14 Juillet 2021 : retour sur les répétitions à Satory

Perfection, précision et esprit de corps. 7h30 du matin, les personnels défilants arrivent progressivement sur le camp de Satory. Au rythme des passages de cars, les premières unités se rassemblent sur le chemin d’asphalte de l’emprise. Dans des conditions proches du jour J, les écoles de l’armée de l’Air et de l’Espace (AAE) ouvrent le bal.  

La matinée consacrée aux élèves 

Face à nous, les élèves officiers de l’École de l’air et de l’espace (EAE) se positionnent en rangs serrés, en attendant le directeur général de la formation militaire, le colonel Sébastien. À son arrivée, l’officier supérieur procède à la revue des troupes. Au signal, les élèves réalisent un quart de tour sur leur droite et entament une première session de répétition, précédés par le bloc de l’École navale. 

Nous profitons ensuite du débriefing de la répétition pour partir à la rencontre du colonel Sébastien. Innovation encore et toujours, l’établissement défile, pour la toute première fois, sous une toute nouvelle dénomination, École de l’air… et de l’espace. « Les élèves suivent déjà un enseignement en lien avec le spatial, depuis de nombreuses années : des cours de mécanique spatiale ou autres. On se rend compte que l’espace se militarise de plus en plus. L’École de l’air est devenue École de l’air et de l’espace, on continue cette transformation en développant de nouveaux diplômes, notamment, très bientôt, un diplôme de niveau bac+6, un mastère spécialisé dans la sécurité des opérations spatiales », partage le cadre de l’école. 

Innovation, mais également tradition. Depuis 2019, les élèves de l’École de l’air sont dénommés Escadrille française de chasse numéro 1, première unité Compagnon de la Libération en 1941. « Aujourd’hui [les élèves officiers] sont très fiers de porter la fourragère de l’ordre de la Libération et de défiler sur les Champs-Élysées devant la Nation, devant les autorités civiles et militaires et devant leurs familles. »

Quelques mètres plus loin, nous apercevons les élèves sous-officiers de Rochefort, treillis sur le dos, calot sur la tête. Cette année, le bloc d’étudiants est accompagné, pour la toute première fois, du général de brigade aérienne Alain Boullet, commandant de l’École de formation des sous-officiers de l’armée de l’Air et de l’Espace (EFSOAAE). « C’est une tradition que l’école défile. C’est la moindre des choses de mettre à l’honneur cette belle jeunesse qui va constituer l’armée de l’Air et de l’Espace de demain. En ce qui me concerne, c’est la première fois que je défile à la tête des troupes. Pour moi, cela représente une grande fierté. Mais c’est surtout une grande fierté pour tous les cadres et pour tous les élèves qui vont défiler devant le président de la République et devant le peuple de France, qui soutient ses armées et son armée de l’Air et de l’Espace en particulier », ajoute le général Boullet. 

Dans un contexte de contraintes sanitaires, les membres de l’emprise ont dû réinventer, tout au long de l’année, les processus et les manières de délivrer les formations. Cette situation « nous a poussé dans nos retranchements pour trouver de nouvelles façons de transmettre l’enseignement, par le biais de l’outil numérique. Le bilan est bon. Nous avons recruté selon les objectifs de la fin de l’année 2020, nous suivons les objectifs de l’année 2021. Nous continuons de délivrer des jeunes spécialistes aux forces qui en ont, plus que jamais, besoin. L’école ne s’est jamais arrêtée tout au long de cette année. »

Le bloc de l’école de Rochefort comptait, en son sein, l’élève sous-officier Jean-Baptiste, engagé en octobre 2020. « En dépit des mesures sanitaires, on a appris les mêmes choses qu’en temps normal. Forcément, les cours de sports ont été adaptés, mais cela ne veut pas dire que l’on n’en faisait pas », s’exprime-t-il. Après sa formation militaire initiale et dans l’attente de ses enseignements de spécialité, le jeune sergent a eu la chance de réaliser une mission à Djibouti, en renfort armurerie. Fort de ces belles expériences, le sergent Jean-Baptiste partage sa fierté de défiler « devant le président de la République et les différents chefs d’états-majors ». 

Au programme de la matinée, deux tours respectivement suivis de phases de débriefing. Au son de La galette de Saint-Cyr, les Aviateurs défilent fièrement, le regard fixé à l’horizon. 

La haute intensité au cœur du 14 Juillet 2021

Au moment de la pause méridienne, nous observons un chassé-croisé. Tandis que les élèves de l’AAE quittent progressivement les lieux, de nouveaux personnels défilants font leur apparition sur le site Nexter. Ces blocs de l’AAE incarnent la haute intensité. 

Sur notre chemin, entre les arbres, les tentes et les regroupements de militaires toutes armes confondues, nous partons à la rencontre d’officiers déployés, dès janvier 2021, dans le cadre de la mission Skyros. « Selon mon point de vue, cette mission était particulièrement impressionnante de par son ampleur, en termes de distance et de moyens aériens mis en œuvre. À l’aide de nos armées partenaires, nous avons pu réaliser des missions complexes sur chacun des territoires traversés », précise le lieutenant Philippe, chef des services techniques Rafale de Skyros. Pour l’officier, la cérémonie du 14 Juillet 2021 n’est pas un coup d’essai. Par le passé, il avait déjà eu la chance de défiler sur la plus belle avenue du monde, durant son cursus à l’École de l’air. 

Notre parcours se poursuit auprès du Commandement de l’espace (CDE), incontournable du 14 Juillet 2021. Après une année au cours de laquelle la dimension spatiale a pris un essor considérable au sein de l’armée de l’Air et de l’Espace, nous rencontrons le capitaine Emmanuel, récemment mobilisé au profit d’ « AsterX », premier exercice spatial à échelle européenne. « Le fait de représenter le CDE au 14 Juillet est un grand honneur. On va pouvoir montrer à la France entière qu’il y a une unité, au sein de l’armée de l’Air et de l’Espace, qui s’occupe du domaine spatial », confie-t-il. 

Les troupes défilantes à pied de l’AAE sont également composées de personnels de la base aérienne (BA) 118 de Mont-de-Marsan. Récemment, l’emprise a été le lieu d’accueil de l’exercice « Atlantic Trident », réalisé pour la toute première fois en France et en Europe. 

Après six jours de répétition à Satory et un entraînement en conditions réelles sur les Champs-Élysées, les effectifs de l’AAE déployés ont pu représenter leur armée devant les plus hautes autorités gouvernementales. Mission accomplie.