Le saviez-vous ? Le Journal de la Défense fête ses 15 ans

Un partenariat unique en son genre

L’histoire du Journal de la Défense, dit JDEF, est intimement liée à celle de LCP – Assemblée nationale. En 2004-2005, la chaîne arrive sur la TNT et doit donc changer de posture pour s’adresser au plus grand nombre. Pour Christophe Mouton, ancien directeur des antennes, il faut repenser les programmes. Dans une optique de diffusion à plus grande échelle, il est nécessaire de varier les contenus en proposant des émissions thématiques. Christophe Mouton pense alors aux armées : « Elles disposent d’images spectaculaires et possèdent un trésor : des histoires à raconter. La richesse des sujets militaires m’a convaincu du programme. » Reste à persuader le ministère de la Défense de participer au projet, tout en gardant en tête que le contenu ne doit pas être « triste et institutionnel », précise l’ancien directeur.

S’ensuit alors une collaboration, unique en son genre, avec le ministère : chaque mois, un magazine consacré aux armées est réalisé et diffusé. Après plus de 170 numéros, le pari est remporté haut la main ! Aujourd’hui encore, Christophe Mouton regarde avec plaisir le JDEF dont « la durée de vie signifie sa qualité ».

Lieux insolites et reportages uniques

Grâce à des sujets diversifiés, le Journal de la Défense a fait voyager ses équipes partout dans le monde, y compris aux confins des Terres australes : « Je n’aurais jamais pensé me rendre là-bas en travaillant pour le ministère. C’était irréel, je ne savais même pas qu’il y avait des militaires sur place (…) La zone était inaccessible en avion, il a donc fallu partir en mer et, au bout de quelques jours de navigation, il n’y a plus de réseau ni d’Internet. On se sent comme une coquille de noix sur l’immensité de l’océan », s’enthousiasme Éléonore Krempff, ancienne rédactrice et chef d’édition. C’est avec bonheur qu’elle se souvient de ces années reportages qui l’ont conduite aussi bien dans la jungle guyanaise que dans le désert qatari.

Les plus beaux reportages ne nécessitent pas toujours la traversée du globe. Éléonore en témoigne :  « Mon sujet à l’Institution nationale des Invalides est l’un de ceux qui m’a le plus chamboulée. Nous n’avons tourné que quelques jours, mais les témoignages des blessés de guerre, des vétérans et des victimes d’attentat qui viennent dans cet hôpital étaient très forts (…) voir à travers ce reportage comment certains militaires “ se retapent ” après de tels traumatismes m’a beaucoup apporté », confie-t-elle.

20 000 km et 1 400 heures de tournage en une saison

Pour chaque numéro du JDEF, une dizaine de personnes sont mobilisées. Des rédacteurs aux cadreurs, en passant par les preneurs de son et les monteurs, tous sont indispensables à la réalisation du magazine. Si chaque épisode dure aujourd’hui 26 minutes^*, la saison 2020-2021 du JDEF, à elle seule, a représenté plus de 150 missions, 20 000 kilomètres parcourus et 1 400 heures de tournage ! Le lieutenant Mélissa est l’une des rédactrices du magazine. D’avril à juin, elle a sillonné la France et s’est même expatriée pour réaliser le numéro « Mon chien, ce soldat » : « Pour mon premier tournage, je suis allée aux Pays-Bas (…) C’est vraiment plaisant de voyager et de rencontrer de nouvelles personnes. Humainement comme professionnellement, c’est très enrichissant. On est dans la découverte constante. », explique-t-elle.

De la cohésion et de l’adaptation

Le tournage du magazine repose donc sur plusieurs corps de métier et nécessite une osmose entre rédacteur et cadreur. « Pour moi, le journaliste et le caméraman forment un binôme. Il faut qu’ils entrent en symbiose », précise le maréchal des logis Morgan, cadreur depuis près de quinze ans. Mais il faut aussi savoir composer avec le terrain, comme l’explique l’adjudant-chef Vincent, cadreur et chef des opérateurs de prise de vues : « Il y a parfois des tas d’imprévus, donc c’est à nous de jongler avec tout ça (…) C’est le terrain qui commande et on doit s’adapter. »

Après le tournage, place au montage. Aurore Leroi est l’un de ces magiciens : « Le métier de monteur, c’est avant tout être au service de la narration. C’est à la fois technique et créatif. » Toujours de bon conseil pour les rédacteurs, les monteurs « construisent » une première version du JDEF en près de dix jours. « Il faut penser au rythme, aux plans les plus adaptés, conseiller le rédacteur sur les différentes interviews et sonores à utiliser… », détaille Aurore.

Même après avoir soufflé ses 15 bougies, le JDEF n’a pas fini de nous étonner et de se réinventer. Comme l’explique Christophe Mouton, « le Journal de la Défense est chouette parce qu’il raconte des histoires d’êtres humains, jeunes et anciens, femmes et hommes. Il y a les histoires racontées au travers du JDEF et celles vécues par ceux qui réalisent le magazine. »

>>> Retrouver tous les épisodes du Journal de la Défense

* Depuis décembre 2018, le JDEF est passé au format unique de 26 minutes. Auparavant, sa durée était de 13 minutes, hors numéros d’été de 26 minutes.