Accueil | Opérations | Points de situation | Point de situation du 16 mars 2017 Opérations ... Points de situation | Point de situation du 16 mars 2017

Point de situation des opérations du 16 mars 2017

Mise à jour  : 16/03/2017

BARKHANE

ACTUALITE DU THEATRE

APPRÉCIATION DE SITUATION

La situation sécuritaire au Sahel demeure fragile, en raison des attaques sporadiques et actions de harcèlement menées par les groupes terroristes comme l’attaque du marché de Fafa (Mali – 40 km SE d’Ansongo) ce 13 mars et dont le bilan provisoire fait état de 5 morts dont 2 militaires maliens.

L’installation des autorités intérimaires piétine toujours à Tombouctou et à Taoudéni, sur fond de contestations des autorités intérimaires par différents groupes qui réclament davantage d’« inclusivité » communautaire.

ACTIVITÉS DE LA FORCE

  1. Les opérations contre les groupes terroristes dans le nord du Mali se poursuivent

Dans le nord du Mali, le groupement tactique désert (GTD) « KORRIGAN », implanté à Kidal, s’est déployé pendant 10 jours dans sa zone de responsabilité pour y mener des contrôles de points d’intérêts, des recherches et des fouilles de caches d’armes ainsi que des « dépollutions » de munitions. Les opérations ont mobilisé près de 450 soldats, 110 véhicules blindés et 3 hélicoptères de Barkhane.

  • Dans le secteur d’In Tachdaït, au terme de travaux de recherche minutieux menés, une quarantaine de tubes lance-roquettes, 5 000 cartouches de gros calibre, une demi-douzaine d’obus de mortier ainsi que 6 fusées de roquettes (dispositif de mise à feu) ont été découverts et mis hors d’usage.
  • Le 11 mars, près d’Almoustarat, un engin explosif improvisé (IED) a été identifié par une patrouille. Une fois le périmètre de sécurité établi, l’envoi par hélicoptère d’une équipe de démineurs spécialisés a permis la neutralisation de l’engin et de la charge de 15kg d’explosif qui menaçait la sécurité de l’axe de circulation joignant Gao à Kidal.
  • Dans la région de Tessalit, au cours d’une patrouille, les soldats ont trouvé et démantelé un dispositif de tir indirect constitué d’une roquette de 122 mm armée sur une rampe de lancement improvisée, et dont le déclenchement était commandé à distance par téléphone.

Ces différentes actions sont le signe de l’engagement de Barkhane pour lutter contre la capacité des groupes armés terroristes à confectionner et utiliser des engins explosifs artisanaux mais meurtriers.

  1. Adaptation progressive de Barkhane

L’opération Barkhane continue à évoluer pour répondre aux enjeux de situation sécuritaire actuelle. Planifiée et cohérente, cette stratégie rénovée a été initiée avec la relève de la force Barkhane et se met en place progressivement. Elle se traduit à ce stade en 2 grands volets :

    1. Une adaptation fonctionnelle

Afin de lutter efficacement et dans la durée contre les groupes armés terroristes, Barkhane continue de faire du développement du partenariat militaire opérationnel une priorité, dans une logique d’appropriation progressive de la problématique sécuritaire par les pays du G5.

Barkhane renforce le partenariat militaire opérationnel avec les forces armées du G5 pour aider à leur montée en gamme :

  • La première pièce de cette adaptation passe par le renforcement des instructions opérationnelles et le renouvellement des expériences d’immersion pour former les armées partenaires, à l’instar de l’accueil des lieutenants maliens au sein du GTD-B de Gao
  • Une des pièces maîtresse de l’AMO se fait ensuite au travers de l’action et la montée en puissance des DLAO. Les DLAO d’Ansongo et de Tombouctou sont renforcés d’une section d’infanterie, et un nouveau DLAO est créé. Ces DLAO ne constituent pas des nouvelles implantations françaises, mais des déploiements d’éléments à effectifs réduits, flexibles. , destinés à accompagner, conseiller et appuyer les forces armées partenaires dans leurs patrouilles ou leurs opérations. Par nature, grâce à leur connaissance du terrain et à leur proximité avec les forces partenaires, les DLAO conduisent régulièrement des opérations avec les forces partenaires. Composés d’une quarantaine de soldats français, leur composition varie en fonction des missions et des besoins en formation afin de fournir des appuis spécialisés dans différents domaines.

