"La journée du 14 juillet et son défilé militaire, sur terre comme dans les airs, marquent toujours un temps fort de la vie de notre pays. Cet événement traditionnel, hautement symbolique, n’a en réalité rien de formel, bien au contraire : chaque année réapparaît un moment d’émotion partagée entre citoyens, familles et militaires. Tous y ressentent la profonde fierté d’appartenir à une même équipe. Et c’est à chaque fois un remarquable honneur pour les aviateurs de dérouler le ruban tricolore sur la plus belle avenue du monde."
Général de corps d'armée aérienne Philippe Lavigne, chef d'état-major de l'Armée de l'air.
Le défilé aérien du 14 Juillet est une véritable opération aérienne. Préparé depuis le mois de janvier dernier par le lieutenant-colonel Aurélien, coordinateur du défilé aérien, l’ensemble du dispositif a demandé de nombreuses répétitions.
Déjà, mercredi 12 juin 2019, la base aérienne 107 de Villacoublay a accueilli des pilotes venus de toute la France et d’Espagne afin que ces derniers puissent survoler les Champs-Élysées en hélicoptère en vue de préparer leur prestation.
Le jeudi 27 juin, l’élément air rattaché (EAR) 279 de Châteaudun accueillait, pour la 15e année, l’ensemble des aéronefs qui défileront le jour J au-dessus des Champs-Élysées. Décollant des quatre coins de France, les aéronefs se sont retrouvés en Eure-et-Loire. Soixante-quatre avions et 28 hélicoptères répartis en tableaux, chacun représentant un savoir-faire de l’Armée de l’air, ont défilé au-dessus de l’ancienne base aérienne afin de peaufiner les derniers détails techniques.
Toute la semaine précédent le défilé, l’ensemble des troupes au sol s’est exercé aux alentours de Paris, en vue de perfectionner la synchronisation et la coordination des différents éléments. À l’aide de briefings quotidiens, les modérateurs des formations guidaient les défilants afin que tout soit parfait le jour J.
Enfin, le 11 juillet, quelques jours avant le défilé officiel, la majorité des aéronefs défilants se sont retrouvés à Paris en vue d’effectuer une ultime répétition au-dessus des Champs-Élysées.
Le défilé aérien encadre le défilé des troupes à pied avec un défilé d’ouverture de l’ensemble des voilures fixes (avions) et un défilé de clôture des voilures tournantes (hélicoptères). Il compte une centaine d’aéronefs de l’Armée de l’air, de l’Armée de terre, de la Marine nationale, de la Direction générale de l’armement, mais aussi de la Gendarmerie nationale et de la Sécurité civile, ou encore de plusieurs de nos partenaires européens (Allemands, Britanniques, Espagnols, entre autres).
L’Armée de l’air présentera ses missions et moyens aériens à travers 13 « blocs » thématiques : « police du ciel », dissuasion, opérations extérieures, formation et entraînement, etc. Traditionnellement ouvert par la Patrouille de France, le défilé aérien débute lorsque le président de la République prend place dans la tribune d’honneur : c’est l’heure « H », située aux environs de 10 h 30. Le défilé aérien de clôture démarre à « H’ », soit environ 45 minutes après « H ».
La coordination millimétrée de l’ensemble de ces moyens à l’approche de Paris et au-dessus des Champs-Élysées est assurée par l’Armée de l’air. Le défilé aérien est plus précisément dirigé par le commandement des opérations aériennes et de la défense aérienne (CDAOA), en lien avec la préfecture de Paris et le gouverneur militaire de Paris, depuis un poste de commandement déployé au sommet de l’Arc de Triomphe. C’est également le CDAOA qui assure la protection aérienne de l’événement, à travers la mise en œuvre d’un dispositif particulier de sûreté aérienne.
Après les commémorations du débarquement de Normandie, après le salon du Bourget, l’Armée de l’air déploie un nouveau dispositif particulier de sûreté aérienne (DPSA) pour garantir la protection du défilé aérien. Mis en œuvre par le commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes (CDAOA), ce dispositif est intégré à la posture permanente de sûreté aérienne pour renforcer spécifiquement la protection de l’espace aérien au-dessus et autour des Champs-Élysées. En permettant de disposer d’une vue d’ensemble, de renseignements ciblés et de capacités d’intervention immédiate, il contribue de façon déterminante à la prise de décision des autorités, qu’elles soient militaires (CDAOA, gouverneur militaire de Paris) ou civiles (préfecture de police).
Commandé depuis le centre national des opérations aériennes (CNOA) de Lyon - Mont Verdun, le dispositif repose sur le déploiement conséquent, pendant plusieurs jours, de personnel et de matériels, dont des moyens de surveillance et d’intervention. Des avions de chasse, des hélicoptères, des moyens de défense sol-air, un E-3F Awacs, un ravitailleur C-135 en alerte, des radars, sans oublier des guets à vue sont notamment prépositionnés aux alentours. Soit, pour ce 14 Juillet, 400 aviateurs environ mobilisés et 180 tonnes de matériel déployé.
