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CLEMENCEAU 22 – La planification et la conduite des opérations dans la 3è dimension expliquées par le LV Matthieu, depuis la FDA Forbin

Mise à jour  : 08/03/2022 - Direction : SIRPA Marine

Quel a été votre parcours professionnel ?

 

Après une classe préparatoire scientifique, j’ai intégré l’Ecole Navale. Je suis un officier de surface de spécialité détecteur. 

Un OPC3D qui suit le parcours classique est affecté un an sur bâtiment de surface après la mission Jeanne d’Arc (la mission de fin d’études des élèves-officiers). Pour ma part, j’ai eu l’opportunité de passer déjà deux ans sur bâtiment hydrographique en tant qu’officier opérations puis commandant en second. Ce n’est que lors de cette deuxième année que j’ai découvert la filière des officiers de planification et de conduite des opérations dans la 3è dimension (OPC3D) qui a immédiatement suscité chez moi un vif intérêt, confirmé lors de ma préparation aux sélections.

Ces sélections sont composées d’un oral de culture générale dans le domaine de la défense aérienne, d’un test d’anglais et d’un simulateur. Ce dernier permet d’évaluer nos capacités à dissocier notre attention : l’objectif est de guider simultanément deux avions sur deux parcours différents en leur faisant éviter les autres aéronefs évoluant autour d’eux tout en répondant aux sollicitations des pilotes. 

Une fois retenu pour la filière, les stagiaires OPC3D font une année de formation dans le domaine de la défense aérienne, ce qui leur permet d’acquérir une expertise qui leur sera précieuse à bord des bâtiments sur lesquels ils seront employés. Ils y apprennent les bases du contrôle et de la circulation aérienne, avant d’approfondir leurs connaissances en matière d’opérations aéromaritimes et de contrôle aérien tactique. L’attribution du brevet d’officier contrôleur de défense aérienne marine (B.OCDAM) marque la fin de la formation. 

Les OPC3D exercent ensuite leurs fonctions au sein du Centre de Défense Aérienne Marine (CeDAM) pendant quatre ans, avant de retourner en surface et d’occuper par exemple un poste de chef de service sur un bâtiment de premier rang ou des postes d'expertise en état-major.

En quoi consiste votre métier ?

Les OPC3D sont des officiers spécialisés dans le domaine des opérations aéromaritimes. Mis pour emploi sur les bâtiments de défense aérienne (frégate de défense aérienne, porte-avions, frégate multi-missions aux capacités de défense aérienne renforcées), ils y occupent un rôle de conseiller du commandement et assurent le contrôle de la CAP (Combat Air Patrol), les aéronefs chargés de la défense de la force navale. 

Placé sous les ordres du chef de lutte anti-aérienne de la force, l’OPC3D bénéficie de la couverture radar de son bâtiment pour suivre les évolutions des chasseurs qu’il contrôle afin de leur fournir à la radio le guidage et les informations tactiques dont ils ont besoin pour remplir leur mission de protection. 

Lorsqu’ils ne sont pas en mer, les neuf OPC3D de la Marine nationale sont basés à Landivisiau, où ils s’entraînent quotidiennement en contrôlant depuis la terre les Rafales Marine. 

Ils participent également à l’évolution de la doctrine en matière de défense aérienne marine. Travaillant au quotidien avec les flottilles de chasse, ils constituent un lien privilégié entre la marine de surface et le groupe aérien embarqué.

Quelles sont les qualités requises pour faire ce métier ?

Il faut avoir une bonne représentation spatiale, être capable de dissocier son attention et faire preuve d’une grande adaptabilité face aux nombreux cas non conformes qu’un contrôleur aérien est susceptible de rencontrer. Parfois déployé seul sur un bâtiment de défense aérienne, l’OPC3D doit également savoir travailler en autonomie. Par ailleurs, toutes les procédures utilisées en contrôle aérien étant en anglais, il est naturellement essentiel de maîtriser cette langue.

Qu’aimez-vous dans ce métier ? 

La filière OPC3D est pour moi l’occasion de combiner deux passions : l’aéronautique et la Marine de surface. 

Notre rôle de conseiller du commandement en tant que spécialiste de la défense aérienne est particulièrement valorisant. Cette place à bord des bâtiments de surface nous permet d’être pleinement impliqués dans toutes les phases de préparation et de conduite des opérations aéromaritimes. 

La défense aérienne est un domaine exaltant où tout va très vite. Notre formation tactique et nos entrainements au contrôle aérien quasi quotidiens nous permettent de progresser très rapidement. Chaque contrôle est unique et il est toujours très satisfaisant de constater que le travail d’équipe mené avec les pilotes et le chef de lutte anti-aérienne a permis d’accomplir la mission.

Avez-vous une anecdote ou un souvenir marquant ?

Habitué jusqu’alors à effectuer exclusivement des contrôles de Rafales Marine en entraînement, j’ai pu récemment contrôler mes premières missions opérationnelles pendant le déploiement CLEMENCEAU 22 du groupe aéronaval.  

Je suis actuellement embarqué à bord de la FDA Forbin, qui commande la défense aérienne de l’ensemble de la force aéromaritime rassemblée autour du porte-avions Charles de Gaulle. Nous sommes donc responsables de surveiller et discriminer toutes les pistes aériennes qui s’approchent de la force afin d’en assurer la protection.

Alors que nous étions en Méditerranée orientale, j’ai ainsi eu l’opportunité de prendre en contrôle la CAP d’alerte dans une zone où les activités maritimes et aériennes sont particulièrement denses.


Sources : Marine nationale
Droits : Ministère des armées