15 scientifiques embarquent à bord du bâtiment de soutien et d’assistance outre-mer (BSAOM) Dumont D’Urville, du samedi 12 décembre au vendredi 18 décembre 2020, pour effectuer une mission scientifique exploratoire en milieux hauturier dans les eaux antillaises françaises.
L’ensemble des études se réalisera au sein de deux aires marines protégées et appartenant à la zone économique exclusive : le parc national marin (PNM) de Martinique et le sanctuaire AGOA.
Dans le cadre d’un échange d’accords signé entre la Marine nationale et l’office français de la biodiversité (OFB), les forces armées aux Antilles mettent à disposition des experts scientifiques leurs moyens humains et capacitaires afin qu’ils puissent accéder pour la première fois à des zones qui leur sont habituellement inaccessibles.
C’est une opportunité unique pour l’OFB de renforcer leurs connaissances du patrimoine marin ainsi que sur la fréquentation et l’utilisation de ce milieu par les cétacés tout en contribuant à la protection et au développement durable des activités maritimes du milieu.
La mission an Ba D’lo, a 4 objectifs :
Mieux connaître les espèces vivant au sein du PNM : recenser et localiser les espèces d’ostéichtyens (poissons qui possèdent un squelette osseux) et de chondrichtyens (poissons cartilagineux) présents sur le PNM
Grâce à une recherche ADN sur les prélèvements d’eau, l’OFB pourra définir le type d’espèce qui sont passées dans cette zone ;
Faire un premier état des lieux de la pollution plastique au sein du PNM grâce à des prélèvements d’eau (identification des polymères, des pathogènes présents et des métaux lourds) ;
Analyser la qualité de l’eau au sein du PNM : estimation de la diversité, de l’abondance, de la concentration et de la répartition du plancton ;
Observer la faune marine au sein du PNM : observations visuelle et acoustique des mammifères marins et observations via des caméras placées proches d’appâts dans des zones vierges d’observations (grands fonds par exemple).
Tout au long de la mission an Ba D’lo, et dans le cadre de l’échange d’accords, l’équipage du Dumont D’Urville sera formé par les scientifiques aux enjeux de préservation des mammifères marins.
Au-delà de leur apporter des notions sur l’observation des cétacés, les scientifiques transmettront leur savoir sur les espèces présentes dans les Antilles, leurs adaptations physiologiques et écologiques, les pressions d’origine anthropique* pouvant les impacter négativement ainsi que les techniques de recherche en cétologie. Grâce à cette sensibilisation, les marins pourront devenir à leur tour des acteurs éclairés de l’observation, de l’identification, du report et de la préservation des espèces.
*sont qualifiés d’anthropiques tous les phénomènes qui peuvent être conséquents de la présence ou de l’action de l’être humain.
Sources : Marine nationale
Droits : Ministère des armées