Cette année, l'A330 Phénix, le nouvel avion de formation Pilatus PC-21 et le C160 Transall Gabriel défilent pour la toute première fois.
L’accueil des deux premiers Phénix, sur les 15 attendus d’ici 2030, ouvre de nouvelles perspectives à l’Armée de l’air. Dans la dynamique de la loi de programmation militaire 2019-2025 et du projet de loi finances 2019, les A330 MRTT (Multi Role Tanker Transport) Phénix viendront progressivement remplacer la flotte des Boeing C-135, entrés en service en 1964. Indispensable à la mission de dissuasion nucléaire aéroportée, le Phénix assurera par ailleurs les missions de ravitaillement en vol, de transport de personnel et de fret, d’évacuation aéromédicalisée, de relais de communication et de renseignement.
La dissuasion nucléaire est la clef de voûte de la stratégie de défense et de sécurité de la France. Elle permet au président de la République de garantir en toutes circonstances la liberté d’appréciation, de décision et d’action de la France dans ses responsabilités internationales. Les forces aériennes stratégiques (FAS) assurent la permanence opérationnelle de la composante aéroportée de la dissuasion nucléaire française depuis 1964. Mission fondamentale de l’Armée de l’air, elle a été marquée cette année par le franchissement symbolique des 20 000 journées de permanence ininterrompue assurées depuis 55 ans. Les FAS interviennent également sur l’ensemble du spectre des missions conventionnelles, par exemple dans les missions offensives dans la profondeur, réalisées à travers des raids de longue durée, permis par la capacité de ravitaillement.
Dès le début de leur carrière, les aviateurs bénéficient d’une formation et d’un entraînement de haut niveau, adaptés et progressifs, leur assurant une intégration rapide en unité opérationnelle, pour réaliser des missions exigeant à la fois réactivité et endurance. Cette transformation à l’œuvre est en l’occurrence matérialisée par la première participation du Pilatus PC-21 au défilé du 14 Juillet. Arrivé dans l’Armée de l’air à compter d’août 2018, ce nouvel avion d’instruction des équipages de chasse est destiné à remplacer, à terme, les Epsilon de l’école de pilotage de l’Armée de l’air (EPAA) et les Alphajet de l’école d'aviation de chasse (EAC). Par ses qualités aéronautiques, son système avionique avancé et sa simulation embarquée, le PC-21 propose un environnement proche de celui d’un avion de combat de dernière génération, tel que le Rafale.
Son arrivée dans l’Armée de l’air s’accompagne d’une importante refonte du cursus de formation de la filière chasse. La première promotion de personnel navigant formée sur ce nouvel appareil a intégré l’EPAA en mai 2019. À compter de 2020, 30 pilotes et dix navigateurs officiers systèmes d’armes de l’Armée de l’air, dix pilotes de la Marine nationale et dix moniteurs sur simulateur seront formés annuellement à l’EPAA selon ce cursus modernisé.
Véritable système de combat, le C160 Transall Gabriel met en œuvre depuis 30 ans des systèmes d’écoute dans toutes les gammes radar et radio et représente un vecteur emblématique du renseignement aéroporté. Seul aéronef capable de collecter du renseignement d’origine électromagnétique (ROEM) sur un champ de signaux particulièrement large, à longue distance et en toute discrétion, il dispose aussi d'une endurance élevée (jusqu’à 14 heures de vol), grâce à sa capacité à être ravitaillé en vol.
Surnommé « Gaby » ou « Grandes oreilles », il est intégré à l’escadron électronique « Dunkerque » . Ses missions ont pour objectif de transmettre aux plus hautes autorités militaires et politiques françaises la vision la plus exhaustive possible d’une situation sur une zone donnée. Souvent le premier aéronef à être déployé, avant la conduite d’une opération aérienne, il permet de connaître le niveau de menace auquel les forces déployées s’exposent. Le personnel du « Dunkerque » est également déployé plus discrètement dans le cadre de missions dites stratégiques. Celles-ci visent à récolter des informations sur des adversaires potentiels en dehors des théâtres d’opérations.
Experte dans la mise en œuvre de moyens de renseignement aéroportés dotés de hautes technologies, l’Armée de l’air dispose d’un ensemble de moyens complémentaires dédiés à la mission de renseignement (drones Reaper, chasseurs notamment). Elle accueillera de nouvelles capacités à moyen terme, dont les futurs avions légers de surveillance et reconnaissance (ALSR) et le programme CUGE (capacité universelle de guerre électronique).
