La base navale de Cherbourg rassemble différentes activités, sensibles pour la plupart. Elle a également sous sa responsabilité un dépôt de carburant et un autre de munitions qui ne dépendent pas du service des essences des armées (SEA) ni du service interarmées des munitions (Simu).
Son site est aussi celui de la construction des sous-marins à propulsion nucléaire, à proximité immédiate du port militaire. Une zone, confiée à la DGA, est enfin dédiée à la première phase de démantèlement des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) de première génération et des sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) de classe Rubis.
Un dispositif de protection
Pour protéger la base et les activités qu’elle abrite, les marins assurent un système de garde armée aux deux portes terrestres principales et constituent, selon les besoins, une brigade de protection. Les fusiliers marins réalisent en permanence des patrouilles terrestres et nautiques. La gendarmerie maritime effectue, quant à elle, des contrôles dissuasifs de véhicules aux portes de la base. Enfin, s’il faut relever le niveau de protection, la base navale peut en appeler à un autre dispositif, relevant, lui, du commandement de la zone et de l’arrondissement maritimes de la Manche et de la mer du Nord (Comnord).
Garantir la sûreté nucléaire
Au sein des infrastructures accueillant les activités de construction et de démantèlement des sous-marins nucléaires, les procédures et les systèmes de redondance 1 visent à minimiser le risque d’accident. Si les ingénieurs de la DGA veillent au bon respect des mesures de sûreté sur les lieux des travaux, eux-mêmes sont astreints au contrôle de l’autorité de sûreté nucléaire de Défense (ASND) dont l’accord est nécessaire à la levée de certains points d’arrêt dans le déroulement des essais. En complément de ces mesures de précaution, il est essentiel d’entraîner les différents acteurs concernés à réagir en cas d’accident : c’est l’objectif du plan d’urgence interne 2 (PUI) auquel participe activement la compagnie des marins-pompiers de Cherbourg.
1- Système qui permet de compenser la défaillance d’un élément.
2- PUI : plan d’urgence interne. Il est établi et mis en œuvre par l’exploitant responsable d’une installation nucléaire. Le plan d’urgence interne a pour objet d’une part de protéger le personnel travaillant sur le site nucléaire en cas d’incident ou d’accident, et d’autre part de limiter les conséquences de l’événement à l’extérieur du site nucléaire.
Premier maître Nicolas, responsable risque technologique de la compagnie des marins-pompiers
Ici, outre les risques d’ordre industriel, maritime ou portuaire, le plus important reste le risque d’événement à caractère radiologique. En cas d’incident, nous sommes les premiers à intervenir ; notre objectif est de réaliser un zonage et de faciliter le travail des secours. Aussi notre effectif est-il dimensionné en fonction de cet impératif : pouvoir armer le PUI, quelles que soient les autres interventions sur lesquelles nous pouvons être projetés dans le même temps, et dont le nombre varie entre 550 et 700 par an. Toute personne qui monte dans le fourgon incendie doit donc être capable aussi bien de travailler sur un feu urbain ou industriel que d’intervenir sur un risque radiologique.
Extrait du Cols Bleus N°3084 - Décembre 2019 - Manche-mer du Nord - Une région stratégique pour la Marine
Sources : Marine nationale
Droits : Ministère des armées