La situation des DLAO n’est pas figée dans le temps ou l’espace : en 2015, 4 DLAO existaient dont un à Kidal et un à Tessalit. Dans cette logique, et comme l’a annoncé le ministre français de la Défense, un DLAO opérera au Niger.

  • Enfin, les opérations conjointes, de Barkhane avec ses partenaires, vont se poursuivre, en particulier dans les régions transfrontalières.
    1. La montée en gamme du matériel

Enfin, la montée en gamme du matériel permet de venir appuyer et consolider cette adaptation de Barkhane :

  • L’arrivée des 16 VBCI 32 tonnes avec l’ensemble de leurs kits de surblindage, correspond au renouvellement progressif du parc de véhicules blindés de la Force. Ils assurent au personnel une protection supérieure face aux dangers mines et IED. Ils offrent une mobilité importante, des capacités d’emport, de franchissement, d’observation importantes
  • En complément, à l’été 2017, l’ensemble des VAB du GTD-Infanterie devrait être remplacé par des véhicules de l’avant-blindé « Ultima » et valorisés (VAB U).
  • La mise en service de deux drones supplémentaires Reaper, arrivés récemment sur le théâtre, porte désormais à 5 la capacité drones MALE opérationnels déployés sur la BSS. Leur capacité à effectuer des missions de très longue durée est un véritable atout, que ce soit dans le domaine de l’appui des troupes au sol ou du recueil de renseignements.

La mise en service des deux nouveaux drones permet à Barkhane de densifier son action sur un théâtre aux dimensions hors norme.

CHAMMAL

APPRÉCIATION DE SITUATION

En Syrie, chassés d’Al Bab, les combattants de Daech continuent de perdre du terrain dans le Nord-Ouest de la Syrie face aux forces armées syriennes. Dans la région de Raqqah, les FDS ont achevé leur manœuvre d’isolement de la ville sur la rive Nord de l’Euphrate. Daech conserve cependant le contrôle des rives Sud du fleuve.

En Irak, Daech maintient sa logique de harcèlement dans l’Anbar par le biais d’actions asymétriques, toujours dans le but de divertir les FSI de leur effort sur Mossoul.

Dans la région de Mossoul l’encerclement de l’agglomération est achevé, les 9e et 16e divisions irakiennes ayant opéré leur jonction au Nord-Ouest de la ville. Si la logistique de Daech semble coupée et les combattants restés dans Mossoul désormais isolés, la sécurisation des secteurs abandonnés par les combattants de Daech commence et vise à nettoyer les nombreux IED qui y ont été disséminés.

Dans la partie occidentale de la ville, le recul de Daech se poursuit. Les forces de la police fédérale et l’ICTS ont continué leur progression coordonnée le long du Tigre. Elles ont atteint les limites de la vieille ville, dans laquelle les combats se déroulent désormais. Cette zone urbaine à l’architecture ancienne et aux rues particulièrement sinueuses et étroites est plus favorable à la défensive, ce qui devrait ralentir le rythme de la progression des forces de sécurités irakiennes dans les jours à venir.

ACTIVITÉS DE LA FORCE CHAMMAL

  1. Appui aérien au Levant

Cette semaine, les aéronefs français ont réalisé 33 sorties aériennes dont 28 de reconnaissance armée ou d’appui au sol (CAS), 2 de contrôle aérien, et 3 de recueil de renseignements.

17 frappes ont été réalisées par les avions français, elles ont permis la destruction de 20 objectifs.

