Le sergent-chef Yohan est loadmaster sur A400M Atlas. Durant la mission Skyros, il est responsable du chargement et du déchargement du fret à chaque étape.
Les deux A400M Atlas qui participent à la mission Skyros sont entre de bonnes mains. Toute une équipe d’Aviateurs veillent sur leurs protégés aux quatre turbopropulseurs. Parmi eux, le sergent-chef Yohan, loadmaster (mécanicien navigant, dit mecnav) au sein de l’escadron de transport 1/61 « Touraine » depuis deux ans. « Je suis responsable du chargement et du déchargement, ainsi que de la sécurité du fret comme des passagers pendant le vol, explique-t-il. Dans le cadre de Skyros, étant donné que les chargements sont volumineux, que l’on embarque du matériel sensible (batteries au lithium, oxygène, etc.) ainsi que des militaires, nous sommes trois mecnav dans l’A400M Atlas qui transporte l’échelon lourd. Deux de mes collègues œuvrent dans le second appareil destiné à l’échelon précurseur. »
Avant le début de la mission, le sergent-chef Yohan s’est rapproché des escales aériennes des bases aériennes 123 d’Orléans et 188 de Djibouti afin de prendre connaissance du poids/volume du fret à transporter en vue de préparer la configuration de la soute. « Une fois le fret palettisé, on le place dans l’avion », ajoute-t-il. Mais attention, on ne dépose pas une palette au hasard, n’importe où dans la soute ! Les loadmasters doivent veiller à la répartition des charges dans l’avion : c’est ce qu’on appelle le centrage avion. Cette répartition a des conséquences sur le comportement de l’aéronef en vol et donc sur la sécurité : il est primordial de rester dans l’enveloppe fixée par l’avionneur. « L’avion est sur une tête d’épingle, s’il est trop en avant ou trop en arrière, on ne pourra jamais décoller », précise le sergent-chef. Le centrage avion, calculé à l’aide d’un logiciel spécifique, joue également sur les performances de l’A400M : « L’objectif c’est d’aller le plus loin possible en consommant le moins possible, indique-t-il. Pour ce faire, on travaille en étroite collaboration avec les pilotes qui nous donnent leur plan de vol de telle sorte que nous puissions calculer la charge offerte. »
En temps normal, les loadmasters sont également en charge du plein de l’avion, des inspections extérieures avant et après vol ou encore des comptes rendus de panne. « Comme nous avons des mécaniciens A400M avec nous durant toute la durée de Skyros, ils ont pris ces tâches à leur compte », indique le sergent-chef Yohan. Bien sûr, poser ses roues sur les pistes de cinq pays différents n’est pas sans conséquence pour le géant gris. Certaines spécificités liées au pays hôte doivent être prises en compte par les loadmasters. « Par exemple, à Djibouti, nous devons procéder à la désinsectisation de l’appareil afin d’empêcher l’importation d’insectes tels que les moustiques, vecteurs de maladies comme le paludisme », indique-t-il.
D’autres imprévus demandent également une capacité d’adaptation de tous les instants. « Au dernier moment, nous n’avons pas eu d’autorisation diplomatique pour survoler certains pays, ce qui a impliqué de changer le plan de vol initialement prévu, explique le sergent-chef. Avec ce détour, le temps de trajet s’est rallongé, augmentant ainsi la consommation en carburant et réduisant par conséquent la charge offerte que nous avons dû recalculer. Jusqu’à la dernière minute, nous devons être capables de nous reconfigurer. » Ravi de participer à une mission d’envergure telle que Skyros, le sergent-chef Yohan s’épanouit pleinement dans ce métier où la routine n’existe pas et où l’on découvre le monde au gré des opérations.
Sources : Armée de l'Air et de l'Espace
Droits : Armée de l'Air et de l'Espace