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Commissaire de troisième classe Stéphanie Hervieux

Mise à jour  : 16/06/2011 - Direction : SIRPA Marine

Commissaire de troisième classe Stéphanie Hervieux
Promotion «Delaborde» de l’École des Officiers du Commissariat de la Marine

Le CR3 Hervieux, comme deux autres de ses camarades commissaires, est issue du recrutement interne. Après une carrière d’officier marinier supérieur de spécialité météorologiste-océanographe, elle a décidé de donner une nouvelle orientation à sa carrière lorsqu’elle a pris conscience de sa passion pour le droit et de la possibilité, à travers le métier de commissaire de la Marine, de concilier les aspects opérationnels et juridiques. Elle a ainsi mis à profit son background opérationnel (avec son expérience dans le suivi des opérations) et ses compétences juridiques (une maîtrise de droit privé à la Sorbonne), et a réussi le concours de l’EOCM en 2009.

Pour Stéphanie, cette mission Jeanne d’Arc 2011 tient ses promesses. Le sourire aux lèvres, elle nous confie y trouver une grande richesse humaine et professionnelle. «C’est extrêmement épanouissant : d’un point de vue professionnel, la mission représente l’aboutissement de ma formation de commissaire et un véritable nouveau départ ; d’un point de vue humain, la rencontre avec les équipages et avec les populations des pays où le Mistral et le Georges Leygues font escale est stimulante». Mais tout n’est pas terminé pour autant: «Le plus dur reste à faire dans ma nouvelle affectation à l’été». En effet, à peine la mission achevée, les commissaires-élèves deviendront chefs de service sur des unités de la Force d’Action Navale, quittant ainsi le confort – et l’inconfort – du statut d’étudiant.

Cependant, après trois mois de mission, Stéphanie se sent prête: depuis son embarquement en février, elle est au cœur des services et au contact de l’équipage au quotidien, et sur la base de tâches formulées par l’instructeur commissaire, elle s’imprègne de chaque détail, avec l’objectif d’être rapidement efficace dans sa prochaine affectation. Par exemple, pour la préparation des escales, elle a pu expérimenter ce qu’elle avait appris en théorie seulement: connaître les dépenses à faire (avances de solde, vivres, matériel…), gérer les nombreuses activités de relations publiques, et être l’interlocuteur du commandant pour ses activités officielles. En trois mois et déjà huit escales, elle est maintenant rôdée !

Stéphanie ne baisse pas pour autant la garde, et reste très exigeante avec elle-même: «en tant que chef du quart en passerelle ou que chef de quart aviation, j’ai des objectifs à atteindre très rapidement. C’est un soutien typiquement opérationnel qu’un commissaire fait à bord de son bâtiment. Or à l’EOCM nous n’avons eu que deux périodes de formation au quart navigation, contre cinq pour les «bordaches», et on exige de nous la même performance.»

Malgré son expérience préalable dans la Marine, la mission Jeanne d’Arc a beaucoup appris à Stéphanie sur le fonctionnement d’un bâtiment : «Je n’avais jamais eu l’occasion de m’apercevoir de l’aspect dimensionnant de la conduite des opérations. Cela me donne un autre regard sur les responsabilités qu’un chef doit avoir, lui qui est perpétuellement placé en situation d’adaptation et de prise de décision. » Elle se demande également comment la génération de transition va arriver à gérer le nouveau format de la marine : ce sont les officiers élèves actuels qui hériteront très prochainement – dans quelques semaines à peine pour les commissaires – des grands chantiers en cours.

Tous les moments de cette mission ne sont pas drôles: la fatigue se fait sentir, l’éloignement de la famille pèse, et il n’est pas facile d’être considéré comme un élève lorsqu’on a déjà de la «bouteille». Mais Stéphanie est formelle: «Je ne me suis jamais autant éclatée! Cette mission m’apporte énormément de satisfaction. À partir de maintenant, je peux faire abstraction de la théorie: je suis prête pour la pratique.»


Sources : © Marine nationale / ASP CRE Emmanuelle Moreau
Droits : Ministère des armées