Si les prémices des mesures de défense aérienne sont observables à l’aube du premier conflit mondial, c’est, cependant, en 1961 qu’est créé le Commandement de la défense aérienne, placé sous la direction de l’armée de l’Air. 60 ans plus tard, nous vous proposons une rétrospective ainsi qu’un zoom sur le champ d’action de ce commandement.
Les premières mesures de défense passives voient le jour en 1914 avec la mise en place d’un système de détection visuelle et acoustique des bombardements sur Paris. En 1941, les premiers radars sont installés. L'Inspection de la défense de l’air voit aussi le jour, remplacée en 1945 par le commandement de la défense aérienne du territoire (DAT) dont les moyens s’avèrent insuffisants pour mettre en œuvre le plan de défense aérienne prévu en métropole et en Afrique du Nord. Trois zones de défense aérienne sont créées en 1948 (ZDA) et sont subordonnées à la DAT ; l’une couvrant le Nord, la deuxième la côte méditerranéenne et la Corse, et la dernière l’Afrique du Nord.
Création d’un commandement « Air » des forces de défense aérienne
Par le décret n°61-581 du 27 mai 1961, paru au Journal officiel le 10 juin 1961, la défense aérienne est réorganisée avec la création d’un Commandement de la défense aérienne confié à l’armée de l’Air, sous le commandement d’un officier général de l’air relevant du premier ministre et du ministre des Armées. Ainsi, le général de division aérienne Louis Delfino - qui a commandé l’escadrille « Normandie Niemen » en URSS - est nommé à la tête de l’état-major de la défense aérienne et du Commandement air des forces de défense aérienne (CAFDA). En tant que commandant de la défense aérienne, il élabore et met en œuvre le plan militaire de défense aérienne, en conformité avec la politique de défense en vigueur, établit les programmes d’expérimentation des matériels de défense aérienne et les travaux des organismes chargés de la circulation aérienne, et traite les conflits avec les défenses aériennes étrangères, et les autres armées. Il assure aussi le commandement du CAFDA, créé par l’important décret de Groupement d’unités aériennes spécialisées.
CODA et ZAD
De l’état-major de la défense aérienne dépendent aussi le centre d’opérations de la défense aérienne (CODA) et les zones aériennes de défense (ZAD). Le CODA, basé à Taverny, est chargé du contrôle continu des opérations de défense aérienne. Il prépare les opérations, recueille et diffuse les messages d’alerte, et conduit les opérations de sûreté aérienne. En outre, il assure la circulation aérienne opérationnelle militaire. