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PM Jean-Baptiste Lienard : un lorrain affecté à la flottille 36F à Lorient

Mise à jour  : 10/05/2012 - Direction : SIRPA Marine

Aussi incroyable que cela puisse paraître, enfant je dessinais déjà des avions qui volaient au dessus de l'eau et qui tiraient missiles et torpilles contre des bateaux et autres sous marins sans même savoir que cela existait réellement!

Plus tard, avec l'âge, mon envie de voler et de voyager tout en servant mon pays s'est progressivement précisée. L'aéronavale me paraissait alors plus prestigieuse que les autres armes, et la Marine offrait plus de destinations à l'étranger. C'est donc tout à fait naturellement que, mon bac S en poche, je me suis rapproché de mon BICM le plus proche pour connaître les modalités d'engagement et les différentes spécialités proposées. C'est à ce moment que j'ai découvert qu'il n'y avait pas que des pilotes au sein du personnel navigant de l'Aéronautique Navale. Deux ans plus tard, j'étais DENAE (Détecteur Navigateur AErien).

Pour moi l'expérience est avant tout (et encore aujourd'hui) humaine. Les rapports entre marins et plus particulièrement le niveau de cohésion demandé dans un équipage de patrouille maritime est tel qu'il est incroyablement enrichissant d'en être. On ne peut certes pas toujours s'entendre avec tout le monde mais force est de constater que lors des diverses missions opérationnelles réalisés (surveillance maritime en Yougoslavie, Sauvetage en mer au Sénégal, soutien aérien au Tchad, opération militaire en Côte d'Ivoire, lutte contre la piraterie à Djibouti, lutte contre les narco trafiquants en méditerranée, guerre en Libye, … je me suis souvent senti un peu comme dans une deuxième famille, le travail en plus bien sur! Car il faut quand même garder en tête que ce métier, très contraignant, demande énormément de travail, de remise en question, de disponibilité et de réactivité.

Il faut ajouter à cela les nombreuses missions d'entrainements en collaboration avec les armées de terre et air et surtout avec les armées étrangères qui m'ont fait voyager un peu partout en Europe (Écosse, Allemagne, Hongrie, Italie, Grèce, Portugal, Espagne) sans oublier toutes les missions d’intérêt public de l'État en mer quotidiennes qu'il faut assurer. Ces expériences ont été très enrichissantes pour moi car elles m'ont permis de découvrir d'autres cultures et surtout de comprendre mieux le monde dans lequel on vit. Suite à mon premier contact avec le CIRFA de Metz, j'ai effectué plusieurs batteries de tests, des entretiens de motivation, ainsi qu'une sélection médicale assez poussée. Mon dossier a été sélectionné, et je suis parti à l'école de Maistrance à Brest pour y signer un contrat de huit ans et y suivre une formation militaire et maritime de huit mois. Je suis ensuite parti à l'EPV (École du Personnel Volant) à Nîmes Garons pour y devenir navigateur aérien, au bout de neuf mois... C'est seulement à ce moment là que j'ai pu commencer mon métier.

À mes débuts j'étais employé comme troisième opérateur navigateur au sein d'un équipage opérationnel de patrouille maritime sur Breguet Atlantique 2. A ce titre j'étais responsable de la navigation et de la sécurité aérienne lors des vols. J'aidais aussi à la tactique en pistage de sous marins et en lutte anti-navires. Puis, mes mentions navigateur et radariste en poche, je suis passé deuxième opérateur radariste, ce qui m'a permis d'être plus au cœur de l'action notamment lors des phases critiques de guidage et d'attaque.

Au bout de quatre années passées en Flottille opérationnelle (21F) je suis allé à St Mandrier passer mon Brevet Supérieur OPS AM (OPérationS Aéro-Maritimes). Ce cours de huit mois, qui se finit à l'École du Personnel Volant, m'a permis d'envisager ma carrière sous un autre angle. Car en plus d’être passé militaire de carrière, ce brevet m’est essentiel pour accéder à de plus grandes responsabilités.

A l’issue de ce cours je suis affecté à la flottille 36F à Hyères. Cette affectation de 3ans1/2 n'a pas été simple à gérer car mon métier n'était plus du tout le même. En effet, cette Flottille est composée d'hélicoptères embarqués AS365 Panther et mon métier était devenu essentiellement treuilliste, avec une petite composante tactique lors des vols de surveillances ou de lutte anti-navire voire anti-trafiquants. J'y ai pu réaliser quelques sorties en mer, ce qui m'a ouvert les yeux sur le monde de la surface. Bien que professionnellement, ce poste ne correspondait pas vraiment à mes attentes, les rencontres faites et la formation reçue m'ont permis de voir une autre facette du monde de l'Aéronautique Navale. J'en garderais à jamais un excellent souvenir sur le plan humain tant les personnes côtoyées dans cette unité étaient extraordinaires. Je me suis donc retrouvé à mes premiers amours, en Flottille de patrouille maritime au sein de la 23F à Lorient Lann-Bihoué pour y finir ce que j'avais commencé 4 ans plus tôt. Et après une année de reprise en tant que deuxième opérateur radar, je suis passé premier opérateur, le poste le plus compliqué dans cet avion. Fort de cette réussite, j'ai pu former de jeunes opérateurs tout en étant le conseiller principal du COTAC (Coordinnateur TACtique) de l'équipage.

Je vais partir cet été en Outre Mer à Nouméa (Nouvelle Calédonie) pour une durée deux ans sur le Falcon 20 Gardian. Là bas mon métier sera plus axé sur la surveillance maritime, le contrôle des pêches et l'évacuation sanitaire des grands blessés dans cette zone. Ce poste sera moins «guerrier» que les précédents mais l'idée de changer de vie durant deux ans, dans un endroit paradisiaque me plait déjà, bien que le régime d'alerte permanente soit assez contraignant.

Je suis né à Nancy et y ai vécu 4ans (de 0 à 3ans et de 18 à 19ans). J'ai passé le reste de ma vie à Metz, jusqu'à mon départ pour l'armée. Je me suis toujours profondément senti Lorrain mais sans chauvinisme exacerbé. Je suis français avant tout et après avoir vécu dans beaucoup de villes différentes, je constate qu'il y a du bon et du moins bon à prendre partout. J'ai passé quasiment toute ma scolarité à Metz. Après mon Bac S, j'y suis resté pour une année de Fac de Maths (MIAS) puis, une année à Nancy en Fac de sport. Cette année là il a fallu faire un choix, continuer en sport ou m’engager dans la marine. Vous connaissez la suite...


Sources : © Marine nationale
Droits : Ministère des armées