En Irak, les 16 frappes réalisées ont toutes visé des objectifs dans la ville même Mossoul. Elles s’inscrivent dans le cadre de l’appui des troupes irakiennes engagées dans l’offensive visant à reprendre la partie ouest de la ville. Elles ont été réalisées sur demande des unités de l’ICTS et des FEDPOL, pour détruire des positions de mortier et des bâtiments transformés en position défensive, ainsi que pour briser dans leur élan plusieurs tentatives de contre-offensive lancées par les combattants de Daech.

En Syrie, 1 frappe planifiée a été conduite dans la région de Der Er Zawr afin de détruire une tête de puits de pétrole. Elle participe de l’action globale de la coalition pour tarir les ressources que Daech exploite comme source de financement.

  1. Appui feu de la TF Wagram

Cette semaine, le détachement de la Task Force (TF) Wagram déployé au nord de Mossoul a une fois de plus été sollicité de façon particulièrement intense par les troupes irakiennes engagées au sol, principalement en appui de la 9e division.

Les 60 missions réalisées comprennent 22 missions de neutralisation, destruction ou harcèlement contre des positions tenues par des combattants, des pièces de mortier ou contre des tentatives d’infiltrations en bordure du Tigre.

38 missions d’appui éclairement et fumigène ont également été effectuées pour interdire l’utilisation du terrain par Daech ou au contraire faciliter les mouvements des troupes irakiennes.

  1. Complémentarité des effets au sein du pilier appui

Les combats en terrain ouverts pour la prise du verrou dans le secteur de Badush, ultime étape pour la fermeture de la poche de Mossoul, marquent un point culminant dans le rythme d’activité de la TF Wagram. La seule journée du 13 mars les 7 missions d’appui réalisées par la TF Wagram ont ainsi nécessité l’utilisation de plus de 160 obus. Ce surcroît d’activité a concerné l’ensemble du pilier appui puisque sur Mossoul, durant cette même journée, 9 objectifs ont été détruits par les avions français dans le secteur de Mossoul. L’intense activité des 2 volets, coordonnée au sein de la coalition, illustre la complémentarité des capacités et des effets offerts par les différents moyens d’appui de l’opération Chammal et de la coalition, dans le seul but de soutenir efficacement les soldats irakiens dans les combats menés contre Daech.

EFP - Estonie

Lors des sommets de l’OTAN à Newport en 2014 et à Varsovie en 2016, les Nations membres de l’OTAN ont décidé de renforcer la posture de défense et de dissuasion compte tenu du nouveau contexte sécuritaire. Les Alliés ont ainsi confirmé leur volonté de disposer d’une force réactive en déployant des forces de présence non permanentes sur le territoire de certains Alliés. Pour les pays Baltes et la Pologne, cette force de présence porte le nom de « présence avancée renforcée », en langue anglaise « eFP » (enhanced Forward Presence). L’ensemble s’inscrit dans les directives données par le niveau stratégique à SHAPE, et à Brunssum pour le niveau opératif, pour la coordination des actions des quatre bataillons.

En Estonie, la force de présence est constituée par un bataillon multinational qui rassemble environ 1200 militaires britanniques et français. Le Royaume-Uni fournit l’architecture de commandement du bataillon et la majorité des effectifs à hauteur de 800 hommes. La France contribue principalement en termes de force de manœuvre, tout en assurant le contrôle national de son engagement dans chaque fonction clef. Le déploiement français porte désormais le nom de « mission Lynx ».

La force de manœuvre française est constituée d’un sous groupement tactique interarmes (SGTIA) de 200 hommes, articulé autour de 3 sections de 4 VBCI plus un VBCI de commandement, d’un peloton de 4 chars Leclerc, d’une section du génie ainsi que d’éléments de liaison et d’observation de l’artillerie, et de soutien national. Les militaires français mèneront principalement des activités d’entraînement aux côtés de leurs homologues britanniques et estoniens, dans un cadre défini par l’OTAN.


Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense