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Interview du CA Kerignard

Mise à jour  : 28/06/2010 - Direction : SIRPA Marine

Le contre-amiral Kérignard assure le commandement tactique de l'exercice PEAN du 23 novembre au 11 décembre 2009. Depuis le 1 er septembre 2009, il est Commandant de la Force Aéromaritime de Réaction Rapide (COMFRMARFOR). Entretien

Amiral, pouvez vous présenter le FRMARFOR et nous expliquer son rôle au sein de l'exercice PEAN?

L'état-major FRMARFOR a été créé en 2005. C'est une structure répondant aux standards OTAN dont la fonction est d'assurer le commandement d'une force aéromaritime à la mer. Appartenant à la Force d'Action Navale, elle se compose d'une centaine de marins dont une dizaine d'officiers des nations membres de l'Alliance Atlantique.

Dans le cadre de PEAN notre état-major a pour mission de planifier et de conduire les activités du groupe aéronaval. L'objectif de l'exercice est de retrouver l'aptitude opérationnelle de l'outil militaire que constitue le groupe aéronaval dont le Charles de Gaulle est la clef de voûte.

Quelles étaient les activités du FRMARFOR alors que le porte-avions était en entretien?

En l'absence du porte-avions Charles de Gaulle, notre état-major a poursuivi l'entraînement. Ce fut notamment le cas au mois d'octobre dernier, lors de l'exercice «Loyal Midas» à bord du bâtiment de projection et de commandement Mistral. FRMARFOR était alors embarqué afin d'assurer l'entraînement dans le domaine amphibie. L'ampleur de cet exercice était une première pour la France qui de plus assurait les fonctions de nation hôte.

Pour revenir sur PEAN, je crois que vous attachez une attention particulière au respect des critères d'évaluation de l'OTAN?

L'an prochain nous prendrons le commandement de la composante maritime de la Force de réaction rapide de l'Alliance. Dans ce contexte l'aptitude opérationnelle du groupe aéronaval passe par le respect d'un certain nombre de critères d'évaluation, à l'échelon national mais également de l'OTAN.

Comment comptez-vous faire travailler le Charles de Gaulle avec son groupe d'escorte?

PEAN peut se décliner en trois grandes phases. La première consiste en des exercices de lutte dans les trois domaines. Les unités en protection du Charles de Gaulle auront alors à affronter la menace sous-marine, des raids de surface et les attaques aériennes de l'armée de l'Air. Le groupe aérien, quant à lui, mènera des missions d'assaut contre des objectifs à terre.

La deuxième phase de l'exercice, du 27 au 30 novembre, met en scène le GAN aux prises avec la Marine et l'armée de l'Air italienne. Des tirs contre terre pour les bâtiments de surface mais aussi des missions d'appui feu de troupes au sol pour le groupe aérien embarqué (GAE) ponctuent cette phase. Enfin, le porte-avions et ses frégates devront faire face à l'opposition de sous-marins au sortir du détroit de Messine.

La dernière phase de PEAN se joue avec le concours des forces grecques, qui mettent à disposition une dizaine de bâtiments dont des vedettes lance missiles et un sous marin. Ce concours ainsi que l'environnement qu'offre la mer Egée permettront au groupe aéronaval de s'entrainer dans des conditions des plus réalistes.

Au terme de cet exercice, quand l'état-major retrouvera-t-il le Charles de Gaulle ?

À l'issue de PEAN, le groupe aéronaval aura retrouvé son aptitude opérationnelle. Dans le calendrier actuel, il est prévu que l'état-major que je commande pose son sac à bord du Charles au mois d'avril. Un exercice de grande envergure, «Brillant Mariner», sera alors conduit en mer du Nord dans le cadre de l'OTAN. Il durera une quinzaine de jours et mettra en jeu de nombreuses forces aéromaritimes des pays alliés: Danemark, Norvège, Hollande et Allemagne.


Sources : ©Marine nationale
Droits : Ministère des armées