Le 8 mai 1945, à Berlin, est signé l'acte de capitulation de l'Allemagne qui marque la fin des combats armés de la Seconde Guerre mondiale, ainsi que la victoire des Alliés. Ce vendredi 8 mai, nous célébrons le 75e anniversaire de la Victoire des forces armées. L'occasion de revenir sur cinq choses que vous ignorez peut-être sur cet événement.
Peu après le suicide d’Adolf Hitler le 30 avril 1945, l'amiral Karl Dönitz, nouveau chef du IIIe Reich, décide de capituler. Russes, Anglais, Américains et Français se déplacent alors dans la banlieue de Berlin afin de faire ratifier l'acte de capitulation par le commandant suprême de l'armée de Staline, Gueorgui Joukov, et le commandant suprême des forces armées allemandes, Wilhelm Keitel. Ce moment marque ainsi le point final d'un conflit mondial débuté six ans auparavant.
L'histoire retiendra la date du 8 mai 1945 comme la ratification de l'acte de reddition de l'Allemagne. Pourtant, un peu moins de 24 heures plus tôt, un document quasi identique était ratifié à Reims.
Si l'histoire a retenu la date du 8 mai plutôt que celle du 7, c'est d'abord en raison de la colère russe. Souhaitant que la signature ait lieu sur le territoire de l'ennemi vaincu, Staline obtient des Alliés qu'une cérémonie soit organisée à Berlin, dans la capitale vaincue.
Cette commémoration a permis d'officialiser la capitulation aux yeux de tous, le 8 mai 1945, avec la signature de la fin des combats armés à 23h01, soit 01h01 du matin pour les Russes. Ce qui explique pourquoi les Russes fêtent la victoire le 9 mai.
Vous avez sûrement pu l'apercevoir dans certains agendas : le 8 mai peut être qualifié de « Victoire de 1945 » ou « Armistice de 1945 ». Pourtant, employer le terme « armistice » est incorrect. D'après la définition du dictionnaire Larousse, l'armistice est « une convention par laquelle les belligérants suspendent les hostilités. Il est conclu par les chefs militaires suprêmes et non par des plénipotentiaires civils, et n'a donc pas de conséquence sur l'état de guerres.» Donc, pour résumer, « l'armistice » est une trêve qui suspend les hostilités, sans pour autant mettre fin à la guerre. Or, en mai 1945, c'est une reddition de l'Allemagne qui est signée et non un cessez-le-feu. On parle alors de « Victoire de 1945 ».
Le 7 mai 1945, le correspondant de guerre américain Edward Kennedy assiste à la signature de l'acte à Reims. Mais, comme la reddition prévoyait l'arrêt des combats sur les deux fronts à 23h01 le lendemain et après la colère de Staline, il est demandé aux 17 journalistes présents de respecter un embargo de 36h.
Edward Kennedy, qui accepte dans un premier temps les termes, finit par briser ce silence et envoie un article à son agence, l'Associated Press, déclarant la reddition totale des Allemands. L'annonce de ce Victory in Europe Day (nom donné au 8 mai aux États-Unis) déstabilise l'organisation négociée entre Truman, Churchill, et Staline. Arrêté et menacé de Cour martiale, il est expulsé de France. En rentrant aux États-Unis, il est licencié par l'agence de presse américaine. Il termine sa carrière au Monterey Peninsula Herald et décède en 1963, fauché par une voiture.
Le 7 mai 1946, une loi prévoit la commémoration de cette victoire le 8 mai de chaque année. Mais c'est en 1953 que la date fut considérée comme fériée.
Pourtant, en 1959, le général de Gaulle supprime cette commémoration pour réduire le nombre de jours fériés dans le calendrier français. La fin de la Seconde Guerre mondiale est alors célébrée tous les deuxièmes dimanches de mai jusqu'en 1968, année où le 8 mai est de nouveau déclaré férié.
Sept ans plus tard, en 1975, le président Valéry Giscard d'Estaing décide de supprimer à nouveau la commémoration officielle de la victoire sur l'Allemagne nazie et de la remplacer par une « Journée de l’Europe », dans un souci de réconciliation franco-allemande. La victoire des Alliés est alors fêtée le 11 novembre, en même temps que l'armistice de la Première Guerre mondiale.
Finalement, en 1981, suite à la pression d'associations d'anciens combattants, François Mitterrand redonne à la date du 8 mai son caractère férié. Depuis, la tradition veut que chaque 8 mai, le président de la République passe en revue les troupes place de l'Étoile, ravive la flamme du tombeau du Soldat inconnu et y dépose une gerbe.
Cette année, compte-tenu de la situation exceptionnelle liée à l’état d’urgence sanitaire et aux mesures de confinement, Geneviève Darrieussecq, secrétaire d’Etat auprès de la ministre des Armées, a annoncé le 20 avril que les cérémonies du 8 mai 2020, qui ne seront pas ouvertes au public, se dérouleront selon les modalités suivantes :
Afin de manifester leur participation à cette journée nationale, le Président de la République demande aux Françaises et aux Français qui le souhaitent de pavoiser leur balcon aux couleurs nationales.
Sources : Ministère des Armées
