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Coopération franco-britannique de défense : avancées et enjeux

Mise à jour  : 31/10/2012 - Auteur : Aspirant Margaux Thuriot - Direction : DICOD

A l’occasion de la phase finale de l’exercice CORSICAN LION, symbole du partenariat entre la France et le Royaume-Uni, MM. les ministres de la Défense français et britannique se sont exprimés sur la coopération bilatérale de défense. Celle-ci s’illustre dans des domaines variés, des questions industrielles et opérationnelles aux enjeux internationaux.

Tous deux présents pour la phase finale de l’exercice conjoint franco-britannique CORSICAN LION, qui s’est tenu du 16 au 26 octobre 2012, en mer Méditerranée, Jean-Yves Le Drian et son homologue britannique Philip Hammond, ont profité du succès de l’exercice bilatéral amphibie pour mettre en avant les progrès et les enjeux de la coopération franco-britannique en matière de défense. Celle-ci se décline selon deux grands axes : l’interopérabilité des forces armées et les capacités industrielles.

Depuis novembre 2010 et le sommet de Lancaster House, la France et le Royaume-Uni se sont engagés à renforcer leur coopération en matière de défense et de sécurité. Au cours de ce sommet, deux traités ont été signés entre les deux pays : un Traité de coopération en matière de défense et de sécurité, et un Traité de coopération dans les technologies liées à la gestion des arsenaux nucléaires (traité Teutates). La présence de MM. Le Drian et Hammond sur l’exercice CORSICAN LION vendredi 26 octobre, a permis de faire le point sur les progrès dans la coopération bilatérale franco-britannique.

Interopérabilité des forces armées

En vertu du traité de Lancaster House, la France et le Royaume-Uni se sont engagés à mettre sur pieds une force expéditionnaire conjointe interarmées qui doit être opérationnelle à l’horizon 2016, la CJEF (Combined Joint Expeditionary Force). Les ministres se sont félicités vendredi 26 octobre des progrès accomplis dans cette voie, progrès symbolisés par le succès de l’exercice CORSICAN LION. MM. Le Drian et Hammond ont souligné « le niveau d’interopérabilité de nos forces armées, qui détiennent sans aucun doute les capacités les plus importantes que l’on puisse trouver en Europe. Notre capacité à œuvrer ensemble est la pierre angulaire du traité de Lancaster House. » L’exercice CORSICAN LION a mis en lumière les progrès réalisés dans le domaine du commandement et du contrôle et la capacité des états-majors interarmées à travailler ensemble. L’interopérabilité et la connectivité de l’information ont été soulignées par les ministres, tandis que l’échange d’informations entre les états-majors fera l’objet d’une attention accrue.

 

 

Coopération en matière d’armement

 

Le partenariat franco-britannique de défense s’illustre également par les progrès accomplis dans la coopération en matière d’armement. Ainsi, la mise en œuvre de la stratégie sur les drones a franchi une étape depuis la signature le 24 juillet dernier, d’accords cadres, l’un sur le drone tactique Watchkeeper, et le second sur un futur démonstrateur de drone de combat (pour lequel un contrat d’étude préliminaire a été attribué au britannique BAE Systems et au français Dassault Aviation).

S’agissant du drone MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance), le Ministre de la Défense et son homologue britannique ont signalé que Français et Britanniques continueraient à « travailler ensemble à la mise au point de solutions communes et d’options mutuelles ». Ils ont par ailleurs réaffirmé leur adhésion à la stratégie One Complex Weapons. Un accord sur un plan stratégique décennal avait été conclu en novembre 2010, concernant le secteur britannique et français des missiles. Il prévoit  la mise en place d’un « maître d’œuvre industriel européen unique », et vise à réaliser jusqu’à 30% d’économies.

Les avancées dans la mise en œuvre du traité Teutates sur la coopération en matière de dissuasion nucléaire ont par ailleurs été saluées. Ce traité prévoit la construction et l’exploitation communes d’installations radiographiques et hydrodynamiques permettant la modélisation des performances de têtes nucléaires françaises et britanniques, dans le but d’en assurer la viabilité, la sécurité et la sûreté à long terme.

De façon générale, les ministres de la Défense se sont félicités de la coopération bilatérale franco-britannique, tout en se disant prêts à ouvrir des « projets spécifiques à d’autres pays européens, lorsque cela apporte de la valeur ajoutée et aboutit à une amélioration des capacités. »

La France et le Royaume-Uni face aux grands enjeux internationaux

MM. Le Drian et Hammond se sont également exprimés sur les grands dossiers internationaux, et ont souligné la proximité des analyses et positions françaises et britanniques sur ceux-ci. L’adoption le 15 octobre dernier de la résolution 2071 concernant le Mali et l’organisation d’une mission menée par l’Union Européenne dont le but est d’entraîner et soutenir l’armée malienne a été saluée. Cette mission s’inscrit dans le cadre d’une approche globale en ce qui concerne le Sahel et le Mali, et comprend des aspects politiques, humanitaires et militaires.

Les ministres ont évoqué la Somalie, et leur engagement à participer aux efforts internationaux pour y amener paix et sécurité, ils ont fait part de leur inquiétude face à l’aggravation de la situation en Syrie et ses conséquences régionales et face à la menace nucléaire iranienne, qui met davantage en péril la stabilité de la région. Enfin, l’Afghanistan demeure au cœur des préoccupations françaises et britanniques : « Nous avons noté notre engagement à long terme pour la sécurité et la stabilité en Afghanistan. » En effet, la France et le Royaume-Uni poursuivent des objectifs similaires de désengagement des forces combattantes tout en continuant à soutenir et former les forces de sécurité afghanes.


Sources : Ministère des Armées