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Point de situation des opérations du 29 décembre 2016  

Mise à jour  : 30/01/2017

1. Barkhane

1.1 Appréciation de situation

Dans la bande sahélo-saharienne, la situation est globalement calme. Au Mali, les tractations entre Groupes Armés Signataires (GAS) pour la mise en œuvre de l’accord de paix et de réconciliation (APR) restent le point d’attention des forces internationales.

Dans le cadre de la formation du bataillon « Mécanisme Opérationnel de Coopération », des unités FAMa et Plateforme sont déjà présentes à Gao. Un détachement de la CMA a  récemment quitté KIDAL pour rejoindre sa zone de casernement située dans cette ville. Son arrivée sur Gao permettrait de lancer une première réalisation de patrouille mixte à moins qu’elle ne génère pas des tensions avec les autres GAS présentes localement.

Profitant de cette situation d’incertitudes, les groupes armés terroristes cherchent à mener des actions à fort retentissement médiatique. A Gao, le 24 décembre en milieu d’après-midi, une ressortissante française, Sophie Pétronin, a été enlevée.

1.2 Activités de la force

Dès la prise de connaissance de l’enlèvement de madame Pétronin, les forces françaises déployées dans la région dans le cadre de l’opération Barkhane ont contribué, en liaison avec les forces armées maliennes, aux opérations de recherche. Ces actions coordonnées se poursuivent à l’heure actuelle.

Par ailleurs, la force Barkhane poursuit son travail d’appui au profit des partenaires du G5 dans la sécurisation de la BSS. Ainsi, suite à l’attaque le 16 décembre d’un poste de l’armée burkinabé, les avions de chasse Mirage 2000 de la force Barkhane ont mené cette semaine plusieurs show of force dans la région frontalière avec le Mali pour assurer les forces burkinabés de leur soutien.

Du 11 au 23 décembre 2016, les forces armées maliennes (FAMa) et les forces armées nigériennes (FAN), appuyées par la force Barkhane, ont conduit une opération militaire conjointe transfrontalière (OMCT) de part et d’autre de la frontière nigéro-malienne, dans une zone située au sud de Menaka. Cette opération, baptisée Garikou, visait à réduire la liberté d’action des groupes armés terroristes (GAT) en contrôlant une zone transfrontalière de près de 10 000 km2.

Près de 500 soldats et plus de 100 véhicules, appuyés par les moyens aériens et aéroterrestres des FAN et de Barkhane, ont renforcé le dispositif permanent déployé dans cette zone transfrontalière sur les postes militaires régionaux nigériens de Tiloa, Bani-Bangou et Chinagodrar. L’ensemble était commandé par un poste de commandement tripartite déployé à Gao, relayé par un poste de commandement tactique au plus près des unités.

Au cours de cette opération, plusieurs armes longues et de nombreuses munitions ont été saisies. Cette OMCT a également permis aux forces partenaires de reprendre contact et rassurer les populations au travers de la réalisation de plusieurs aides médicales et actions civilo-militaires, notamment à Anderaboukane au Mali et Chinagodrar au Niger.

Enfin, cette semaine, les aéronefs français et alliés ont poursuivi leurs missions aériennes au profit de l’opération Barkhane. Ainsi, les moyens de l’armée de l’air ont réalisé près de 20 sorties aériennes d’appui et 7 sorties dédiées au renseignement au profit des troupes françaises et partenaires engagées au sol.  Enfin, 9 sorties de ravitaillement et 28 sorties de transport ont été réalisées pour assurer le soutien logistique des forces déployées au Sahel.

2. Chammal

2.1 Appréciation de situation

Au Levant, Daech continue d’être sous la pression des forces locales appuyées par la coalition mais l’organisation terroriste conserve combativité dans ses modes d’action et résilience dans le soutien logistique de ses combattants.

En Irak, les mauvaises conditions météorologiques ont contraint les forces de sécurité irakiennes (FSI) à baisser le tempo de leurs opérations de reconquête. En particulier, dans la région de Mossoul où elles ne pouvaient plus bénéficier d’un appui permanent de la coalition. Daech a mis cette période à profit pour harceler les forces irakiennes sur la ligne de front et mener des actions à fort retentissement médiatique dans la profondeur. Dans le but de contraindre les FSI à desserrer l’étau autour de Mossoul, l’organisation a mené plusieurs attaques dans la vallée de l’Anbar dans le secteur des trois frontières.

En Syrie, l’organisation terroriste est également sous la pression des forces locales face à laquelle elle oppose une vive résistance à l’approche de ses zones sanctuaires. Elle a multiplié les attaques et les tirs indirects pour la défense de la ville d’Al-Bab, à proximité de la frontière turque, empêchant toute progression des unités engagées au sol. En revanche, les forces démocratiques syriennes ont poursuivi leur progression dans la région de Raqqah en s’emparant de zones le long du Tigre en direction de la ville de Tabqah.

Les mauvaises conditions météorologiques ont encore perturbé les opérations au sol cette semaine. Les FSI ont tiré profit de cette prolongation de la pause opérationnelle pour sécuriser les quartiers conquis récemment. Daech a poursuivi ses actions de harcèlement sur la ligne de front (snipers, tirs de mortier,…) et mené des actions sur les arrières. Le 22 décembre, l’organisation terroriste ainsi a perpétré un attentat dans le quartier de Gogjali contre un marché populaire.

2.2 Activités de la force Chammal

Malgré des conditions météorologiques dégradées, les aéronefs de l’opération Chammal ont poursuivi leurs missions aériennes contre Daech et appuyé les FSI dès que possible.

Depuis le 21 décembre, ils ont réalisé58 sorties dont 48 de reconnaissances armées, 5 de recueil de renseignement par l’Atlantique 2 et les Rafale et 5 de ravitaillement par le C135 FR.

Au total, 6 frappes ont été menées par les Rafale contre Daech  et ont détruit 6 objectifs. Les frappes réalisées se sont concentrées dans la région de Mossoul en Irak. Elles visaient à appuyer les forces de sécurité irakiennes engagées dans la reprise de la ville. En particulier, plusieurs frappes ont neutralisé des snipers et des groupes de combattant de Daech qui harcelaient les forces de l’ICTS.


Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense