L’année 2018 sera, à bien des égards, celle de la poursuite de l’engagement et de l’adaptation des forces aériennes stratégiques (FAS) au contexte géopolitique et à la polyvalence d’emploi de ses moyens. L’actualité et l’activité de ses unités en ce début d’année démontrent une mobilisation dans l’ensemble du spectre de leurs missions, au service de la protection de la France et des Français.
Même si 2018 doit marquer le retrait des Mirage 2000N de la posture de dissuasion après 30 ans de service, cet avion participe toujours aux opérations en cours. Les équipages de l’escadron de chasse 2/4 «La Fayette» d’Istres sont ainsi engagés en opérations extérieures et impliqués dans la mission de dissuasion.
Depuis décembre 2017, trois équipages et deux Mirage 2000N d’Istres sont, en effet, déployés au Tchad dans le cadre de l’opération Barkhane pour une durée de quatre mois. Ils assurent l’appui aérien nécessaire aux missions de lutte contre le terrorisme dans la bande sahélo-saharienne (BSS). En métropole, ils continuent de participer à la posture de dissuasion et à l’ensemble des opérations et exercices menés chaque semaine par les FAS. Ils ont récemment participé à un exercice à longue distance d’élongation stratégique jusqu’à Djibouti, conjugué à une campagne avec l’escadron de chasse 3/11 «Corse».
Dans la BSS, les Mirage 2000N côtoient les avions ravitailleurs C135 déployés au Niger et au Tchad. Les C135 assurent l’élongation indispensable à l’ensemble des avions de chasse de l’Armée de l’air engagés sur une zone dont la taille est comparable à celle de l’Europe. Le groupe de ravitaillement en vol 2/91 «Bretagne» a aussi participé, aux côtés des Mirage 2000N, à l’exercice majeur d’élongation vers Djibouti. Au-delà de leurs missions conventionnelles de dissuasion et de maintien des compétences des équipages, les avions ravitailleurs participent à la tenue de la permanence opérationnelle. Le 15 janvier 2018, dans l’hypothèse d’une interception de TU 160 Blackjack russes par les Rafale en charge de la police du ciel, un C135 a été mis à la disposition de la Haute autorité de défense aérienne (HADA) à toutes fins utiles.
Des Rafale B de la base aérienne (BA) 113 de Saint-Dizier, mis en œuvre par des équipages de la 4e escadre de chasse, ont tenu la permanence opérationnelle durant le mois de janvier, comme elle est amenée à le faire plusieurs fois par an. Cette même unité des FAS est déployée au Levant, sur la base aérienne projetée en Jordanie et aux Émirats arabes unis. Dans le cadre de l’opération Chammal, les Rafale contribuent à la destruction des sanctuaires djihadistes d’où les attaques terroristes sont planifiées. Le personnel, qu’il soit mécanicien, navigant, ou en charge des renseignements, continue d’assurer la mission de dissuasion au travers d’un engagement dans l’ensemble des exercices des FAS. La 4e escadre assure également, et jusqu’à l’été, la montée en puissance du noyau dur qui formera l’escadron de chasse 2/4 «La Fayette» sur Rafale et qui prendra le relais des Mirage, dès le retrait de service effectif des Mirage 2000N prévu entre la fin du mois d’août et le début du mois de septembre 2018. Ce second escadron de chasse à vocation nucléaire sur Rafale pourra contribuer, par sa polyvalence, à l’ensemble des missions de l’Armée de l’air.
Entraînement longue distance : L’objectif principal est de s’entraîner à réaliser une pénétration en très basse altitude et à très grande vitesse après un vol longue distance d’environ sept heures. Ce raid, que des forces d’opposition tentent d’intercepter à l’arrivée sur le territoire de Djibouti, doit aboutir à la simulation d’un tir de missile ASMP-A. Cette mission a été réalisée début janvier 2018 par trois Mirage 2000N. Après avoir décollé de la BA 125 d’Istres, ils ont rejoint la BA 188 «Colonel Massart» de Djibouti après presque huit heures de vol et plusieurs ravitaillements en vol effectués par un Boeing C135. |
Sources : Armée de l'Air et de l'Espace
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