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Matelot Romain MAGNIER

Mise à jour  : 28/06/2010 - Direction : SIRPA Marine

(service Système Informations et Communication)

Que faire avec un bac en Génie Électronique, une première année de DUT pas totalement terminée, que l'on habite Boulogne sur Mer? Si à tout ceci, j'ajoute que je suis né dans une famille de marins pêcheurs, que je n'aime pas, mais pas du tout le poisson, on se renseigne tout simplement sur ce que la Marine Nationale peut offrir.

Comme je ne veux pas renouveler l'erreur d'orientation post-baccalauréat, je trouve avec l'aide du bureau conseil militaire deux formations intéressantes. Recalé pour la détection lutte anti sous-marine à cause de ma vue, je suis par contre totalement apte pour les systèmes techniques liés à l'information et à la communication.

Février 2008, je donne mon accord et relance plusieurs fois le conseiller militaire jusqu'au jour où j'ouvre une enveloppe avec le précieux sésame «Romain MAGNIER rejoindra le 19 mai 2008 le Centre d'Instruction Navale de Saint-Mandrier dans le cadre de sa formation militaire initiale».

Je me rends rapidement compte que ces cours ne sont pas «pipo». Les vingt et un élèves que nous sommes ont accepté pour certains de se raser la barbe, pour d'autres de se couper les cheveux et en cinq semaines nous avions tous une bonne connaissance de l'armée en général et de la Marine en particulier.

Breveté matelot à l'issu de ce cours, j'enchaîne aussitôt grâce à mon baccalauréat une formation professionnelle de cinq mois entrecoupée d'un mois de vacances.

Mon contrat initial de quatre ans est transformé en un contrat de dix ans avant la fin de ce stage technique. Classé troisième et ayant annoncé que pour moi ce serait la Jeanne d'Arc, j'ai trois jours pour la rallier.

Trois jours pour dire au revoir aux parents, préparer mon sac, découvrir la gare de Brest et me présenter à la coupée de ce porte-hélicoptères qui m'apparaît gigantesque. Deux heures après, nous partions en mer !!!

Aucune comparaison entre l'école et la mer. L'une est théorique, l'autre est pratique, concrète avec des missions définies. Un mois après avoir tenu en double le poste je suis lâché.

Un bâtiment école c'est une école flottante pour les officiers élèves mais aussi pour le «juste formé» que je suis placé en situation réelle. Chaque jour est différent… autant la mer, que les exercices d'alerte, de tir au canon, de manoeuvre avec d'autres bateaux et l'on apprend sans cesse.

Côté famille et amis, j'utilise le système de mails mis à notre disposition. Je peux leur expliquer ce que je fais, où je suis, ce que je vois et savoir ce qui se passe chez moi.

Ces prochaines années sont bien tracées. Rapidement un deuxième galon de quartier maître, donc des responsabilités encore plus intéressantes ; avec le temps et des appréciations positives la possibilité de devenir officier marinier en me spécialisant. Mais le plus grand bonheur sera de fêter mes vingt et un ans quelque part sur une des mers du globe en accompagnant la Jeanne lors de son dernier voyage (2009 - 2010).

Propos recueillis par F. Didierjean (CF r)


Sources : ©Marine nationale
Droits : Ministère des armées