La nouvelle base navale et de soutien (BNS) d'Abu Dhabi vient d'être inaugurée. Il y a quelques mois, pourtant, son emplacement n'était qu'un morceau de désert au bord de la mer. Ultra polyvalente, personnel interarmées concentré sur son coeur de métier, cette base du 21ème siècle est inspirée de la réflexion sur les bases de défense. Rencontre avec les pionniers de cette aventure hors du commun.
Le port d'Abu Dhabi. À quelques minutes en voiture, l'immense chantier du Louvre et celui de l'université de la Sorbonne. La ville entière est un immense chantier où les projets les plus audacieux se concurrencent. Sur le port, les pieds dans l'eau, une grande construction parmi les autres, vient de se terminer. Un projet un peu particulier: une base militaire. Plus précisément la nouvelle base navale et de soutien française. Elle forme un rectangle de 8 hectares avec son quai de 300 mètres de long et ses 10 mètres de tirant d'eau. Excepté le Charles de Gaulle, il pourra accueillir tous les navires de la Marine. «Ici, on s'inscrit dans un partenariat régional stratégique, la base répond aux besoins de pérenniser la présence française dans une région où les intérêts nationaux sont d'une importance majeure», explique le capitaine de frégate Cyril Lebris, le commandant de la nouvelle base dont la construction fut financée par les Émirats Arabes Unis.
Tout commence en juin 2007, lors d'un voyage présidentiel, le cheik Khalifa bin Zayid Al Nahyan, président de la fédération des Émirats Arabes unis propose au président de la république française de construire une base navale. Le 15 janvier 2008, un accord intergouvernemental était signé. Dès lors, il est question d'une base navale et de soutien, d'une base aérienne à Al Dhafra, et d'un groupement terre au camp militaire de ZAYED, il s'agit là d'un centre de combat en zone urbaine.
Mi avril 2008, le Harpon, un petit groupe de 15 personnes dédié au nouveau projet a été constitué. «Nous étions dans un appartement en ville, avec nos chambres et un bureau au milieu du logement, rappelle le capitaine de frégate Lebris. Nous travaillions ensemble pour les trois bases. Il fallait enrichir, compléter et préciser le projet avec les émiriens, comme par exemple la résistance des bollards Car dire qu'on a besoin d'un quai c'est une chose, ensuite, il faut tout optimiser en fonction des navires, des branchements en eau douce, du téléphone, de l'Internet Nécessairement polyvalents, on réfléchissait en tout petit nombre et de façon très rapide. Puis les familles sont arrivées à l'été, il a fallu trouver des logements, inscrire les enfants à l'école, s'installer »
Aujourd'hui, la nouvelle base est un rectangle de 400 mètres sur 200 mètres. Le bâtiment est composé du bâtiment de commandement, l'État Major de la base navale, le COM DET, qui est à la fois commandant du détachement et attaché de défense. Elle abrite également le service de transit interarmées. Mais elle accueille aussi un service d'hôtellerie avec une capacité de 340 hébergements pour le personnel tournant des différentes armées.
«La particularité, de cette base navale, explique son commandant, est que l'État Major des Armées a décidé de mutualiser le soutien en fonction de la réflexion sur les bases de défense. Donc, ici c'est une base navale et de soutien dont le personnel est interarmées. Et l'idée a été de garder les militaires uniquement pour le coeur de métier. Polyvalente, cette base offrira de nombreuses possibilités», termine-t-il.
Sources : ©Marine nationale
Droits : Ministère des armées