CHAMMAL
SITUATION
En Syrie,
A Raqqah, les combats pour le contrôle de la ville se poursuivent. Daech concentre sa défense sur les zones les plus urbanisées selon une stratégie qui a déjà été observée à Mossoul : piégeage, tunnels, fortifications sont en place et rendent la progression des Forces Démocratiques Syriennes difficile et dangereuse.
Les FDS progressent néanmoins de l’Est vers l’Ouest de la ville, profitant de brèches dans le mur d’enceinte pour entrer dans la Médina. Elles poursuivent également leur manœuvre d’encerclement au Sud de la ville pour réduire les soutiens de Daech, notamment en provenance du Sud-Ouest. Les Forces pro-régime sont à une vingtaine de km au Sud de Tabqa.
En Irak,
A Mossoul, Daech perd du terrain chaque jour dans la Médina et s’acharne à défendre le dernier kilomètre carré encore tenu. Sa liberté de circulation dans la région environnante est également compromise. L’organisation terroriste essaie de se recentrer vers Tal Afar à l’Ouest, et Hawijah plus au sud de Mossoul, deux secteurs fortement défendus et encore sous son contrôle.
Daech a néanmoins la capacité de réactiver des cellules dormantes qu’elle concentre au moment opportun contre les forces de sécurité. Ceci démontre que la prudence reste de mise quant à la reprise de Mossoul même si l’optimisme des forces locales domine.
MOSSOUL
Cette bataille s’inscrit bien dans une stratégie coordonnée entre la Coalition et le pays hôte. Cette stratégie comportait une première phase de préparation de la bataille afin d’accompagner la montée des forces de sécurité vers Mossoul et d’encercler la ville pour couper tout renfort ou soutien extérieurs au profit des terroristes retranchés.
300 frappes aériennes françaises ont accompagné pendant plusieurs mois cette première étape de préparation et de renseignement (Shapping).
Dans la deuxième phase, avec l’engagement des canons CAESAR et du Groupe aéronaval, 300 autres frappes aériennes, auxquelles s’ajoutent près de 1200 missions d’artillerie, ont permis d’appuyer les forces de sécurité engagées pour la libération de la ville.
Les 600 frappes aériennes délivrées dans la région représentent donc une partie conséquente de l’effort français réalisé depuis trois ans, lequel s’élève début juillet à plus de 1 300 frappes.
Avant de débuter une éventuelle troisième phase pour Mossoul et ses habitants, de longues opérations de déminage et de sécurisation devront néanmoins être menées pour neutraliser les pièges dont Daech a saturé la ville et éliminer les cellules dormantes.
ACTIVITÉS DE LA FORCE
Cette semaine, les aéronefs ont réalisé 35 sorties aériennes dont 31 de reconnaissance armée et d’appui au sol (CAS), ainsi que 04 missions de recueil de renseignement. 04 frappes ont été réalisées à Mossoul et 04 autres à Raqqah, toutes en appui des troupes au sol.
La Task Force (TF) Wagram a mené de son côté 14 missions de tir dont 13 de harcèlement et 01 d’éclairement.
Le bilan global depuis le 19 septembre 2014 s’élève 1307 frappes, 2072 objectifs et 6754 sorties.
OPÉRATIONNELS ENSEMBLE : LE SOUTIEN INTERARMÉES EN OPÉRATIONS
Pour réussir ces opérations, il faut réaliser les « 12 travaux de la logistique » et être « opérationnels ensemble ».
1 200 militaires sont déployés dans le cadre de CHAMMAL sur cinq pays. 16% seulement de cet effectif contribue à soutenir le personnel comme les matériels dengagés.
La logistique en opérations recouvre douze domaines spécialisés : 07 sont principalement dédiés au profit du personnel, 05 le sont au profit des matériels.
Dans le domaine de l’acheminement, en trois ans, 24 000 passagers ont transité par voie aérienne vers le théâtre. 15 000 tonnes de matériels ont été projetées de France, la moitié par voie aérienne et l’autre par voie maritime, avec une recherche permanente d’équilibre entre la nécessaire réactivité et les coûts induits.
Dans le domaine du soutien carburant, 12 000 pleins (avitaillement) ont été réalisés au sol, 14 000 en vol (ravitaillements) au profit de l’ensemble des aéronefs français engagés.
Ces forces sont parfaitement interopérables grâce aux réseaux classifiés établis entre 700 ordinateurs reliés sur le théâtre et avec la métropole, par le biais de 50 stations satellitaires.
En conclusion, « opérationnels ensemble » est une réalité du quotidien pour les militaires et civils de la Défense qui participent, par la qualité de leur soutien et de leur expertise, aux succès opérationnels obtenus actuellement mais aussi dans la durée.
