Après de nombreux mois de préparation et d'attente, l'A400M Atlas a posé ses roues imposantes sur le tarmac de la base aérienne 123 d'Orléans. Aux commandes du MSN7, premier exemplaire de série livré par l'industriel, les aviateurs ont débuté les expérimentations qui, à terme, entraîneront sa mise en service opérationnelle.
L’A400M est indispensable à l’armée de l’air pour réaliser ses missions. Les derniers conflits dans lesquels notre pays a été engagé se sont déroulés loin du territoire national et la projection de forces au-delà de nos frontières est une condition sine qua non de la capacité d’intervention de la France énoncée dans le Livre Blanc sur la défense et la sécurité nationale. Le déploiement d’une base aérienne projetée, la capacité d’entrer en premier sur un théâtre d’opération, la livraison de matériel de combat ou de soutien par air, au plus près des opérations, sont des savoir-faire constitutifs de la réactivité de la France et de sa capacité à faire face, en toute autonomie, à une crise à des milliers de kilomètres de ses frontières.
Cet appareil permettra également d’assurer les missions de protection de l’armée de l’air, en particulier dans le contexte interministériel d’assistance dans le cas de catastrophe naturelle ou industrielle, et ce, en métropole comme dans les départements et collectivités d’outre-mer (DOM-COM).
L’A400M, avion tactique à l’allonge stratégique et aux performances supérieures à celles des aéronefs actuellement en service dans l’armée de l’air (capacité d’emport plus grande, deux fois plus rapide) sera également parfaitement adapté aux missions humanitaires et aux missions d’évacuation de ressortissants.
Cette capacité structurante affirmera le rôle de la France aux cotés de nos alliés étrangers dans le cadre des organisations internationales ou des coopérations bi ou multilatérales (Otan, European Air Transport Command - EATC, groupe aérien européen - GAE, …).
A400M : présentation en images (format pdf, 2.34 MB).
Avec l’Atlas, le transport aérien militaire français entre dans une nouvelle ère. Jusqu’à présent, cette capacité reposait sur une flotte vieillissante d’appareils. Le C130 «Hercules» et le C160 «Transall» ont été mis en service respectivement en 1987 et 1967. Le volume de ces flottes diminue régulièrement, fragilisant d’autant la capacité d’intervention française. Les capacités d’emport de l’A400M sont bien supérieures à celles des avions actuels. Conçue pour le transport de charges lourdes et volumineuses, la soute de l’A400M (4 m de large et 340 m3 contre 162 m3 pour le Transall) permet, par exemple, de transporter:
- 21 tonnes à 5000 km en 8h (contre 6 tonnes à 5000 km en 2 jours pour un Transall), soit une charge près de 4 fois supérieure, acheminée en 2 fois moins de temps vers Dakar ou N’Djaména,
- 2 hélicoptères «Tigre»,
- 3 véhicules de l’avant blindés (VAB),
- 116 parachutistes,
- 66 blessés sur brancards.
Les capacités logistiques de théâtre de l’A400M sont optimisées. Sa soute par exemple, équipée d’un palan et gérée électroniquement, doit permettre un chargement autonome et peut, selon les besoins, être reconfigurée en quelques minutes seulement. Ses systèmes d’arme actuels et futurs sont également des plus modernes, avec notamment son avionique de la génération A380, son système de préparation de mission numérique (MPRS), son système d’autoprotection, ses capacités de liaison 16, de jumelles de vision nocturne (JVN), d’autoprotection et de suivi de terrain.
L’armée de l’air a fourni des efforts importants pour s’adapter à l’arrivée de l’A400M. La Multinational Entry Into Service Team (MEST), unité du centre d’expériences aériennes militaires (CEAM) stationnée sur la base aérienne 123 d’Orléans, est l’unité responsable de l’expérimentation de l’appareil et de la formation des embryons des premières unités A400M. Les personnes qui la composent proviennent d’horizons divers afin de permettre un brassage de cultures indispensable avant la mise en service opérationnel de ce nouvel appareil.
Un effort conséquent en termes d’infrastructure a été consenti sur la base orléanaise avec notamment la construction d’un centre de formation, équipé à terme de plusieurs simulateurs de vol et d’opérations de maintenance et de chargement. Un hangar technique garantissant 4 surfaces couvertes compatibles A400M est également sorti de terre, tandis que les infrastructures aéronautiques (parking et voies de circulation) ont été rénovées. Une nouvelle tour de contrôle, ainsi que des bâtiments d’hébergement supplémentaires, complèteront les travaux, dont la durée totale s’étale sur une dizaine d’années.
Sept nations européennes sont impliquées dans le programme A400M (Allemagne, Belgique, Espagne, Grande-Bretagne, Luxembourg, Turquie et France), tandis que la Malaisie est le premier client à l’export. L’Atlas offre donc une opportunité unique de renforcer la coopération européenne dans le domaine du transport aérien militaire.
Un des objectifs fixés est d’améliorer l’interopérabilité par une plus grande standardisation de l’exploitation de cet appareil entre les partenaires européens. Plusieurs groupes de travail internationaux se rencontrent régulièrement sous l’égide de l’EATC (European Air Transport Command) afin de définir des processus opérationnels et un cursus d’entraînement communs.
Consultez le webdocumentaire sur l'A400M en cliquant sur l'image ci-dessous.
Retrouvez l'application dynamique de l'A400M créée spécialement pour IPad.
Source : Armée de l'Air et de l'Espace
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