs me reviennent assez facilement : l’hôpital déployé sous le premier sous-sol de l’aéroport en construction, l’alerte régulière en raison des tirs de Scud, le départ des missiles Patriot… Ce qui m’a aussi beaucoup marqué, c’est le soutien de la population : on recevait des colis de la part de particuliers, ce qui montrait que la France pensait à nous. Il y avait des lettres sympathiques, du sucre, des biscuits, des cigarettes, beaucoup de bibles… Même la chanteuse Stone a envoyé des photos dédicacées, j’ai trouvé que c’était une bonne intention.


Droits : Armée de Terre 2022