BARKHANE
SITUATION
Deux événements internationaux concernent le Sahel cette semaine. Le 29 juin à New-York, la résolution 2364 a permis de renouveler le mandat de la MINUSMA. Le 2 juillet à Bamako, un sommet extraordinaire des chefs d’États du G5-Sahel a permis de créer officiellement la Force conjointe.
Cette Force, qui sera à terme constituée de 5 bataillons, sera chargée de lutter contre le terrorisme et les organisations criminelles. Sa chaîne de commandement s’articulera autour d’un PC de niveau opératif et de PC tactiques dont l’un sera activé dans la région de Sévaré au Mali.
La logique de cette force est d’encourager les partenariats et l’action régionale. Elle s’inscrit donc dans la stratégie développée par la France depuis maintenant trois ans au Sahel.
ACTIVITÉS DE LA FORCE
Les unités de la force Barkhane ont affronté des conditions météorologiques particulièrement défavorables marquant le début de la saison des pluies. Elles ont néanmoins maintenu leur effort dans la boucle du Niger, sous la forme de patrouilles conjointes avec les forces maliennes, et plus largement avec des actions de formation au profit de leurs partenaires.
Ces missions visent à rassurer la population, obtenir du renseignement complémentaire des autres capteurs déployés et à entraver la liberté d’action des GAT.
A Tombouctou, sur la Plate-Forme Désert Relais (PFDR), située sur l’emprise de la MINUSMA, les soldats français réalisent des patrouilles aux côtés de leurs homologues maliens qui visent à assurer une présence permanente aux abords de la ville et à favoriser une intervention rapide en cas d’événement sécuritaire.
Cet effort ne se limite pas seulement à Tombouctou, mais aussi à Assongo, avec un autre détachement de partenariat militaire opérationnel. Des patrouilles conjointes y sont réalisées jusqu’aux localités d’In Delimane et d’In Gita, situées à 120 km à l’Est de la ville d’origine en direction du Niger.
Elles s’inscrivent dans une stratégie d’ensemble plus large, être « opérationnels avec les partenaires africains », qui s’appuie sur l’ensemble des forces armées françaises prépositionnées au sein de pôles de coopération (Dakar, Libreville), ou sur des emprises militaires à Djibouti, en Côte d’Ivoire ou à La Réunion.
OPÉRATIONNELS ENSEMBLE : LES PARTENAIRES AFRICAINS
Cet ensemble de forces prépositionnées permet d’entraîner chaque année environ 27 000 militaires africains sur tout le continent.
· Barkhane a ainsi entrainé 4 500 d’entre eux depuis le début de l’année 2017 par le biais de 200 actions de formation rassemblant 20 expertises différentes. Ces actions sont en augmentation de 40% par rapport au semestre précédent.
En complément de ces entraînements réalisés dans le cadre de la lutte contre le terrorisme au Sahel, les détachements de partenariats militaires opérationnels mènent des actions directes.
Forts de 30 à 50 soldats français, chaque détachement a pour mission de coordonner les missions françaises avec celles des partenaires, d’apporter des appuis spécialisés dans les domaines du guidage aérien, de la lutte contre-EEI et du soutien santé, ou encore de les accompagner et de les conseiller dans l’exécution de leurs missions comme dans le cadre des opérations militaires conjointes transfrontalières (OMCT).
Depuis janvier 2017, ces détachements ont réalisé 210 patrouilles conjointes, soit une par jour, auxquelles viennent s’ajouter les opérations conjointes de plus grande envergure.
De même, trois OMCT ont été réalisées en 2017 (TOMONON, PANGA et BRONCO). Elles ont permis d’affirmer la présence des forces armées en zone transfrontalière, de se rapprocher de la population et d’obtenir du renseignement pour des opérations futures comme celles réalisées en avril-mai à la frontière entre le Mali et le Burkina Faso.
· Les deux pôles opérationnels de coopération du Gabon et du Sénégal ont contribué, quant à eux, à former 4 400 soldats africains par le biais de 150 actions de formation liées à la lutte contre le terrorisme. Deux tiers de ces formations ont pour finalité la réalisation de missions de maintien de la paix ou un engagement à caractère opérationnel.
Le Pôle Opérationnel de Coopération (POC) situé à Dakar (EFS) conduit des actions dans 14 des 16 pays de sa zone de responsabilité, laquelle couvre la CEDEAO et la Mauritanie. Le Pôle Opérationnel de Coopération (POC) situé à Libreville (EFG) couvre les pays de la CEEAC.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense