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Journée internationale des droits des femmes 2020 : femme pluri’ailes

Mise à jour  : 09/03/2020 - Auteur : Armée de l'air - Direction : Armée de l'Air et de l'Espace

A l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, célébrée le 8 mars, l’Armée de l’air a proposé à plusieurs aviateurs de partager leur parcours et leur engagement ainsi que leur passion pour l’aviation.

Avec un taux de 23%, l’Armée de l’air demeure l’armée française la plus féminisée. Elle recrute des hommes et des femmes dans tous les métiers qu’elle propose : de commando à pilote de chasse en passant par les mécaniciens, les métiers du cyber ou les contrôleurs aériens. 

Par ailleurs, la progression professionnelle au sein de l’Armée de l’air est indifférenciée. Peu importe que l’on soit un homme ou une femme : l’Armée de l’air offre des opportunités de promotion aux aviateurs, tout au long de leur carrière, fondées sur les compétences et le mérite.

  • Portrait du commandant Julie
  • Portrait du capitaine Nastasia
  • Portrait de l’adjudant-chef Céline
  • Portrait du sergent-chef Anne-Julie
  • Portrait du Sergent Darcy

Portrait du commandant Julie

Pilote et instructrice d’hélicoptère Fennec sur la base aérienne 115 d’Orange, le commandant Julie forme les pilotes de demain au centre d’instruction des équipages d’hélicoptères. Rencontre avec cette Aviatrice.

En 2004, le commandant Julie entre à l’École des pupilles de l’air à Grenoble où elle effectue ses classes préparatoires scientifiques pendant deux ans. Elle intègre par la suite, en 2006, l’École de l’air (EA) sur la base aérienne 701 de Salon-de-Provence. « Durant ma formation à l’EA, nous étions envoyés en immersion dans les unités navigantes. Cela a confirmé ma volonté de devenir pilote d’hélicoptère. J’ai obtenu mon brevet de planeur pendant mes années de lycée et c’est là qu’est née ma vocation de devenir pilote militaire », raconte le commandant Julie. Jusqu’en 2011, elle réalise toutes les formations requises afin de devenir pilote d’hélicoptère et intègre cette année-là l’escadron d’hélicoptères 5/67 « Alpilles » sur Fennec à Orange durant trois ans. Elle part ensuite en Guyane où elle se qualifie sur hélicoptère Puma.

De retour en métropole, elle poursuit sur Puma et intègre le groupe interarmées d’hélicoptères sur la base aérienne 107 de Vélizy-Villacoublay où elle appuie les forces d’intervention du ministère de l’intérieur. Enfin, en été 2019, elle devient instructrice sur Fennec au centre d’instruction des équipages d’hélicoptères (CIEH) sur la base orangeoise. « J’ai toujours été bien intégrée et respectée au sein des unités dans lesquelles j’étais affectée. Nous travaillons en équipage dans un hélicoptère et vous y êtes jugé sur votre niveau, pas sur votre genre », explique Julie. Au CIEH, le commandant fait de l’instruction avec de jeunes pilotes. Elle leur fait acquérir différentes compétences, spécifiques aux missions de l’Armée de l’air, telles que la navigation très basse hauteur, le vol en patrouille ainsi que le treuil de jour et de nuit. Elle est aussi chargée de délivrer des qualifications aux pilotes de Fennec déjà en unités opérationnelles, par exemple les qualifications commandant de bord et chef de patrouille.

Durant sa carrière, elle a réalisé plusieurs opérations extérieures et détachements, notamment en République centrafricaine et au Gabon. Elle a également participé à l’opération Albatros déclenchée lors du passage de l’ouragan Irma où elle est intervenue en Puma.

 Aujourd’hui, elle souhaite poursuivre sa carrière dans l’Armée de l’air. « Si je devais faire passer un message aux femmes qui ont envie de s’engager dans l’Armée de l’air, je leur dirais de ne pas avoir peur de le faire. Être une femme n’est pas du tout une contrainte pour faire ce genre de métiers. Vous aurez votre place si vous êtes motivée et prête à travailler sérieusement », conclue le commandant Julie.

Portrait du capitaine Nastasia

Le Capitaine Nastasia est pilote de transport sur Boeing C-135. À seulement 31 ans, l’officier compte déjà de nombreuses missions à son actif. Rencontre avec une aviatrice passionnée.

 

Celle qui pilote les Boeing depuis 2014 a toujours eu ce rêve en tête. Pour y prétendre, elle se donne toutes les chances de son côté en intégrant les classes préparatoires de l’École des pupilles de l’air (EPA) de Grenoble. En septembre 2005, alors qu’elle est étudiante en première année de prépa, une découverte de l’École de l’Air de la base aérienne 701 de Salon-de-Provence, va confirmer sa vocation pour l’aéronautique.

Déterminée et assidue, elle poursuit sa scolarité et est reçue au concours de l’École de l’air en 2008. Après un parcours sans fautes, Nastasia est brevetée pilote de transport opérationnel en 2013. Rapidement, la jeune pilote est déployée sur les théâtres d’opérations aux côtés des aviateurs de l’escadron de ravitaillement en vol 4/31 « Sologne » stationné sur la base aérienne d’Istres. Aujourd’hui son quotidien est rythmé par les déploiements en opérations extérieures, notamment sur la base aérienne de Niamey au Niger, dans le cadre de l’opération Barkhane. Un engagement qui fait sens pour l’officier « C’est important d’être présent sur le théâtre, de participer à son niveau aux opérations. Tant par le ravitaillement des avions de chasse qui sécurisent les troupes au sol que par le relais d’informations que peut être le C-135 entre les chasseurs et le centre de commandement » précise Nastasia.

Portrait de l’adjudant-chef Céline

L’adjudant-chef Céline exerce sa spécialité au bout du monde. Déployée en Polynésie française, elle œuvre au quotidien au sein de l’escale aérienne militaire (EAM) du détachement air 190 de Tahiti-Faa’s.

 Insérée dans une équipe de sept aviateurs, l’adjudant-chef Céline, adjoint au chef d’escale de Tahiti, joue un rôle essentiel pour l’escadron de transport 82 « Maine » (ET 82). Afin de remplir son contrat opérationnel, cette unité s’appuie sur l’EAM de Faa’a qui est en charge de la gestion du fret et de sa confection (palettisation), des passagers et de leurs bagages ainsi que du traitement des marchandises au profit des forces armées en Polynésie française (FAPF). Moins dimensionnée qu’en métropole, cette petite unité du bout du monde est sollicitée aussi bien au sol qu’en mission.

 En l’absence d’escale sur de nombreuses îles de Polynésie française, les Aviateurs de l’EAM embarquent très régulièrement à bord des Casa de l’ET 82 afin de gérer les opérations de transit. « Nous sommes souvent sollicités en tant que complément d’équipage afin d’assurer le suivi des démarches administratives relatives à une voie aérienne militaire (VAM) sur des sites dépourvus d’escale, explique l’adjudant-chef Céline. Nous établissons les manifestes – passagers et fret – et les autorisations d’embarquement (TM5) pour les personnels civils dans les aéronefs militaires. On aide le mécanicien navigant à charger et décharger la soute ou encore à l’arrimage du fret ». Le déploiement de ces spécialistes du transit, appelé DITIA (district de transit interarmées aérien) s’opère notamment dans le cadre d’évacuations sanitaires (MEDEVAC).

Portrait du sergent-chef Anne-Julie

Le sergent-chef Anne-Julie est conseillère en radioprotection au sein du bureau maîtrise des risques de la base aérienne 125 d’Istres. Elle intègre à l’âge de 16 ans (en septembre 2002), l’Ecole d’Enseignement Technique de l’Armée de l’Air sur la base aérienne (BA) 722 de Saintes.

Après deux années de scolarité, elle effectue son stage de spécialisation sur la BA 721 de Rochefort, pour devenir mécanicien avion. Un an plus tard, elle rejoint l’unité 1/12 Cambrésis de la BA 103 de Cambrai.À la suite de la fermeture de cette dernière en 2011, elle est affectée sur la BA 125 d’Istres. D’abord au service dépannage de l’Escadron de Chasse (EC) 3/4 Limousin, puis à l’EC 2/4 La Fayette en tant qu’équipière puis cheffe d’équipe après l’obtention du brevet supérieur.

Fort de son expérience sur Mirage 2000N, appareil dédié à la mission de dissuasion nucléaire jusqu’en 2018, le sergent-chef Anne-Julie exerce aujourd’hui au bureau maîtrise des risques en qualité de conseillère en radioprotection. Deux stages lui auront toutefois permis de prendre pleinement la mesure de son nouveau poste, véritable enjeu pour cette base aérienne à vocation nucléaire (BAVN).

Quotidiennement, elle s’occupe de tout ce qui a attrait à la radioactivité sur la base. Du radar sol ou avion, à la peinture radio luminescente, en passant par les rayonnements cosmiques (rayonnements dus en partie au soleil) et est amenée à intervenir dans toutes les unités de la BA 125. Le sergent-chef Anne-Julie réalise également des études garantissant la sécurité et la santé du personnel civil et militaire de la BA 125, en collaboration avec les médecins.

Dans ce cadre et lors des exercices de sécurité nucléaire (SN), nous pouvons retrouver le sergent-chef Anne-Julie au poste de commandement de crise. Son rôle est d’orienter les équipes des pompiers de l’air sur le terrain en fonction de la météo et de la provenance du vent. Elle analyse sur les lieux les résultats et détermine avec précision les zones réellement touchées. Une stratégie de détection est mise en place dans les meilleurs délais afin que les autorités militaires et civiles puissent prendre les mesures de protection adéquates, concernant la santé du personnel et la préservation de l’environnement.

Portrait du Sergent Darcy

Le sergent Darcy, 22 ans, achève actuellement sa formation de mécanicienne radio-radar, après 6 mois de spécialisation à l’escadron de formation aérienne des spécialités sol (EFASS) sur la base école de Rochefort. C’est avec pudeur que cette jeune Aviatrice, originaire de Nouvelle-Calédonie et maman d’une petite fille, revient sur les différentes étapes qui l’ont menée vers cet engagement.

« Je me suis engagée pour devenir militaire dans l’Armée de l’air, mais je n’avais pas d’idée en particulier quant à une spécialité. Détentrice d’un BAC technologique, j’ai donc évoqué ce que j’aimais faire… Ne pas être dans un bureau et pouvoir exercer un métier technique. On m’a ainsi parlé des mécaniciens radio-radar. J’ai découvert la spécialité en intégrant l’école de formation des sous-officiers de l’Armée de l’air et aujourd’hui je ne regrette rien. ». Darcy explique par ailleurs que pour réaliser ce métier, il faut être « polyvalent et avoir l’esprit ouvert » pour travailler sur des matériels très différents, lesquels engagent le bon déroulement des missions opérationnelles de l’Armée de l’air.

Galvanisée par la chance de côtoyer des instructeurs avec la maîtrise, l’expérience, le savoir-faire et le savoir-être nécessaires à la réalisation des missions des forces aériennes, cette jeune sergent entend bien faire ses preuves elle aussi : « Il ne faut rien lâcher. Six mois de formation passent vite. Il faut simplement s’investir. ». Au terme de deux stages de découverte au sein des unités des bases aériennes d’Évreux et de Mont-de-Marsan, Darcy aura touché du doigt encore d’autres matériels qu’elle mettra en œuvre très bientôt : « Je ne connaissais pas tout le matériel (radar de détection aérienne, radar Girafe, moyens de communication radiophonique, radar de défense sol-air, …). Grâce à ces différentes mises en contexte, je me suis mieux projetée dans mon futur métier et j’ai aussi découvert ce qu’était la vie sur une base aérienne. »

Inspirée par ceux qui incarnent un idéal collectif, calot sur la tête, galons de sergent sur les épaules, la jeune Darcy s’apprête désormais à rejoindre la base aérienne 116 de Luxeuil, au sein d’une unité d’appui à la manœuvre aérienne. Encore il y a peu à plus d’une journée de vol de la France, en Nouvelle-Calédonie, c’est désormais armée pour conduire sa mission que le sergent Darcy se prépare à déployer ses ailes depuis le sol métropolitain.


Sources : Armée de l'air
Droits : Armée de l'air