Chaque jour, des vols complexes sont conduits depuis la base aérienne (BA) 188 de Djibouti dans le cadre de la campagne valorisée, se tenant du 5 au 19 janvier 2021. Mais qui se cache derrière les scénarios de ces missions ardues ? Éléments de réponse avec le commandant Clément, commandant en second de l’escadron de chasse 3/11 « Corse ».
À Djibouti, depuis le 5 janvier dernier, des briefings de COMAO (Composite Air Operations) se tiennent chaque jour, comprenant des opérations aériennes complexes de haute intensité et mobilisant différents types d’appareils aux rôles distincts. Mais ce que nous ne voyons pas, ce sont les femmes et les hommes qui œuvrent, dans l’ombre, à l’élaboration de ces missions pointues dans lesquelles les équipages sont tour à tour agresseurs ou alliés. Qui les imagine et comment ? L’immersion au sein de l’escadron de chasse 3/11 « Corse », ce dimanche 17 janvier, a permis d'éclairer ce questionnement.
Premier élément de réponse : un centre d’animation, appelé White Cell, manœuvre en coulisses pour que la campagne valorisée se déroule au mieux, selon des scénarios finement établis. Placé sous la responsabilité du commandant Clément, il est composé de six officiers issus du personnel navigant et du renseignement. « La White Cell, c’est un peu le chef d’orchestre de l’exercice, indique-t-il. Nous sommes chargés de planifier la réalisation de cet entraînement, axé sur l’Entry Force. » Réserver les espaces aériens, écrire les règles de l’exercice ou encore définir les fréquences de vol sont des tâches qui leur incombent.
C’est aussi cette petite poignée d’Aviateurs qui doit élaborer les synopsis des missions auxquelles participent chaque jour les 45 équipages. « Nous concevons les scénarios selon les directives des grands commandements et les desideratas des escadrons déployés à Djibouti. Quelques mois en amont, nous les appelons un à un afin de cerner leurs objectifs d’entraînement. Certains souhaitent s’exercer au suivi de terrain de nuit, d’autres au tir de missiles Météor, etc. Nous rassemblons ces différentes requêtes puis nous créons des scénarios qui vont permettre de faire travailler les participants sur ces différents points, de manière progressive », explique le commandant Clément. Au total, seize scénarios à haute plus-value tactique, dits Advanced et réservés aux pilotes chevronnés, ont été imaginés par la White Cell. Ils comprennent aussi bien de la défense de zone, de l’attaque en profondeur avec tir réel de munitions ou de la protection d’hélicoptères pour ne citer que quelques exemples.
Alors que l’exercice touche bientôt à sa fin, l’heure est au bilan pour le commandant Clément. « C’est la première fois qu’une campagne de cette ampleur est organisée à Djibouti », explique-t-il. Et d’ajouter, soulagé et heureux : « Les premiers retours d’expérience sont très positifs. » Les onze aéronefs déployés de métropole pour l’occasion (six Rafale, quatre Mirage 2000-D et -5, un A330 MRTT) ne sont pas encore partis que leurs escadrons ont déjà hâte de revenir au sein des Forces françaises stationnées à Djibouti dans la Corne de l’Afrique. « Les conditions d’entraînement offertes par le territoire djiboutien sont exceptionnelles. De plus, la colocalisation de tous les acteurs de l’exercice a permis un véritable échange de culture », conclut le commandant.
Sources : Armée de lair et de lespace
Droits : Armée de lair et de lespace