Cette année, deux écoles de l’Armée de l’air seront mises à l’honneur lors du défilé du 14 juillet 2019. L’École de l’air d’une part, qui forme les officiers et l’école de formation des sous-officiers de l'Armée de l'air (EFSOAA) d’autre part.
Créée en 1935, l’École de l’air est une école militaire de l’enseignement supérieur français. Dispensant une formation d’excellence, sa mission est de former tous les officiers de l’Armée de l’air en les préparant à devenir des combattants, des chefs militaires et des experts du milieu aéronautique et spatial. Ainsi l’École de l’air propose trois types de formation. Premièrement, la formation du chef et du combattant, qui développe les aptitudes au commandement indispensables en milieu opérationnel. Deuxièmement, la formation académique de haut niveau d’expert du milieu aéronautique et spatial. Enfin, la formation aéronautique, qui aboutit à l’obtention d’un premier brevet aéronautique par la pratique du vol à voile et du vol motorisé.
Retrouvez l'interview de l'aspirant Bryan, élève de l'École de l'air |
Quant à elle, l’école de formation des sous-officiers de l'Armée de l'air (EFSOAA) basée à Rochefort assure la formation militaire de tous les sous-officiers de l’Armée de l’air, quelle que soit leur spécialité. Elle forme chaque année plusieurs milliers d’élèves et stagiaires qui, après avoir effectué quatre mois de formation militaire, sont orientés vers des écoles de spécialisation professionnelle. Elle est aussi le pôle unique de formation à la maintenance aéronautique du ministère des Armées. Ainsi, elle forme non seulement des aviateurs mais aussi des militaires de l’Armée de terre, de la Marine et de la Gendarmerie. Enfin, reconnue dans le domaine de l’aéronautique et ouverte à l’international, l’EFSOAA entretient de nombreux partenariats avec ses homologues étrangers, à l’instar de la délégation espagnole de l’Academia Bàsica del Airequi a rendu visite à l’école du 2 au 4 avril 2019.
Découvrez les interviews du général Alvarez et des élèves de Rochefort : |
Cette année, deux entités de l’Armée de l’air seront mises à l’honneur lors du défilé du 14 juillet 2019. La base aérienne (BA) 123 d’Orléans-Bricy d’une part et l’école d'enseignement technique de l'Armée de l'air 722 (EETAA) d’autre part.
La base aérienne (BA) 123 d’Orléans, avec ses 2 700 personnels, est une base majeure de l’Armée de l’air. Elle accueille plusieurs capacités socles de l’Armée de l’air : le transport aérien tactique, les forces spéciales, les systèmes d’information et de communication et le transit aérien. Avec plus de 1 500 hommes et femmes déployés chaque année sur les théâtres d’opérations extérieures, son engagement opérationnel figure parmi les plus importants de l’Armée de l’air.
Découvrez 3 profils de la base aérienne 123 d'Orléans :
Le capitaine Juan est un pilote d'A400M de l'Armée de l'air espagnol. Il est intégré à l'escadron de transport 1/61 "Touraine".
Le lieutenant Pauline est commandant en second de l'ESIS de la base aérienne 123 d'Orléans.
Le sergent major Marteen est mécanicien A400M de l'Armée de l'air belge.
L’école d'enseignement technique de l'armée de l'air 722 (EETAA) de Saintes, aussi appelée école des « Arpètes », fête cette année ses 70 ans d’existence et ses 20 ans de féminisation. L’école dispose d’une structure originale, unique en France. Ouverte aux jeunes de 16 à 18 ans, elle leur permet de poursuivre, sous statut militaire et sous le régime de l’internat, une formation secondaire de qualité. Ainsi, elle leur garantit l’accès à un métier dans l’Armée de l’air à travers la préparation aux baccalauréats et aux certificats d'aptitude professionnelle (CAP) du domaine scientifique ou aéronautique.
Retrouvez deux élèves de l'EETAA de Saintes dans la vidéo ci-dessous :
La coopération européenne dans le domaine de l’aéronautique militaire est une réalité éprouvée au sein de l’Europe de la Défense : elle concerne aussi bien la formation des équipages, leur entraînement dans le cadre d’exercices communs, la mise en commun des moyens et la mise en place de projets stratégiques.
En effet, la coopération européenne dans le domaine de l’aéronautique militaire concerne aussi bien la formation des équipages et des mécaniciens que leur entraînement dans le cadre d’exercices communs. Elle concerne aussi la mise en commun des moyens dans le domaine de l’aviation de transport, à travers une structure telle que l’European Air Transport Command (EATC), et se traduit par l’interopérabilité mise en œuvre à l’occasion de chaque mission interalliée, notamment en opérations extérieures. Elle concerne enfin des projets stratégiques, industriels et militaires, tels que, par exemple, le système de combat aérien futur (SCAF) ou le futur drone MALE (moyenne altitude, longue endurance) européen Eurodrone.
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Sources : Armée de l'air
Droits : © Armée de l'air