Opérations
Dans la bande sahélo-saharienne, la situation est globalement calme. Au Mali, en dépit des tensions entre Groupes Armés Signataires (GAS), le processus de paix semble progresser avec l’arrivée des soldats issus des Forces armées maliennes (FAMa) et de la Plateforme pour former le bataillon « Mécanisme Opérationnel » de Coopération de Gao. Pour se concrétiser, ces avancées nécessitent désormais le ralliement des soldats de la CMA, avant de pouvoir envisager les premières patrouilles mixtes.
La force Barkhane continue d’appuyer les initiatives concourant à la mise en œuvre de l’APR. En parallèle, Barkhane travaille à la mise en route des partenaires du G5 dans la sécurisation de la BSS.
Du 12 au 15 décembre 2016, dans la boucle du Niger, les forces armées maliennes (FAMa) ont ainsi conduit, avec l’appui des soldats de Barkhane appartenant au Détachement de Liaison et d’Appui Opérationnel (DLAO), une opération de contrôle de zone visant à sécuriser la région de Tombouctou.
Cette opération, baptisée « Charleville » pour la partie française, a permis aux soldats maliens de mettre en pratique les savoir-faire étudiés précédemment dans le cadre du DLAO (fouille de personnel et de véhicules, etc.). Après un contrôle de zone au sud de Tombouctou par une section FAMa du secteur 3, les soldats ont étendu les contrôles aux zones nord et ouest de Tombouctou. Ce faisant, les FAMa montraient leur détermination et leurs progrès en sécurisant des zones au-delà de leur périmètre habituel, allant jusqu’à effectuer une reconnaissance des camps nomades et des positions des groupes armés signataires dans la zone nord, avant de sécuriser l’axe Tombouctou-Goundam par un check-point.
Agissant en soutien de ses partenaires, Barkhane poursuit également la lutte contre les groupes armés terroristes. Dans le nord Mali, l’opération Iroquois a pris fin le 17 décembre après quinze jours dans la région de Boughessa-Tin Zaouaten.
Après une reconnaissance depuis leurs emprises respectives, les deux sous-groupements impliqués dans cette opération ont effectué un contrôle des accès de la zone de Boughessa le 7 décembre, puis ont procédé au contrôle de la zone, permettant la saisie d’un important stock de ressources pouvant être utilisées pour la constitution d’engins explosifs improvisés (EEI). Le dispositif a ensuite étendu son contrôle aux abords de la ville avant de poursuivre sa progression en direction de Tin Zaouaten pour y effectuer un contrôle de zone.
A l’heure des premiers bilans, l’opération Iroquois a permis de continuer à dégrader les capacités militaires des groupes armés terroristes par la saisie d’armes de guerre, de munitions (près de 1000 cartouches de différents calibres), ou de matériel de confection d’engins explosifs improvisés. La présence ostensible des soldats de Barkhane a maintenu également une pression sur les groupes terroristes en leur démontrant qu’il n’existait pas de zone refuge dans la bande sahélo-saharienne.
Les opérations conduites ont permis, en outre, de collecter des informations et du renseignement, sur les groupes armés terroristes. L’ensemble des actions menées au profit des populations (assistance médicale gratuite, reconnaissance de sites pour étudier des pistes de futures actions d’aide au développement) ont enfin contribué à desserrer l’emprise des groupes armés terroristes sur les populations de ces zones reculées.
Dans leur recul global sur le théâtre, les combattants de Daech continuent de faire preuve d’une combativité qui freine la progression des troupes engagées contre eux.
En Irak, l’effort de la Coalition et l’attention restent concentrés sur les combats pour la reprise de Mossoul, gênés par une météo défavorable. Ailleurs en Irak les forces irakiennes poursuivent leurs actions de sécurisation contre des groupes isolés de Daech, notamment dans la région de Sharqat. Dans le centre du pays, l’organisation terroriste maintient sa logique de harcèlement en poursuivant sa campagne d’attentats, en particulier à Bagdad.
En Syrie, après la reprise de la ville de Palmyre par l’organisation, la Coalition a réalisé plusieurs frappes afin de neutraliser des concentrations de combattants et de matériels.
Cette semaine, des conditions météorologiques peu propices ont limité les avancées militaires au sol. Les FSI ont utilisé cette pause opérationnelle pour consolider les quartiers sous leur contrôle, dans lesquels Daech poursuit ses actions de harcèlement aux moyens de SVBIED et de tireurs isolés. Plusieurs contre-attaques ont encore été menées par des groupes de combattants djihadistes pour tenter de rependre des quartiers à l’ICTS et à la 9e division irakienne, mais se sont soldées par des échecs.
Les deux Rafale déployés en renfort sur la base aérienne projetée ont réalisé leur première mission opérationnelle dès le 16 décembre.
Depuis le 14 décembre 2016, les aéronefs de l’opération Chammal ont poursuivi leurs missions aériennes contre Daech en réalisant 58 sorties dont 50 de reconnaissances armées, 4 de recueil de renseignement par l’Atlantique 2 et des Rafale, 3 de ravitaillement. Au total les 10 frappes menées par les Rafale contre Daech ont détruit 16 objectifs. Les frappes réalisées se sont concentrées dans la région de Mossoul et d’Hawijah en Irak et dans la région de Raqqah en Syrie. Une mission de frappe planifiée dans la profondeur a été conduite dans la région d’Hawijah, détruisant une fabrique de véhicules blindés explosifs improvisés.
Cette semaine les missions d’appui aérien conduites par les aéronefs de Chammal en appui des forces irakiennes ont abouti à la réalisation de 7 frappes, concentrées dans les quartiers au Sud et Est de la ville. Elles ont participé notamment à l’arrêt de plusieurs contre-attaques menées par Daech.
La Task Force Wagram est toujours engagée dans la protection de la base de Qayyarah-West, ainsi que dans l’appui aux opérations de sécurisation de la région de Sharqat.
La TF Wagram a conduit cette semaine 15 missions d’éclairement au profit de la 60e brigade irakienne, en appui des opérations de sécurisation le long du Tigre entre Qayyarah et Sharqat.
Le renforcement de la sécurité pour les fêtes de fin d’année décidé par le gouvernement s’est concrétisé cette semaine par une adaptation du dispositif de l’opération Sentinelle. Celle-ci a été réalisée après un travail de coordination avec les forces de sécurité intérieure et les différents acteurs de sécurité. Prenant en compte la menace, les risques particuliers et le contexte des fêtes de fin d’année, il a permis en liaison avec les préfets de définir des adaptations du dispositif permettant une protection maximale pendant la période de la fin de l’année - en particulier dans les zones à forte concentration de personnes ou pour des activités particulières.
Cet effort d’adaptation se traduit par un redéploiement des unités et par une intensification de la présence des soldats de Sentinelle sur le terrain, au travers d’une augmentation du rythme des patrouilles dans les zones estimées les plus sensibles. Cette intensification est rendue possible grâce à l’abnégation des militaires de l’opération Sentinelle, qui ont à cœur de continuer de remplir leur mission avec le maximum de disponibilité et d’efficacité, conscient de l’importance de leur mission pour la protection des Français.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense
