« Venir et devenir » opérateur du commando parachutiste de l’air (CPA) 30

Depuis le mois de mars, les 20 stagiaires de la promotion « Attila 1/2020 » repoussent leurs limites physiques et psychologiques dans le cadre du stage Attila, sélection qui ouvre les portes du commando parachutiste de l’air (CPA) 30 à « ceux qui nous montrent ce qu’ils ont dans le ventre », note le major Stéphane, chef du stage.

Le CPA 30, récemment intégré aux forces spéciales air (FSA), adapte aujourd’hui la formation qu’il dispense à ses jeunes recrues. L’objectif du stage est de former des commandos prêts à mener des opérations spéciales. « C’est un stage exigeant qui répond aux besoins de l’état-major de l’armée de l’Air et de l’Espace », témoigne le lieutenant-colonel Paul Stephan, commandant du CPA 30.

Le stage Attila, c’est quoi ?

Le stage se compose de trois phases d’apprentissage. La phase 1, appelée « Semaine photo », permet d’évaluer le niveau des stagiaires à leur arrivée. Leur condition physique, ainsi que leurs connaissances techniques, tactiques et théoriques sont observées. La phase 2 est la phase de formation où les stagiaires renforcent leur savoir-faire commando lié au combat, à la topographie, au tir, à la survie et à la médicalisation. Ils apprennent à appliquer des procédures bien particulières dans lesquelles les dimensions de l’espace sont très présentes : incontournable dans les opérations spéciales, l’Integration air surface (ASI) est dans l’ADN des CPA. L’ASI est un outil qui engage les forces à combiner l’emploi de tous les effecteurs et capteurs aériens lors d’opérations interarmées ou interalliées. Enfin, la phase 3 est dédiée à la synthèse où les stagiaires restituent tous le savoir-faire technique et tactique dont ils se sont imprégnés pendant le stage.

Un niveau d’exigence encore plus élevé

Suite à la montée en puissance du commando vers les opérations spéciales, le stage conserve son ossature initiale. Cependant des nouveaux blocs de matières spécifiques ont été intégrés. Il s’agit notamment de l’étude de moyens particuliers, comme l’« aéro », qui consiste à travailler avec la force d’appui d’hélicoptères de combat pour s’infiltrer ou s’extraire rapidement d’une zone à risques. Les stagiaires commando apprennent également toutes les ficelles de l’aérocordage par exemple.

Le niveau d’exigence a été rehaussé. Les instructeurs encadrant les stagiaires sont tous certifiés FSA et ont, par-dessus tout, une grande expérience opérationnelle. Une unité de formation vient d’être créée au sein de la force commando air (FCA) sur la base aérienne 123 d’Orléans. Elle sera en charge de planifier, organiser et conduire les prochains stages Attila et Belouga (le Belouga est le stage de sélection des opérateurs voulant intégrer un groupe action du CPA 10, et dont le prérequis est le stage Attila).

Opérations spéciales : la force de la diversité

Les incontournables perdurent : une très bonne condition physique, le goût de l’effort, le travail en équipe et une très grande disponibilité.

 « Les opérateurs des forces spéciales air sont multicasquettes, il faut être polyvalent », détaille le lieutenant-colonel Stephan, lui-même qualifié Belouga. « Le but est aussi d’avoir des profils diversifiés qui font notre force. Plus généralement, ce qui fait la différence dans les opérations spéciales, c’est la faculté de « penser différemment », sortir des schémas habituels. Il faut donc être ouvert d’esprit, curieux et créatif. Enfin, l’humilité et la capacité de remise en question sont des qualités essentielles pour réussir dans nos unités. »

Chaque année, deux stages Attila sont organisés et 50 places sont à pourvoir au sein du CPA 30.