Armée de l’Air et de l'Espace
À la direction du renseignement et de la sécurité de la Défense, les spécialités sont très variées et les profils, issus de tous les horizons. Zoom sur le service de contre-ingérence du Ministère des Armées.
Le sergent-chef Mickaël est inspecteur de sécurité de la défense au sein de la DRSD. Témoignage.
"Engagé au sein de l’armée de l’air en tant que sous-officier, j’ai obtenu mon certificat d’aptitude militaire puis une formation de spécialiste « gestionnaire technique » à Rochefort. Ensuite j’ai été affecté sur la base aérienne de Strasbourg puis celle de Dijon.
Après 12 ans de service au sein de ces deux bases opérationnelles, j’ai choisi de me réorienter dans le renseignement en tant qu’inspecteur de sécurité de la défense (ISD). Ce choix est le résultat d’une réflexion guidée par l’envie de servir autrement, en particulier dans la recherche humaine, et toujours dans un contexte opérationnel. Le métier d’ISD est par nature non routinier, il permet d’aiguiser sa curiosité dans des domaines très variés.
La mission de l’ISD consiste essentiellement à recueillir dans le domaine de la contre-ingérence (TESSCO) les renseignements de sécurité permettant d’appuyer les chefs militaires dans leurs décisions et les décideurs agissant dans les industries de défense. L’ISD dispose d’une large autonomie pour remplir ses missions, dans des environnements parfois très différents et sensibles, ce qui implique un sens élevé des responsabilités.
La loyauté, la rigueur, l’objectivité et l’ouverture d’esprit me paraissent être les principales qualités pour évoluer à la DRSD".
À la DRSD, les spécialités sont très variées. Parmi elles, celle de serrurier, qui recrute des militaires issus des trois armées. Zoom sur ce métier.
Lorsqu’on évoque les serruriers, on pense d’emblée aux stands de clé-minute dans les centres commerciaux. À la direction du renseignement et de la sécurité de la défense (DRSD), la réalité est tout autre. Les missions de ces techniciens en protection des données de renseignement sont multiples.
Leur objectif est de fournir à tout détenteur d’informations confidentielles les moyens de les conserver, que celles-ci soient physiques ou dématérialisées (papier, bande magnétique, photographies, meubles sécurité, etc.).
Après une formation adaptée, les serruriers de la DRSD, issus de toutes les armées, pratiquent ce qu’on appelle la « serrurerie opérationnelle ». Concrètement, ils sont amenés à participer à des appuis au recueil du renseignement, prévus dans le cadre de la loi, pour l’introduction dans des lieux privés. En effet, lors d’une enquête ils peuvent faciliter l’entrée d’une équipe opérationnelle dans un local.
Les serruriers de la DRSD interviennent partout où des unités militaires françaises sont stationnées : en métropole, dans les Départements- Régions d’Outre-Mer – collectivités d’Outre-Mer (DROM-COM)ainsi que sur les théâtres d’opérations extérieures. À l’écoute des besoins des forces, une partie de leurs missions consiste justement à assister les usagers. Un digicode impossible à réinitialiser, une armoire forte qui ne s’ouvre plus : ils vont aller prêter main-forte aux militaires pour trouver une solution.
Les serruriers ont enfin un rôle de conseil. Si un commandant de base ou d’escadron souhaite, par exemple, renouveler son parc de meubles de sécurité, c’est vers les serruriers qu’il se tourne pour s’assurer de faire le bon choix, parmi plusieurs offres. Ils apportent aussi leur expertise pour l’intégration des meubles de sécurité dans les aéronefs, dans le cadre des programmes d’armement.Les serruriers vont ainsi s’assurer que l’équipement est conforme à la réglementation en vigueur et qu’il peut être accepté comme moyen de protection. Afin de conserver un niveau d’expertise pour toutes les missions, les serruriers effectuent une veille technologique. Elle leur permet d’être toujours au fait des dernières innovations, mais aussi de les tester. Les serruriers bénéficient aussi de formations continues.
Assistance, conseil, technologie de pointe et appui renseignement : être serrurier à la DRSD est la garantie d’exercer un métier diversifié où la routine n’existe pas, en France et un peu partout dans le monde.
|
Lieutenant-colonel Ludovic "Après avoir servi durant presque 20 ans dans l’Armée de l’Air et participé à plusieurs opérations extérieures, j’ai fait acte de candidature pour servir au sein de la DRSD en 2015. Mettant en œuvre toutes les techniques du renseignement, la DRSD analyse avec précision la menace et instruit des dossiers souvent complexes, à charge ou à décharge. Service agile et réactif, la DRSD est capable d’adapter son effort aux priorités du moment. Je commande actuellement une entité dont les missions et les enjeux sont cruciaux pour la sécurité du ministère et de notre pays. Sur le plan organique, elle est dotée d’un effectif particulièrement important, composé de personnel civil et militaire provenant des armées de terre et de l’air, de la marine nationale, mais aussi de la gendarmerie. Enfin, la DRSD est aussi responsable devant le ministre de la protection du secret de la Défense. À ce titre, elle conduit des enquêtes d’habilitation et des inspections des sites militaires et de l’industrie de défense afin de contrôler le respect des dispositions réglementaires de protection du secret. À l’issue de ce temps de commandement, j’aspire à prendre la tête d’un détachement de contre-ingérence à l’étranger." |
|
Capitaine Loïc "Je me suis engagé dans l’Armée de l’air comme sous-officier spécialiste du renseignement électromagnétique, puis j’ai renouvelé mon engagement par voie interne en tant qu’officier. Je me suis orienté vers la DRSD pour découvrir une nouvelle facette du renseignement et élargir ainsi mon horizon en intégrant un service au cœur des enjeux sécuritaires. Affecté à la DRSD à l’été 2016, j’ai immédiatement perçu la pertinence de mon choix. Service de renseignement du premier cercle, la DRSD offre une grande autonomie au quotidien et permet un accès rapide à des fonctions à responsabilités. En effet, peu de temps après mon intégration, j’ai coordonné et orienté les investigations d’une opération afin d’en évaluer les risques pour l’institution. Ma formation a été assurée par différents stages et séminaires internes. J’ai également participé à des réunions interservices avec de hauts responsables. La DRSD est une école de responsabilité et d’ouverture sur les autres armées, sur la communauté du renseignement et les techniques employées, sur le droit et sur soi-même. Autant d’aspects qui rendent mon poste attrayant et passionnant." Service qui poursuit sa mue et sa remontée en puissance, la DRSD offre des opportunités insoupçonnées pour une seconde partie de carrière, tant pour les officiers que pour les sous-officiers." |
|
Lieutenant-colonel Mylenne "Après un master 2 en sécurité et défense, je me suis engagée dans l’Armée de l’air comme officier renseignement. J’ai intégré la DRSD à l’issue de ma formation à Salon-de-Provence et à l’escadron de formation au renseignement de Strasbourg. J’occupe aujourd’hui un poste d’exploitant analyste. La formation constante, en interne comme en externe, les réunions de haut niveau et les échanges avec nos partenaires tant nationaux qu’étrangers, le travail en équipe dans l’urgence, la confiance accordée dans le traitement d’une thématique sensible et la participation quotidienne à la protection des Français m’ont apporté de réelles satisfactions. Sur le plan professionnel, l’analyse de dossiers complexes, le travail d’orientation des capteurs, la coopération et le montage d’opérations à des fins d’entrave ont été des expériences particulièrement enrichissantes." |
Source : Armée de l'Air et de l'Espace
Droits : Armée de l'Air et de l'Espace
