Manche et mer du Nord, des missions multiples et une zone très fréquentée

Sur le volet de l'Action de l’État en Mer (AEM), qu'il s'agisse du suivi attentif des cargos ou porte-conteneurs en difficulté, de navires à contre-sens dans les deux dispositifs de séparation du trafic (DST), de l'assistance aux loisirs nautiques (kitesurf, voile, kayak, plongée...), en passant par le sauvetage de personnes isolées par la marée ou victimes de fortune de mer, tous les moyens sont mis en œuvre chaque jour pour éviter une catastrophe écologique ou un drame humain. Avec près de 17 millions de passagers, 800 navires de pêche, 134 000 navires de plaisance qui transitent chaque année dans ce secteur, auxquels il convient d'ajouter près de 700 manifestations nautiques, la vigilance doit être de tous les instants.

Pour assurer sa mission, le préfet maritime peut compter sur une mise en œuvre inter-administration de moyens nautiques et aériens : patrouilleurs (Flamant, Cormoran et Pluvier) et hélicoptères (Caïman Marine et Dauphin SP) de la Marine nationale, ou encore des bâtiments de la gendarmerie maritime, de la Douane française, des Affaires maritimes, de la SNSM et des hélicoptères Dragon de la sécurité civile.

Les 870 kilomètres de côtes de la Manche - mer du Nord, de la frontière belge au Mont Saint-Michel, sont surveillées 24h/24 par 14 sémaphores de la Marine nationale et 2 Centres régionaux opérationnels de surveillance et de sauvetage (CROSS Jobourg et Gris-Nez). Cette surveillance active a permis de sauver près de 300 vies en 2016 dans le cadre des opérations de recherches et sauvetage.

Sur le volet de la DMT, l'activité est également dense avec le suivi actif de bâtiments militaires de certaines grandes puissances en activité dans la zone. La Marine nationale collabore activement et quotidiennement avec les autorités britanniques et belges pour le marquage, le suivi ou l'accompagnement des bâtiments étrangers qui traversent la Manche et la mer du Nord.

S’agissant de la surveillance de la migration par voie maritime, la Marine nationale mène des actions concrètes en relations avec les autorités britanniques pour éviter tout drame humain à la suite des tentatives de traversées vers l’Angleterre par embarcations de fortune et pour l'identification de réseaux de passeurs, en étroite collaboration avec la Police aux frontières (PAF).

Théâtre majeur de la Seconde Guerre mondiale, le secteur fait aussi quotidiennement l'objet d'opérations de guerre des mines visant à localiser, identifier et neutraliser des engins explosifs historiques, sur les côtes ou en mer, grâce aux plongeurs-démineurs de la Manche - mer du Nord, appuyés plusieurs fois par an par des chasseurs de mines de la Marine nationale en provenance de l'Atlantique. Dans le cadre d'une capacité permanente de guerre des mines, les bâtiments de guerre de l’OTAN appartenant au Standing Nato Mine Countermeasures Group 1 (SNMCMG 1 – mesures permanentes contre le contrôle des mines de l’OTAN, deuxième groupe) participent également, tous les ans, à la localisation et à la destruction d’engins explosifs, en passant par des entraînements internationaux.

Dans un contexte sécuritaire tendu, la Marine nationale assure régulièrement la sécurisation des navires à passagers effectuant les traversées entre la France et l'Angleterre, pour parer toute attaque terroriste. Par leur présence renforcée à la mer, les patrouilleurs de service public et les patrouilleurs côtiers de gendarmerie assurent une surveillance accrue du littoral et des approches maritimes sur une façade comptant bon nombre de sites sensibles.

Pleinement mobilisés, les marins de la Manche-mer du Nord poursuivent leurs missions de DMT dans un contexte global dégradé et au cœur d'une zone difficile. Des missions exigeantes, requérant une attention et une vigilance plus poussées encore, mais qui concourent directement à la protection des Français et du territoire national.