Les élèves de la division d’application de l’école du renseignement de l’armée de Terre (ERAT) ont réalisé un entraînement au combat motorisé sur le territoire de la république de Djibouti. Intégrés aux forces françaises stationnées à Djibouti (FFDJ), ils ont bénéficié de leurs structures, dans un riche environnement interarmes et interarmées.
Depuis la mi-janvier, les lieutenants de l’école des transmissions et de l’école de l’artillerie ayant choisi de servir dans un des régiments du commandement du renseignement (COMRENS) ont rejoint leurs pairs de la filière exploitation renseignement à Saumur pour un module à dominante tactique. Après un apprentissage des missions de la patrouille en véhicule et de ses procédés génériques, ils ont rejoint Djibouti, constituant pour bon nombre d’entre eux, un premier déploiement opérationnel en Afrique de l’est.
À leur arrivée, un détachement du personnel issu des régiments du COMRENS les attendait afin de débuter une phase de préparation mission sur la base 188, quartier « Brière de l’Isle », où se tient l’état-major interarmées (EMIA). Lors de cette courte phase d’acclimatation, les stagiaires sont notamment formés à l’emploi des appuis feux aériens. Dès le lendemain matin, le détachement au complet est déployé dans la région d’Arta, à l’ouest de Djibouti-ville. Dans un environnement désertique particulièrement propice au renforcement de l’esprit guerrier, toutes les occasions sont saisies pour fournir un support d’instruction. Les lieutenants enchaînent une grande variété d’ateliers techniques et tactiques. Débutant par des mises en situation simples, l’accent est porté sur la progressivité de l’apprentissage. Ainsi, après avoir débuté le travail en patrouille de deux véhicules, des incidents sont incrémentés, comme ceux contre la menace IED (engin explosif improvisé). Le niveau de difficulté est ensuite accru avec l’augmentation du nombre de véhicules au sein de la patrouille (trois puis quatre) ainsi que l’appui fourni par les vecteurs aériens. Le contexte géographique et climatique djiboutien, similaire aux zones d’opérations actuelles de l’armée de Terre, est particulièrement indiqué pour faciliter une bonne appréhension des contraintes logistiques et humaines en opération.
De retour à Djibouti-Ville, les stagiaires ont tout juste le temps de se remettre en condition avant de débuter l’exercice de synthèse, qui s’appuie sur un thème tactique décrivant une situation insurrectionnelle. Un groupement tactique interarmes (GTIA) infanterie doit s’emparer de zones refuges tenues par un groupe terroriste local. Pendant 48 heures, le détachement est scindé en deux patrouilles et chacune d’elle doit effectuer une mission de reconnaissance au profit d’un sous groupement tactique interarmes. Après une séance de réflexion tactique complète, les chefs de patrouille désignés réalisent un backbrief de leur mission au général de Courrèges, commandant en second du COMRENS, venu pour l’occasion de métropole afin d’observer la progression de ces jeunes officiers. Au petit matin suivant, une première patrouille est mise en place par posé d’assaut en C130 dans le désert du Grand Bara, l’autre est débarquée par chaland de transport maritime (CTM) sur Arta-Plage, alors qu’une pluie de circonstance se déverse brutalement sur la région. Sous la férule d’instructeurs toujours exigeants, l’ensemble des compétences est restitué au travers d’incidents nombreux et variés. Lorsque s’achève l’exercice, chacun peut mesurer la progression réalisée dans tous les domaines depuis l’arrivée sur le territoire djiboutien.
Ces quinze jours dans la corne de l’Afrique se sont déroulés dans des conditions optimales et les élèves de Saumur ont bénéficié de moyens considérables pour progresser. Plus d’une trentaine de personnels en renforts, une vingtaine de véhicules de tous types, une dizaine de cadres et des moyens de transports (CTM, C130,) ou d’appui (Mirage 2000, gazelles) interarmes ont été mis à la disposition des officiers élèves. Cette période au sein des FFDJ est un moment important de la formation des officiers, qui permet d’accroître leur aisance tactique. Destinés à rejoindre prochainement les unités du COMRENS, ils peuvent, suite à cette formation, être déployés en opération.
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