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Le groupe aérien embarqué donne l'assaut

Mise à jour  : 28/06/2010 - Direction : SIRPA Marine

Un bruit sourd et grave tel une détonation, se répercute dans les coursives du Charles de Gaulle. A bord, les marins interprètent le vacarme et savent distinguer sans difficulté le catapultage de l'appontage d'un appareil. «Vous verrez, claironne un jeune quartier-maître, vous aussi vous apprendrez vite». Aussitôt entreprise, la première phase de l'exercice PEAN (période d'entraînement de l'aéronautique navale) est une succession de vols pour les aéronefs du porte-avions. trois jours durant, le groupe aérien embarqué exécute une «COMAO», Composite Air Operation, des assauts aériens en dispositif constitué, planifiés sur des objectifs à terre.

Pour comprendre la complexité d'une COMAO, il faut s'arrêter un instant sur les méthodes de combat aérien. « On peut partager le combat aérien en trois grandes catégories » avance un officier de l'état-major de conduite du groupe aéronaval: «la première, le combat Air/Air ou «Air defence», est tout simplement l'affrontement aérien direct de plusieurs appareils. La deuxième catégorie est utilisée dans des engagements comme en Afghanistan, c'est le soutien des troupes au sol appelé CAS «Close air support». Enfin, la dernière, l' «Air Interdiction» est employée pour frapper efficacement un objectif à terre». La «COMAO» est la mise en application de «l'Air interdiction»: la destruction par un dispositif combiné d'une cible terrestre préalablement identifiée. Un tel exercice se prépare plus de 24h à l'avance pour sélectionner la cible, les effets recherchés et les armes mise en oeuvre.

Un dispositif d'assaut d'une dizaine d'appareils

Justement, la salle d'alerte du Charles est comble pour le dernier briefing des pilotes dans un dialecte dont seuls les initiés ont le secret. L'exercice d'aujourd'hui prévoit un dispositif aérien d'une douzaine d'avions de combat, Rafale, Super Etendard du GAé et Mirage 2000 des bases aériennes de Nancy, Saint Dizier et Orange. «Pour une mission d' «Air interdiction» on a déjà vu la combinaison d'une centaine d'appareils au Kosovo» souffle un officier.

La définition de la cible entérinée, le dispositif d'assaut est réparti sur plusieurs vagues successives. Un premier groupe d'avions, le «sweep», est chargé d'écarter la menace des avions ennemis sur zone. Ce vol d'appareils est accompagné d'un second, le «Sead», qui neutralise les armes antiaériennes en présence. Enfin, dernière pièce du jeu, le «strike», évoluant à basse altitude, détruit l'objectif lui-même.

«L'exercice est un franc succès»

Aujourd'hui, l'exercice s'étale sur près de 3 heures, mais une poignée de minutes suffisent à son exécution. «Denis» (le prénom a été changé) est pilote sur Rafale affecté à la 12F de Landivisiau. Ce jeune lieutenant de vaisseau a fait partie de l'escorte qui accompagne le «strike», le groupe de destruction de l'objectif : «notre cible fictive était un relais de communication dans le Massif central. Le dispositif prévoyait un ravitaillement en vol. Heureusement la météo était avec nous et l'exercice est un franc succès». Même optimisme pour «Sammy» le commandant du groupe aérien embarqué. «C'est la première fois depuis la dernière MECO (mise en condition opérationnelle) du Charles que nous travaillons en groupe aérien constitué et le triptique Hawkeye/Super étendard/ Rafale a très bien fonctionné». Le 27 novembre prochain le groupe aérien embarqué a rendez-vous pour une nouvelle mission à la mesure de son ambition: l'attaque d'une force navale italienne à la mer.


Sources : ©Marine nationale
Droits : Ministère des armées