Imaginez la guerre de demain, en mer. Un affrontement de haute intensité entre deux forces aéromaritimes symétriques capables de livrer un combat acharné, au large, mais également dans les airs, à terre ou bien encore dans le champ cyber. C’est en ces termes que l’on pourrait décrire Polaris 21, entraînement interarmées et interalliés aux combats à venir en conditions réelles.
La guerre de demain, aujourd’hui
Fin novembre 2021, l’exercice débute par un warm-up, une phase de montée en puissance collective sur les différents savoir-faire spécifiques d’une force aéromaritime. Cette première partie de l’entraînement rassemble déjà plus de 20 navires français et alliés ainsi que des unités de l’armée de Terre et de l’armée de l’Air et de l’Espace. Une semaine plus tard, les participants basculent dans « le vif du sujet », le livex, c’est-à-dire la phase d’affrontement, qui durera presque une semaine. La mer Méditerranée et l’océan Atlantique deviennent alors les lieux de confrontation entre les Task Forces 473 et 472, dites forces « bleue » et « rouge ».
Durant six jours de guerre simulée, ces deux forces ont mené un combat sans relâche, de jour comme de nuit, dans des conditions météorologiques difficiles. Dans une logique multimilieux et multichamps, en adéquation avec les menaces actuelles, ce livex a sollicité tous les niveaux de compétences de la Marine : luttes antinavire, antiaérienne, anti-sous-marine et cyber, guerre électronique, raids amphibies, guerre des mines, récupération de pilote en terrain hostile ou encore actions spéciales navales. Avec un réalisme inédit, l’engagement des deux Task Forces a été marqué par une attrition crédible des moyens capacitaires mis en œuvre.
Les navires touchés avaient ordre de se retirer du jeu tandis que les équipages devaient évoluer avec des stocks de munitions limités. Les différents protagonistes ont également fait face à des conditions dégradées, telles que des coupures de communications satellitaires, ou des brouillages de leur environnement électromagnétique. Polaris 21 intégrait en outre un volet cyber, au réalisme particulièrement marqué, en lien avec E=MC21, exercice majeur du commandement de la cyberdéfense (COMCYBER). Plusieurs attaques cyber ont ainsi ciblé les différentes unités de la force. Le groupe aéronaval a montré en réaction sa capacité à les détecter et à les contrer depuis la mer, tout en poursuivant ses opérations.
La complexité et l’exigence de l’environnement dans lequel ont évolué les participants renforcent la pugnacité des équipages et nourrissent les réflexions tactiques sur la guerre de demain. Tournant majeur dans la préparation opérationnelle, Polaris 21 marque la montée en puissance de la Marine en la matière.
Sources : Marine nationale
Droits : Ministère des armées