Du 8 au 15 octobre 2015, les marines française et britannique ont participé au large de la Corse à l’exercice Corsican Lion 2015, activité de préparation opérationnelle axée sur la projection de forces de la mer vers la terre.
Cet entraînement interalliés et interarmées s’inscrit dans le cadre des accords de Lancaster House signés en 2010 entre la France et le Royaume-Uni qui entérinent une coopération accrue en matière de défense et de sécurité. Il prévoit la mise en œuvre d’ici 2016 d’une force expéditionnaire commune inter-armées franco-britannique (Combined Joint Expeditionary Force, CJEF), capable entre autre, d’intervenir depuis la mer. La CJEF pourra être engagée dans des missions bilatérales mais aussi dans le cadre de coalitions internationales.
Corsican Lion 2015 est une étape supplémentaire dans la montée en puissance des capacités amphibies de la CJEF et s’inscrit à ce titre dans la continuité de l’édition de 2012 qui avait certifié la composante maritime de la CJEF. L’édition 2015 précède quant à elle l’exercice de certification finale Griffin Strike qui aura lieu en 2016 et qui sera multicomposante.
Le Task group Corsican Lion 2015 était composé de trois bâtiments porte-hélicoptères et amphibies : le bâtiment de projection et de commandement (BPC) Dixmude, le HMS Ocean et le HMS Bulwark. Les batelleries anglaise (landing craft utility (LCU) et landing craft vehicle and personnel (LCVP)) et française de la Flottille Amphibie (engin de débarquement amphibie rapide (EDA-R) et chalands de débarquement (CTM)) ont également été engagées. Au total, plus de 2000 militaires ont été mobilisés pour cette édition 2015, dont 250 Royal Marines, ainsi que 12 hélicoptères d’assaut ou de transport britanniques.
L’exercice s’est déroulé en deux phases. La première était consacrée à la mécanisation et à l’entraînement au large de la Haute-Corse durant trois jours. Au cours cette période, les marins britanniques et français ont effectué, de jour comme de nuit, des exercices de manœuvres à bord des bâtiments, mais aussi sur les plages du nord de la Corse. Les hélicoptères britanniques, Chinook, Merlin et Wildcat ont effectué des séries d’appontages et de ravitaillements sur les trois bâtiments afin de parfaire leur interopérabilité. Enfin, les engins de débarquement britanniques et français ont effectué des manœuvres de porte à porte ou d’enradiage dans le Dixmudeet le HMS Bulwark avec des troupes et des véhicules des deux nationalités.
Au terme de cette montée en puissance, la deuxième phase de l’exercice a été lancée au large de la Corse du Sud. Le scenario simulait une opération franco-britannique d’évacuation de ressortissants.
A l’aube du 11 octobre, à bord du BPC Dixmude, 130 Royal Marines ont été héliportés par vagues successives vers la terre afin de s’emparer et de sécuriser le site d’évacuation. Ils ont ensuite bénéficié du soutien des troupes et des véhicules qui ont débarqués sur la côte par moyens amphibies. Durant cette phase de sécurisation de zone, le Bulwark, l’Ocean et le Dixmude ont croisés à proximité des côtes, prêts à intervenir pour accueillir les ressortissants.
Le lendemain, les batelleries françaises et anglaises ont effectué les rotations pour accueillir, enregistrer et prendre en charge les ressortissants qui étaient joués par une quarantaine de marins français et anglais. Ces manœuvres étaient en permanence sécurisées par les troupes présentes au sol. Durant deux jours, l’exercice d’évacuation depuis la terre a été répété à plusieurs reprises utilisant à chaque fois une batellerie et un bâtiment différent. Ces manœuvres ont permis de valider l’interopérabilité de l’ensemble des capacités amphibies françaises et anglaises pour mener ce type d’action dans le cadre d’une opération bilatérale. La capacité à mettre en œuvre des forces flexibles, rapidement déployables et interopérables est un impératif opérationnel partagé entre les alliés.
Évacuation de ressortissants (RESEVAC) en chiffres :
Au cours des dernières années, la Marine nationale a accompli, seule ou avec le soutien des marines alliées trois RESEVAC. Plus de 8000 personnes ont ainsi été évacuées au Liban en 2006, en Libye en 2014 et au Yémen en avril dernier.
Sources : Marine nationale
Droits : Ministère de la Défense