Le 17 février, à l’occasion d’une relève opérationnelle chargée de symboles, la frégate de surveillance Floréal et le patrouilleur austral Albatros se sont entrainés avant de se retrouver dans la soirée au mouillage à Port-Couvreux (Archipel des Kerguelen). Bien naturellement, l’entrainement a porté sur la police des pêches avec la mise en œuvre de l’équipe de visite du Floréal sur l’Albatros qui achèvent ainsi la phase d’entraînement de la frégate qui débutait sa mission dans les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF). Autre avantage de cet entraînement à deux, le patrouilleur austral a pu également bénéficier de l’hélicoptère Panther du Floréal et s’entraîner aux manœuvres aviation.
Ainsi donc, proche de quitter définitivement son terrain de chasse de prédilection, l’Albatros, le patrouilleur aux trente ans de surveillance des pêches dans les TAAF, plus ancien bâtiment de la marine nationale, a repris, le temps d’un exercice de lutte antinavires (centré sur l’action de l’Etat en mer) le rôle de ses débuts en se faisant passer pour un navire de pêche.
Ce type d’entrainement opérationnel, dans des zones aussi austères et éloignées que les Terres australes, est particulièrement exceptionnel. Il est, en effet, très rare que deux bâtiments militaires y soient déployés simultanément. Les conditions de mer rencontrées dans la zone nécessitent de surcroît un aguerrissement particulièrement abouti des équipes afin d’être prêtes à intervenir sur un navire contrevenant. Il fallait donc saisir l’opportunité.
Cette rencontre et cet entraînement à deux ont permis à la frégate de profiter de l’expérience du patrouilleur au terme de six semaines de patrouille, et de récupérer des cartes précieuses des îles annotées des années durant par l’Albatros.
Cette relève bien assurée, le Floréal patrouille désormais seul dans les Kerguelen, sous le contrôle opérationnel du commandant supérieur des Forces Armées de la Zone Sud de l’Océan Indien (FAZSOI) et en relation avec le Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS) de la Réunion. Sa mission ? Protéger la souveraineté et les intérêts français sur ces zones convoitées par les pêcheurs illégaux. En effet, les zones économiques exclusives (ZEE) des TAAF sont riches en ressources halieutiques, dont notamment en légines, des poissons des grandes profondeurs traqués par les palangriers en raison de leur prix sur le marché. Cet écosystème, relativement éloigné des activités humaines, est pourtant fragile et pourrait le vider de ses ressources une pêche trop intense ou des techniques de pêche inadaptées.
La pêche dans ces zones est dès lors très réglementée : seuls quelques navires français, basés à La Réunion, ont l’autorisation d’y pêcher en dehors des périodes de reproduction des oiseaux marins dans la ZEE des Kerguelen. Autant d’enjeux justifiant pleinement les déploiements opérationnels réguliers de bâtiments des FAZSOI dans cette zone.
Sources : © Marine nationale
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