L’exercice hivernal de guidage aérien organisé par le 93e régiment d’artillerie de montagne (93e RAM) s’est déroulé fin novembre dans les Alpes. Ce sont près de 50 soldats de montagne français, italiens et hollandais, appuyés par l’aviation légère de l’armée de Terre (ALAT) et l’armée de l’Air, qui se sont entraînés sur CASALPS (Close Air Support in the ALPS).
CASALPS est un entraînement interalliés et interarmées de quinze jours qui permet aux joint terminal attack controller (JTAC) français, italiens et hollandais, à travers différents raids et infiltrations tactiques, de s’entraîner au combat en zone montagneuse et conserver leur qualification OTAN. Cette norme est en effet devenue aujourd’hui indispensable à l’armée de Terre pour pouvoir mettre en œuvre des appuis aériens rapprochés en opérations extérieures. « Le JTAC est le terme utilisé par l’armée française pour désigner le spécialiste du guidage aérien. Du sol, il aide à la navigation des aéronefs (hélicoptères notamment) dans un environnement montagneux. » explique le capitaine Philippe, officier de marque au 93e RAM pour la manœuvre. Attaché auprès du commandant d’unité interarmes pour être son conseiller sur l’appui aérien, le contrôleur aérien apporte également du renseignement pour les troupes au sol en utilisant la vision plus large et plus haute des aéronefs. Grâce aux informations recueillies par les JTAC, ces derniers peuvent ainsi appuyer, par leur force de frappe, les unités de mêlées déployées au sol. « Cela permet d’apporter une plus grande puissance de feu avec une plus grande précision. Nous travaillons avec des bombes guidés par laser ou GPS qui ont une précision d’une dizaine de mètres. La charge en explosif est adaptée à la situation et permet d’apporter une réponse appropriée à la menace » explique le sergent-chef Yohan, JTAC au 93e RAM.
Aviateurs et Terriens sont tous formés au Centre de formation à l’appui aérien de Nancy (CFAA). La formation dure huit semaines, comprenant des cours théoriques sur simulateurs et des cours pratiques sur le terrain. La formation vise également à favoriser l’intégration du JTAC dans un groupement tactique interarmes. En raison des normes de l’OTAN, le contrôleur aérien doit également disposer d’un excellent niveau en anglais et connaître le milieu aéronautique. Pour garder sa qualification, il doit effectuer douze guidages par an. Véritable interface entre l’avion et les troupes au sol, le JTAC peut commander des appuis feux hélicoptère, avion, artillerie, voire des tirs navals depuis des embarcations de la Marine.
Droits : Armée de Terre 2016