Définir les grandes orientations et conduire une politique du numérique et des SIC ne suffit pas à permettre la transformation numérique du ministère des Armées. Celle-ci requiert une activité venant du terrain et des métiers. C’est pourquoi, en matière de conduite de projets numériques et SIC, la méthode Agile devient progressivement la règle et les métiers demeurent les pilotes de cette transformation.
Ces métiers ont, déjà avant 2017, lancé de nombreuses initiatives numérique. Ce foisonnement provenant du terrain doit être maintenu, encouragé et orienté afin de voir l’ensemble des initiatives converger vers une même cible.
Cette cible peut être segmentée en quatre feuilles de routes que sont la gouvernance et les processus, le rythme technologique, la bonne maîtrise et valorisation des données et la bonne prise en compte de la dimension ressources humaines, sans qui rien n’est possible.
A ces feuilles de routes s’ajoutent deux sujets particuliers pour le ministère des Armées : le Cloud et l’intelligence artificielle (IA).
a) Les grands axes
ORGANISATION ET GOUVERNANCE
La modernisation du système d’information de la défense permet de mieux remplir les missions dévolues au ministère. Elle génère aussi des ruptures dans les usages, les modes de travail et la gestion des SIC. Pour ces raisons, une adaptation continue des organisations et du modèle de gouvernance est nécessaire.
TECHNOLOGIES
Prérequis indispensable à la réalisation de la transformation numérique, la rénovation du socle numérique vise à simplifier le système d’information et de communication ministériel et à l’adapter aux nouveaux usages numériques et besoins des utilisateurs et des métiers.
DONNÉES
Carburant de la modernisation, les données sont au cœur de la transformation numérique. Qu’elles soient structurées ou non, leur exploitation massive recouvre nombre de potentialités dans les domaines des opérations (réduction de l’incertitude, supériorité informationnelle, fusion du renseignement, etc.), du soutien (la maintenance dite cognitive, tenant compte du contexte et des conditions d’emploi des systèmes) et du service rendu à l’usager.
RESSOURCES HUMAINES
Le ministère des Armées doit être en mesure de recruter, fidéliser et gérer les compétences numériques indispensables à sa transformation dans des domaines de niche ou autrefois inexistants, tout en assurant la pérennité de sa filière SIC et l’acculturation des agents déjà présents.
b) Stratégies Cloud et IA
STRATÉGIE CLOUD
Dans le cadre de la doctrine d'utilisation de l'informatique en nuage par l'État[1], la ministre des Armées a mandaté la DGNUM pour conduire l’étude, l’orientation et la définition d’une feuille de route sur ces nouvelles solutions d’hébergement accessibles aux usagers du ministère des Armées et de proposer la stratégie industrielle associée.
INTELLIGENCE ARTIFICIELLE (IA)
L’IA a été identifiée comme un axe de la stratégie numérique du ministère, le secteur défense – sécurité étant par ailleurs l’un des 4 secteurs mis en avant dans le rapport de la mission Villani de mars 2018. L’insertion de l’IA dans des systèmes opérationnels de défense est déjà une réalité avec, par exemple, le développement en cours de plusieurs modules de traitements de données pour une protection et une élaboration de situation tactique collaboratives dans le programme SCORPION, et la commande au sein du standard F4 de l’avion Rafale, de fonctions de détection de zones d’intérêt, et de traitements permettant d’améliorer la maintenance.
La DGA a lancé plusieurs projets de recherche et technologie significatifs en 2018, avec notamment ARTEMIS (infostructure sécurisée, adaptée aux spécificités de la défense, destinée au traitement massif de données notamment à partir d’IA), Man Machine Teaming (MMT, pour l’IA utilisable par la future aviation de combat), FURIOUS (pour des robots et mini-drones aux comportements plus évolués). En plus de ces projets applicatifs, le ministère des Armées soutient activement l’innovation, avec des thèses et des projets innovants en cours confiés à des PME et des laboratoires.
En ce qui concerne l’application de l’IA aux processus internes, l’année 2018 a été l’occasion de mener à bien des réalisations concrètes telles que l’analyse dynamique de données financières, les prévisions de consommation énergétiques par le SGA, et le traitement automatique de données d’essais après apprentissage dans des centres techniques de la DGA.
La DGNUM a comme objectif d’assurer la cohérence globale des systèmes d’information au sein du ministère, tout en améliorant les conditions dans lesquelles sont conduits ses projets de transformations.
A ces fins, elle appuie les évolutions numériques structurantes par différentes actions :
En tant qu’administrateur ministériel des données, le DGNUM assure aussi la mise en place d’une gouvernance ministérielle de la donnée reposant sur une double action :
Le cadre stratégique de la gouvernance ministérielle des données étant fixé dans l’instruction de la DGNUM relative à la gouvernance ministérielle des données, du 15 octobre 2018, sa déclinaison opérationnelle s’appuie notamment sur la mise en œuvre de la plateforme d’ouverture des données (offre Défense Plateforme) et sur une offre d’accompagnement et de conseil, au profit des directeurs de données, afin de faire émerger les cas d’usage.
[1] Circulaire n° 6049/SG du 8 novembre 2018.