Armée de l’Air et de l'Espace
Lundi 17 juillet 2017, un C135-FR du groupement de ravitaillement en vol 2/91 «Bretagne» a réalisé une mission opérationnelle au nord de l’Irak. Orbitant plusieurs heures durant au-dessus du théâtre irako-syrien, le tanker a notamment délivré 18 tonnes de carburant au profit de quatre chasseurs américains qui ont ensuite viré sur l’aile pour se replacer en appui des forces alliées au sol combattant Daech.
L’engagement des moyens français déployés dans l’opération Chammal, versant français de l’operation Inherent Resolve (OIR), coïncide avec celui d’une coalition concentrée désormais sur le soutien aux offensives visant à reprendre Raqqa en Syrie et à consolider la reconquête récente de Mossoul en Irak.
Le ravitaillement en vol, réalisé côté français par le C135-FR, est la pierre angulaire qui permet aux chasseurs alliés de mener à bien leurs missions de renseignement ou d’appui aérien plusieurs heures durant, en Irak comme en Syrie.
Le ravitaillement en vol : une capacité stratégique synonyme d’interopérabilité
Le lendemain, le C135-FR est revenu sur un autre circuit de ravitaillement en vol, assurant cette
fois le soutien en carburant de deux EA6B américains et de deux Tornado allemands en mission de reconnaissance et de soutien. Grâce à ses deux systèmes distincts de ravitaillement en vol (deux nacelles en bout d’aile ou un panier perche rigide en point central), le tanker français peut ravitailler des avions comme les Awacs, les Eurofighter européens ou le Rafale français.
«Cette double capacité de ravitaillement confère aux Français une place de choix sur le théâtre. C’est une capacité rare de pouvoir ravitailler la quasi-totalité des avions de la coalition. En effet, nombre de ravitailleurs étrangers ne disposent que d’un seul dispositif de ravitaillement», précise le capitaine Cyril, chef du détachement.
Pour mettre en œuvre une telle capacité et réaliser six vols en huit jours, une petite vingtaine de spécialistes s’affaire jour et nuit et compose l’ensemble de ce détachement en provenance de la base aérienne 125 d’Istres.
Fort de l’engagement de deux équipages complets pour maintenir un tempo opérationnel maximal, ce détachement s’appuie également sur des expertises variées allant de celle du boomer, qui manœuvre la perche et surveille la dangereuse phase de ravitaillement en vol, à celle de l’officier renseignement, sans oublier celles de la douzaine de mécaniciens spécialisés dans chaque domaine, précieuces pour réussir les opérations modernes.
Lancée le 19 septembre 2014, l’opération Chammal représente la participation française à l’OIR et mobilise aujourd’hui près de 1 200 militaires. À la demande du gouvernement irakien et en coordination avec les alliés de la France présents dans la région, l’opération Chammal repose sur deux piliers complémentaires : un pilier formation au profit d’unités de sécurité nationale irakiennes et un pilier appui, consistant à soutenir l’action des forces locales engagées au sol contre Daech au travers de la Task Force Wagram et à frapper les capacités militaires du groupe terroriste à l’aide du Rafale.
Sources : Armée de l'Air et de l'Espace
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