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Quartier-maître Benjamin GOUT

Mise à jour  : 28/06/2010 - Direction : SIRPA Marine

(service Aviation)

Je ne pouvais pas rater l'avant dernier tour du monde de la Jeanne. La Jeanne, ce n'est pas un bateau gris comme les autres, mais une légende qui parcourt depuis prés de 50 ans toutes les mers du globe !!!

Je ne suis pas né marin comme le prouve ma carte d'identité militaire. Benjamin GOUT, Neuilly sur Seine, 1985. En plus le département 92, c'était uniquement deux jours car j'ai partagé ma vie entre l'Eure et le Togo. Deux ans à Lomé pour suivre mes parents et à 18 ans pas de projets d'avenir bien définis et pas de diplômes non plus !!!

Je voulais une autre vie, un métier pas commun et dès mon retour en France je pousse la porte du bureau militaire de Cherbourg. Une offre précise m'est faite : un contrat de 3 ans renouvelable trois fois pour différentes spécialités dont celle de «matelot pont d'envol». Je me vois déjà sur un porte-avions à faire décoller les Rafale et dis «bingo» !!!

Septembre 2005, je change réellement de vie en me présentant à l'Ecole du Personnel de Pont d'Envol à Hyères. Cinq semaines de formation militaire qui me cadre bien et me conforte comme mes camarades dans mon choix. Résultat, je sors premier. Une semaine de vacances et rebelote pour quatre semaines de spécialité où j'apprends mon métier. Résultat, je sors second et choisis d'embarquer sur la Jeanne qui part en mission le lendemain de mon arrivée.

Quelques jours de doute car même si je savais que la vie à bord serait différente de celle en école… je ne m'attendais pas à tant de changements. 600 marins arrivent à vivre, dormir, manger, travailler, s'entendre et représenter notre pays sur moins de 200 mètres de long. J'arrive assez rapidement à trouver ma place et à ne pas me perdre entre tous les ponts.

Cette première mission 2005-2006 a été merveilleuse. Je suis tombé amoureux de l'Amérique du Sud et maîtrise mon job. Avec la flottille d'hélicoptères du bord, le travail ne manque pas et point appréciable je suis bien «noté». A la fin de la seconde mission (2006-2007), toujours autour du monde, on me propose de renouveler mon contrat et de suivre une formation complémentaire. Pas d'hésitation, je signe pour trois nouvelles années et ai la chance de réembarquer sur la Jeanne (2007-2008) avec en fin de mission le grade de quartier-maître.

Les escales s'enchaînent, l'expérience aussi et je repars en formation pour utiliser les engins du pont d'envol. Quatrième mission (2008-2009) axée sur l'Océan Indien avec des premières responsabilités d'encadrement d'une équipe de six personnes sous le contrôle de mon chef.

Même si les journées sont bien remplies, j'ai le temps d'apprendre tout ce que je n'ai pas vu lors de mon cursus scolaire. Le challenge de cette année, c'est une formation «avionique, électronique, radar» avec la perspective de travailler sur Falcon ou sur hélicoptères.

Quatre embarquements sur tous les océans ce sont des souvenirs en pagaille, des images comme dans les magazines photos mais le contact en plus. Ce sont aussi des exercices militaires où l'on doit respecter ordre et rigueur pour assurer la survie de notre bâtiment.

Côté vie privée, j'ai une amie et les billets low cost nous ont permis de nous retrouver cette année à Singapour et prés de Rome.

Déjà quatre années de marine, ce qui fait deux ans de formation et deux ans d'application. Un bilan positif car jamais avec uniquement un BEPC en poche je n'aurai eu de telles opportunités et une telle vie dans le civil.

Propos recueillis par F. Didierjean (CF r)


Sources : ©Marine nationale
Droits : Ministère des armées