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Premier-maître Didier F, chargé des bureaux hébergement et escale à bord du Charles de Gaulle

Mise à jour  : 24/05/2011 - Direction : SIRPA Marine

Premier-maître Didier F, chargé des bureaux hébergement et escale à bord du Charles de Gaulle, 42 ans, originaire de Tours.

« Tours, ce sont deux fleuves, la Loire et le Cher. C’est une très belle ville à laquelle je suis foncièrement attaché. Je suis un tourangeau dans l’âme et le coeur. Mon épouse n’est pas née ici, mais elle a vécu à Tours depuis qu’elle a deux ans. Même affecté à Paris il y a quelques années et au retour d’une campagne en Martinique, je me suis réinstallé là-bas. Il ne manque que la mer ! ». Le décor est planté, et on déménagerait dans la foulée dans ce petit paradis terrestre que nous décrit le premier-maître. « J’ai fait mes premières expériences de marin sur un youyou, à nager sur le Cher ! », s’amuse-t-il.

Encouragé par le père d’un ami d’enfance qui était fusilier marin, Didier s’engage dans une préparation militaire marine (PMM) en 86, alors qu’il a 17 ans. Sportif émérite, il fait alors partie du club d’athlétisme de Tours où il pratique le javelot et le triple saut. Après sa PMM, il se lance et effectue le grand saut. Le grand ami des animaux choisit une spécialisation qui lui permettra de joindre ses deux passions : le sport et les canidés. Il sera fusilier marin, et fera partie des groupes cynophiles ! Successivement affecté comme maître de chien à la base aéronavale de Saint Mandrier puis à celle de Lann-Bihoué, il progresse régulièrement pour devenir chef de chenil à Lanvéoc. Dans ce domaine, les camarades chambrent facilement : « Ton chien a passé le brevet supérieur avant toi ! », ironisent certains camarades. « J’ai fini par le passer, le brevet supérieur ! », répond amusé le premier-maître.

Après avoir dirigé plusieurs groupes cynophiles dans différentes compagnies de fusiliers marins, et validé un certain nombre de formations, Didier est aujourd’hui passé officier marinier supérieur. Le métier de marin embarqué le tentait de plus en plus, mais depuis la fin des années 80, les animaux ne sont plus admis sur les bâtiments de la Marine nationale. « Comme les chiens mascottes ne sont malheureusement plus autorisés à bord, mais que je souhaitais découvrir les joies de l’embarquement, j’ai du opter pour un métier un peu différent, toujours dans ma spécialité de fusilier cependant. Je suis désormais chargé des bureaux hébergement et escale à bord du Charles de Gaulle ».

Le premier maître F a deux fonctions principales à bord : l’accueil et l’hébergement des quelques 2000 marins du porte-avions d’une part et la « police des accès au pont d’envol » complété par la gestion des passagers embarquant et débarquant. Il doit faire respecter les règles de sécurité et d’accès au pont d’envol par l’ensemble des personnes à bord, invités comme marins. « J’apprécie l’ordre et la discipline. C’est une des données principales qui permet à une armée de se tenir et d’évoluer », précise le grand et solide officier mariner supérieur. Avec près de 2000 lits à gérer, 350 « postes » (les locaux logeables à bord), l’ordre et la méthode sont effectivement incontournables pour satisfaire les besoins cumulés de l’équipage du Charles, comme des nouveaux arrivants de l’état-major embarqué, du groupe aérien (état-major, pilotes, et mécaniciens) et des invités comme les autorités civiles et militaires ou les journalistes. « A la mer, pour embarquer ou débarquer, tout le monde passe par le bureau escale où je suis chargé de l’accueil de personnes qui n’ont parfois jamais mis le pied sur un bateau. Ils ont donc un certain nombre d’interrogations liées à la vie courante à bord. Il m’appartient de les accueillir », explique Didier dans un sourire paternel et rassurant.

Né dans la même clinique qu’un autre camarade de la région, lui aussi fusilier marin, Didier vient de vivre comme le premier-maître Jérôme LF deux embarquements consécutifs de longue durée, en océan Indien et au large de la Libye. « En 1988, j’étais matelot. Dans le cadre de l’école des fusiliers marins, nous avons vécu ensemble un entraînement à une semaine ‘de guerre’. Depuis, on se croise souvent au gré des affectations ». Il semble que le destin aime rassembler les deux « jumeaux » fusiliers marins tourangeaux !


Sources : Marine nationale
Droits : Ministère des armées