Actualités des opérations conduites par les armées françaises au Levant, en Irak et en Syrie (opération Chammal) et dans la bande sahélo-saharienne (BSS - opération Barkhane).
OPÉRATION CHAMMAL
Lancés le 17 octobre dernier, les combats pour la reprise de Mossoul demeurent au cœur de l’actualité des forces de la coalition. 3 fronts se répartissent du secteur Sud vers Qayyarah en passant par l’Est jusqu’au nord-ouest de Mossoul.
Après les forts gains territoriaux des premiers jours de l’offensive, les progressions des troupes irakiennes se réduisent. La résistance de Daech se fait plus marquée, à base de tirs de mortier ou de véhicules piégés. Par ailleurs, en se repliant, les terroristes laissent derrière eux un terrain systématiquement pollué par des mines ou des engins explosifs improvisés.
La dépollution ou le « nettoyage » des zones conquises participe donc au ralentissement de la progression. Cette période permet une nécessaire régénération des forces engagées et un re-complétement logistique.
1. La bataille de Mossoul au cœur de l’activité de la force Chammal
Depuis le début de la bataille de Mossoul, l’activité de la force Chammal a progressivement changé de physionomie pour intensifier le soutien aux troupes combattantes au sol : les frappes aériennes se concentrent dans la partie nord-ouest des abords de Mossoul tandis que l’artillerie française fournit son appui dans le Sud de Mossoul.
Depuis le 17 octobre, 75 frappes aériennes ont été réalisées dont 63 sur Mossoul - ce qui représente 84 % des frappes. La TF Wagram a conduit pour sa part 96 missions depuis la base de Q-West.
Le pic d’effort au déclenchement des opérations est significatif tant pour les frappes aériennes que pour les missions de l’artillerie.
2. Activités aériennes et appuis feu
Cette semaine l’activité aérienne est restée soutenue avec 98 sorties aériennes (air ou marine).
Ces sorties ont permis de conduire 17 frappes aériennes dont 13 en appui des troupes au sol dans la région de Mossoul contre des pièces d’artillerie ou des positions renforcées de combattants.
L’activité de la TF Wagram s’est maintenue cette semaine avec 37 missions qui se répartissent entre celles de destruction d’objectif (15), d’éclairement de nuit pour dévoiler et gêner les mouvements de Daech (20) ou d’interdiction pour entraver les progressions de l’ennemi (2).
3. Réorganisation du GAN
Le prolongement du déploiement du groupe aéronaval jusqu’à la mi-décembre en Méditerranée orientale a été décidé par le Président de la République afin de maintenir la capacité d’intensification des frappes dans cette période clef commencée avec l’offensive en direction de Mossoul mi-octobre.
Dans une logique de régénération et d’action dans la durée, la composition du GAN a été réorganisée : la frégate américaine USS Ross a quitté le GAN et la frégate anti-aérienne Cassard a été relevée par la frégate de défense aérienne Forbin le 1er novembre.
Opération Barkhane
L’actualité du théâtre a été marquée par la désignation du successeur de Cheikh Ag Aoussa au sein du HCUA ; par ailleurs la conduite de patrouilles communes et la reprise des opérations transfrontalières marquent des avancées positives dans la mise en œuvre de l’APR.
Dans le Nord Mali, les groupes armés terroristes continuent de recourir à des tentatives de déstabilisation à l’encontre de la MINUSMA ou de la force Barkhane.
1. Montée en gamme de la force Barkhane
Dans cette période qui favorise la mobilité, la force Barkhane doit pouvoir maintenir son soutien au profit de l’Accord de paix et de réconciliation, poursuivre ses actions avec les partenaires locaux (FAMa, FAN), permettre la conduite des patrouilles mixtes (MOC), reprendre les actions bipartites, multipartites ainsi que les opérations d’envergure comme les Opérations Transfrontalière) avec les partenaires du G5 pour participer à la stabilisation de la région. C’est à cette fin que la montée en puissance de la force Barkhane entamée début octobre se poursuit.
1.1 Déploiement de 2 Groupement d’Artillerie Caesar :
Deux éléments à deux pièces d’artillerie (GA2) Caesar, sont désormais déployés au sein des groupements tactiques « désert » infanterie et cavalerie de l’opération Barkhane.
Ces éléments d’artillerie viennent apporter une capacité d’appui, d’interdiction ou d’illumination par éclairants dans le cadre de l’accompagnement des forces partenaires. Ils complètent les moyens d’appui déjà présents sur le théâtre.
1.2 Réarticulation GTIA –A avec Caïman / Tigre
La composition du Groupement tactique interarmes aéromobile (GTIA-A) de la force Barkhane a été remodelée pour moderniser la flotte et renforcer la capacité d’appui.
Les 17 hélicoptères du GTIA-A comptent 6 Puma, 4 Gazelle, et désormais 4 Tigre et 3 hélicoptères Caïman. Les Tigre permettent de compléter les moyens d’appui que nécessitent les opérations conduites au profit de nos partenaires.
Les hélicoptères du GTIA-A sont positionnés à Gao, centre de gravité géographique de la zone et peuvent ensuite être projetés au besoin sur des postes avancés comme Tessalit ou Madama.
2. Avancées sur le théâtre avec les partenaires : opération Bourkhane – OMCT
Sur le plan des activités opérationnelles, l’opération militaire conjointe transfrontalière (OMCT) «Bourkhane» s’est déroulée du 17 au 31 octobre 2016, de part et d’autre de la frontière malo-mauritanienne.
Toutes les OMCT obéissent à un processus de planification établi au cours de réunions trimestrielles réunissant les 5 armées des partenaires du G5 et la force Barkhane. Elles concrétisent le G5 Sahel dans sa dimension militaire.
Commandée depuis un poste de commandement tripartite installé à Tombouctou, l’opération Bourkhane avait pour objectif de déployer de chaque côté de la frontière Mali / Mauritanie des forces armées soutenues par Barkhane afin de réaliser un contrôle de la zone frontalière de la région de Lerneb, au sud-ouest de Tombouctou.
L’opération tripartite a engagé trois compagnies d’infanterie maliennes, un groupe spécial d’intervention et une compagnie spéciale d’intervention mauritaniens, le tout avec le soutien d’un détachement de liaison et d’assistance opérationnelle (DLAO) et d’un sous-groupement tactique blindé « désert » (SGTD-B) de la force Barkhane. L’ensemble était appuyé par les moyens aériens des 3 partenaires. Au total, près de 500 militaires ont pris part à cette OMCT.
Cette dernière a permis aux soldats maliens et mauritaniens d’affirmer leur présence dans la zone, d’établir un dialogue avec les membres du mouvement arabe de l’Azawad (MAA - un groupe armé signataire de l’accord d’Alger qui opère dans la région), mais aussi et surtout de nouer des liens avec la population notamment par le biais d’aides médicales gratuites.
L’opération s’est achevée par une jonction avec les forces armées mauritaniennes, posant ainsi les bases d’une coordination transfrontalière locale entre FAMa et FARIM. Le bilan positif de cette opération d’envergure permet d’envisager déjà de nouvelles OMCT dans un futur proche.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense