Premier-maître Jérôme LF, adjudant du personnel du pont d’envol et hangar

« J’ai enchaîné le Collège Pierre de Ronsard avec le Lycée Balzac, mais je n’étais pas un élève très brillant », se souvient le premier-maître en plaisantant. « Mon père m’a dit que je devais trouver quelque chose qui me plaise. Je suis descendu à vélo jusqu’au service de recrutement de la Marine à Tours, près de la cathédrale. J’ai postulé pour l’école d’apprentis mécanos, puis je me suis orienté vers la spécialisation de fusilier marin ».

L’Afrique de l’ouest, l’Afrique de l’est, l’Asie du sud-ouest, le Grand sud et les Terres Australes, l’océan Indien, Israël, la Jordanie, l’Afrique du Sud, le Brésil, sur toutes les mers du globe, sur un certain nombre de bâtiments de la Marine, la vingtaine d’années de carrière embarquée du PM Jérôme ressemble tout simplement à un globe terrestre.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que Jérôme a vu du pays. Pas moins de 60 au total.

Un bref retour en France au début de son tour du monde lui a offert une affectation qui lui a permis de faire connaissance avec son épouse. C’était au Centre de Transmissions Marine de Rosnay, près de Tours. Ses enfants sont d’ailleurs natifs de la région. « Dans mon quartier, mes voisins savent que je suis marin, mais je suis un peu « perdu » au milieu des gendarmes ! », s’amuse le premier-maître.

Sa dernière affectation en date l’emmène sur le Charles de Gaulle . Juste après avoir connu le bâtiment de projection et de commandement Mistral , le premier-maître goûte aux joies du porte-avions où il est adjudant du personnel du pont d’envol et hangar, le chargé des ressources humaines, en langage civil. Sur le « PA », deux opérations de longue durée l’attendent. Le déploiement Agapanthe en océan Indien, d’octobre 2010 à février 2011, durant lequel le Charles de Gaulle et son groupe aérien embarqué ont à la fois participé aux opérations de la force internationale d’assistance à la sécurité au-dessus de l’Afghanistan ainsi qu’à des manœuvres aéronavales bilatérales. Et l’opération Harmattan au large de la Libye, commencée au mois de mars dernier.

La Marine lui aura appris énormément de valeurs. « La gestion du personnel est une vraie richesse. Je gère plusieurs équipes, qui travaillent dans un environnement difficile, avec des horaires assez prenants. En commençant matelot, ça aide à comprendre, à être à l’écoute du personnel que je commande. Je ne suis pas là pour leur donner toujours satisfaction, mais pour les aider à aller dans le bon sens. C’est à la mer que l’on distingue les vrais caractères des gens, que l’on sait s’ils sont réellement motivés », analyse l’adjudant. Partager sa passion pour la marine lui tient particulièrement à cœur. « Susciter des vocations, donner envie », comme il le dit lui-même.

« Je suis épanoui dans ce que je fais depuis 29 ans maintenant. D’ici quelques années, la boucle sera bouclée avec toutes les escales et les missions. Ce sera peut-être l’heure d’une dernière affectation, pourquoi pas au CTM de Rosnay ? Ce serait un retour aux sources, dans le berceau familial ». Pour y goûter un repos bien mérité ? Chassez la passion, elle revient au galop... « Je me vois mal dans une barque à fond plat sur la Creuse. J’essaierai de faire profiter aux jeunes d’un club de sport ou d’une association de mon expérience humaine vécue dans la Marine » !