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COLIBRI 2016

Mise à jour  : 03/11/2016

C’est la 48e fois depuis 1962 que parachutistes français et Allemands se retrouvent pour l’exercice Colibri. Sur le camp de Caylus (Tarn-et-Garonne), aux côtés du traditionnel binôme franco-allemand, Américains, Britanniques et Espagnols ont confronté leurs spécificités autour d’un même thème tactique réunissant près d’un millier de soldats pour cette action majeure de la 11e brigade parachutiste.

Dimanche 25 septembre. Le scénario est lancé depuis plusieurs jours. La région est en proie à un violent conflit ethnique. L’envoi d’une force internationale a été décidé en urgence. Première étape : prendre et sécuriser l’Airport of debarkation de Caylus (Apod, zone aéroportuaire de débarquement) pour installer le poste de commandement de la brigade puis élargir la zone sécurisée. 

Les largages commencent dès le matin près du village de combat de Jean Couzy. Pour mettre en place la base opérationnelle aéroportée, les hommes du 1er régiment du train parachutiste (1er RTP) vont effectuer plus de 40 rotations. Un partenariat sans faille entre TRANSAL et HERCULES de l’armée de l’Air et le 1er RTP a permis de larguer, en plus des hommes, près de 40 tonnes de matériel sur la zone et d’effectuer 15 posés d’assaut.

Les corolles qui s’ouvrent dans le ciel témoignent du caractère multinational de Colibri. Les états-majors du 1er régiment de chasseurs parachutistes (1er RCP) et du 8e régiment parachutiste d’infanterie de marine (8e RPIMa) commanderont chacun un groupement tactique interarmes (GTIA) intégrant des éléments de la coalition. Aux côtés des 450 hommes de la 11e brigade parachutiste (11e BP) sont alignés près de 500 militaires allemands, américains, britanniques et espagnols.

« Nous sommes dans une configuration totalement réaliste, explique le général Éric Bellot des Minières, commandant la 11e BP. Le travail interallié est conforme à nos engagements actuels. Colibri nous permet de partager nos expériences et de continuer à développer notre interopérabilité avec nos partenaires européens ». 

Parachutés de nuit

À moins de deux kilomètres de l’Apod, près d’un vieux moulin qui surplombe la zone de saut, un petit groupe se prépare pour la prochaine mission. Un homme du groupement commando parachutiste (GCP) du 8e RPIMa, sur place depuis deux jours, raconte : « Nous avons été parachutés de nuit pour renseigner le commandement sur la faisabilité d’un saut de masse sur l’Apod et sécuriser la zone jusqu’à l’arrivée des forces. Aujourd’hui nous allons entraîner nos camarades des forces spéciales allemandes à nos techniques d’aérocordage pour récupérer une cible ensemble. »

Neutraliser les poches de résistance

La brume matinale fait place à un soleil de plomb. Il a pourtant du mal à percer dans une des phosphatières du camp. Au fond du trou béant camouflé par la végétation, trois terroristes cagoulés attendent, tapis derrière de larges rochers. Les chasseurs du 1er RCP ont ouvert l’itinéraire, c’est maintenant au tour des Américains et des Espagnols d’être évalués. Le claquement des armes automatiques résonne dans le vaste espace clos. En quelques minutes les belligérants sont neutralisés. Sous la protection des fantassins, les sapeurs américains inspectent chaque cavité à la recherche d’armement. Plusieurs caisses et des documents sont découverts. Ils permettent d’analyser la situation tactique et d’anticiper les prochaines actions.Pendant deux jours, les deux GTIA réduisent les dernières poches de résistance, la mission touche bientôt à sa fin, pourtant…

Le plan Mascal est déclenché

Mercredi matin 8 heures. Le Puma dépose à peine la grappe des GCP qui viennent de récupérer un chef terroriste. L’animation de l’exercice envoie son dernier message aux PC des régiments : « un tir d’artillerie vient de tomber sur vos positions, vous avez des pertes, mais surtout de nombreux blessés graves ». Dans le village de Jean Couzy, les blessés, grimés pour l’occasion, sont allongés dans une petite pièce isolée. Le maquillage est bluffant. Membres amputés, fractures ouvertes, rien ne manque. Malgré les cris et l’agitation, le médecin donne ses ordres pour traiter en urgence les plus gravement atteints. Devant l’ampleur des dégâts, le plan Mascal (massive casualties,pertes massives) est déclenché. Les blessés sont évacués vers le tout nouveau poste médical 2014 (PM 14). Entièrement aérolargable, le PM 14 doit être en mesure de soutenir plus de 150 hommes en autonomie complète pendant quinze jours. Ce matin, le médecin du poste et son équipe (médecin et infirmier) doivent trier une dizaine de blessés graves et les stabiliser avant leur évacuation vers les hôpitaux de la métropole. « C’est un axe d’effort de Colibri 2016, explique le colonel Sébastien, chef opérations de la brigade. Nous insistons sur la chaîne d’évacuation en opération. C’est un point dimensionnant lors d’une ″opération d’entrée en premier″. Le PM 14 nous donne cette capacité d’exécution. »

L'info en + 

Sous les ordres du 1er RCP, les Britanniques présents à l’exercice étaient des gurkhas d’origine népalaise. Chaque année, 230 Népalais sont intégrés dans l’armée britannique. Ces fameux soldats ayant servi dans l’empire colonial sont intégrés définitivement à l’armée britannique depuis 1857. Ils peuvent prétendre à la nationalité britannique après quatre années de service. Leur devise « Plutôt mourir que de vivre en lâche. »


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