Le 10 novembre 2016, dans le cadre de l’exercice de sauvetage maritime ORSEC « Belle-Ile 2016 », les marins-pompiers de la base navale de Brest sont engagés par le CROSS (Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage) Etel à la suite d’un abordage entre deux navires. Le baliseur Atlantique vient d’entrer en collision avec le navire à passagers (NAP) Vindillis assurant les liaisons entre le continent et Belle-Île. La mission des marins-pompiers : secourir les passagers du Vindilis et porter assistance au deuxième navire qui se retrouve en difficulté.
Ces interventions sont dirigées par la préfecture maritime de l’Atlantique qui conduit l’exercice de sauvetage maritime ORSEC « Belle-Ile 2016 ». La collision entre les navires est fictive mais l’engagement des marins-pompiers est bien réel. Tous les acteurs du sauvetage en mer sont mobilisés. Le dispositif ORSEC maritime refondu en 2015 est de nouveau éprouvé, l’interface mer/ terre est évaluée.
En véritable chef d’orchestre, la préfecture maritime de l’Atlantique coordonne les opérations depuis le centre de traitement de crise (CTC). En mer, chaque intervenant dispose de savoir-faire spécifiques, connait son rôle. La fiabilité et la précision des informations remontées sont capitales. L’un des objectifs de cet exercice est d’entraîner les équipes à interagir ensemble.
Sauver des vies en mer est un défi au quotidien.
L’Atlantique prend l’eau, les marins-pompiers projetés arrivent. La voie d’eau doit être colmatée et le navire asséché. La collision a fait un blessé à bord. Le rôle des marins-pompiers est d’évaluer son état et le soigner si besoin. C’est une urgence absolue, son évacuation médicale par voie aérienne est préconisée. Un hélicoptère de la sécurité civile est mobilisé pour le transfert de la victime vers l’hôpital de Belle-Ile.
Une autre équipe de marins-pompiers arrive sur le navire à passagers. Il y a de nombreuses victimes. Un médecin du SAMU (Service d’Aide Médicale d’Urgence) a été hélitreuillé à son bord en élément précurseur. Les marins pompiers arrivent en renfort et agissent sous son autorité. Triage, soins, il faut examiner une centaine de personnes, le temps passe et la situation du navire se dégrade, le commandant ordonne l’évacuation. Un canot de sauvetage est gonflé le long du bord. Accompagnées des marins-pompiers, les urgences relatives s’élancent en premiers sur le toboggan d’évacuation, elles sont ensuite transférées par une vedette de la SNSM (Société nationale de sauvetage en mer) à terre ou elles sont prises en charge par les sapeurs-pompiers. L’ensemble de la chaine de sauvetage terrestre prend le relais.
Formés au secourisme classique comme au risque chimique, habitués à lutter contre les incendies, les marins-pompiers de Brest interviennent régulièrement dans la base navale ou en milieu urbain. Projetables à tout moment le long du littoral Atlantique, ils doivent en permanence maintenir leur capacité d’intervention et entretenir leurs savoir-faire spécifiques pour répondre à chaque appel de détresse.
Implantée dans la base navale, la compagnie des marins-pompiers de Brest compte dans ses rangs 146 hommes et femmes. Un peu plus d’une centaine d’entre eux assure les gardes opérationnelles qui interviennent à bord des unités navigantes, dans les installations à terre et dans le cadre de l’action de l’Etat en mer. Ils peuvent également fournir un renfort aux équipes du SDIS 29 (Service Départemental d’Incendie et de Secours). Disposant de multiples compétences et bénéficiant d’installations adaptées, les marins pompiers de Brest forment aussi les marins des autres unités de la région, au sein du Centre de formation pratique et d’entraînement à la sécurité (CFPES).
La compagnie de marins-pompiers dispose également de moyens nautiques d’intervention et possède une capacité NRBC (Nucléaire, Radiologique, Bactériologique et Chimique). Les marins-pompiers de Brest réalisent en moyenne un millier d’interventions par an.
Sources : Marine nationale
Droits : Ministère de la Défense