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Témoignages du commandant de la CEPPOL et de l'équipage du Courbet

Mise à jour  : 28/06/2010 - Direction : SIRPA Marine

Témoignage du CV Jean-Bernard Cerutti - Commandant du CEPPOL et de M. Frédéric Denis - salvage master de la société Bourbon

  • Comment avez-vous été prévenu ? Comment avez-vous rallié Clipperton ?

«Je suis prévenu le jeudi 11 février 2010 par le bureau de l'EMM/AEM de l'échouement du Sichem Osprey sur l'île de Clipperton. Le samedi 13 février, Frédéric Denis des Abeilles me rejoint à Roissy Charles de Gaulle pour le début d'un périple qui nous fera parcourir plus de 44 000 kms par voies aérienne et maritime. Le 14 février, nous arrivons à Papeete. Rapidement, la décision est prise de rallier le Courbet. Le 18 février nous arrivons à Callao, le port de Lima où est amarrée la frégate. Après ces quelques kilomètres en avion et un petit décalage horaire, nous ressemblons à nos amis les Fous de Bassan masqués que nous allons retrouver bientôt. L'accueil du Courbet est très cordial malgré l'annulation d'une escale à Carthagène, le commandant et l'équipage ont tout fait pour nous faciliter la mission. Le 19 février, le Courbet appareillait pour Clipperton.»

  • D'après vous quelles sont les raisons qui ont conduit un navire de construction récente (2009) à s'échouer sur l'île de Clipperton ?

«Une enquête préliminaire ordonnée par le parquet de Paris a été effectuée durant la présence du Courbet sur zone. Cette enquête est couverte par le secret de l'instruction, toutefois sans trahir ce dernier, je constate que cet accident est dû à une faute de navigation. Mais ne riez pas, ne souriez pas, car les personnes à qui cela est arrivé, sont des personnes sérieuses et expérimentées. Que cet accident puisse apporter un peu d'humilité à tous ceux qui exercent le métier de chef de quart passerelle.»

Témoignage de l'équipage du Courbet , présent sur zone du 26 février au 3 mars 2010

  • Comment le Courbet a-t-il été prévenu ?

«En escale à Callao (Pérou) avec la Jeanne d'Arc dans le cadre de la mission GEAOM, le Courbet a reçu l'ordre d'appareiller en direction de l'atoll français de Clipperton où le chimiquier Sichem Osprey s'était échoué quelques jours plus tôt. Les permissionnaires ont été rappelés, le matériel nécessaire à la mission a été embarqué. Pour l'occasion, un détachement de la flottille 22S et son Alouette III ont rejoint le bord. En provenance de Papeete, une équipe d'expert français a rallié la veille le Courbet à Callao. Constituée du commandant de la CEPPOL, d'un gendarme et d'un expert français en opérations de sauvetage, cette « Salvage Team » avait pour mission d'observer le bon déroulement des opérations de renflouement et d'enquêter sur les conditions de l'échouement.»

  • Le Courbet a-t-il posé pied sur l'île inhabitée de Clipperton ?

«Oui, en effet dans la matinée du 28 février. L'objectif était de restaurer la stèle « République française » et de réaliser une cérémonie des couleurs sur l'île. Quelques heures de travail et le résultat était là : la stèle, reblanchie, porte désormais une tape de bouche de la frégate. Un pavillon neuf flottait sur l'île. En attendant sa récupération, l'équipe a profité de sa présence pour réaliser des mesures sur la piste d'atterrissage de l'île, composée de coraux concassés et essentiellement utilisée par les fous masqués, espèce dont plusieurs milliers de spécimens sont présents sur l'île. Tout l'art du pilotage a consisté pour l'Alouette à récupérer les équipes de restauration sans provoquer de panique chez les habitants ailés de Clipperton...»


Sources : ©Marine nationale
Droits : Ministère des armées