Les 70 ans du retour des Groupes Lourds d’Angleterre ont été commémorés, jeudi 8 octobre 2015, sur la base aérienne 106 de Bordeaux-Mérignac.
Cette journée de commémoration a débuté par une cérémonie militaire solennelle, rendue en hommage aux vétérans et aux proches des groupes de bombardement II/23 «Guyenne» et I/15 «Tunisie», dits Groupes Lourds. Dix vétérans sur les douze toujours en vie avaient spécialement fait le déplacement.
À cette occasion, le colonel Christophe Michel, commandant la base aérienne 106 de Bordeaux, a procédé à la lecture d’un vibrant ordre du jour, saluant la mémoire des aviateurs français ayant combattu «au service de la France et de la liberté».
«Les 20 et 29 octobre 1945, les Groupes Lourds se posent sur le sol français, sur la base aérienne de Bordeaux-Mérignac. Ils constituent la 21eescadre de bombardement et sont dignement fêtés, le 26 novembre, sur la place des Quinconces, où la Croix de guerre vient orner leur drapeau. Sur une base aérienne sévèrement endommagée par les bombardements, le «Guyenne» et le «Tunisie» s’installent et appréhendent leur nouvelle mission. (...) Saluons ici nos Anciens dont la présence nous honore. Leur exemple est l’étoile qui nous guide sur le chemin de la réussite dans l’accomplissement de nos missions.»
Au terme de ce premier hommage, une cérémonie des couleurs était également organisée sur le tarmac de la base girondine. Pour l’occasion, deux Rafale de la 4e escadre de chasse de Saint-Dizier, entité héritière des traditions des Groupes Lourds, étaient disposés sur le parking bordelais.
Pour clore cette journée riche en célébrations, une rencontre a été organisée entre les vétérans, les 120 membres de l’association des anciens et des amis des Groupes Lourds, ainsi que 200 collégiens originaires de Mérignac. Après la projection de documentaires consacrés à l’histoire des groupes français, une série de questions-réponses a été entamée entre les jeunes élèves et les aviateurs français.
En savoir plus sur les Groupes Lourds Une page glorieuse de l’histoire de l’armée de l’air s’est écrite dans la région d’York, en Grande-Bretagne. Le 346 Squadron et le 347 Squadron furent les deux seuls groupes de bombardement lourd de l’armée de l’air française de la Seconde Guerre mondiale. Ils furent stationnés sur la base de la Royal Air Force (RAF) d’Elvington, à 10 kilomètres au sud d’York de juin 1944 à octobre 1945. Les groupes français combattirent de la déclaration de guerre en septembre 1939 jusqu’à la Bataille de France et l’armistice avec l’Allemagne, le 22 juin 1940. Ils se retirèrent en Tunisie, au Maroc et en Algérie, jusqu’au débarquement anglo-américain en Afrique du Nord le 8 novembre 1942. Ils apportèrent ensuite leur soutien aux Alliés à partir du début 1943. En 1943, les Groupes reconstitués, le II/23 «Guyenne» et le I/25 «Tunisie», furent transportés en bateau d’Alger à Liverpool pour suivre un entraînement intensif avec le Bomber Command de la RAF. Les Français allaient être dotés de nouveaux avions, des quadrimoteurs Handley Page Halifax. Le 16 mai 1944, le Squadron n° 346 «Guyenne» fut officiellement formé à Elvington, suivi du Squadron n° 347 «Tunisie» le 20 juin 1944. Près de 2300 Français firent partie de ces unités. En 8 mois, ils perdirent 41 appareils et 216 hommes furent tués lors d’opérations périlleuses menées au-dessus de la France et de toute l’Europe. Le «Guyenne» et le «Tunisie» rentrèrent en France libérée en octobre 1945 et furent affectés à la base de Bordeaux-Mérignac. Le 31 mars 2009, les traditions de l’escadrille BR66 (Faucon Egyptien du Guyenne) furent reprises par l’escadron de chasse 1/91 «Gascogne» des forces aériennes stratégiques, à Saint-Dizier sur Rafale. Le 6 octobre 2010, les traditions du «Tunisie» furent reprises par l’escadron de transformation Rafale 2/92 «Aquitaine», également basé à Saint-Dizier. |
Sources : © Sirpa air / BA 106
Droits : © Armée de l'air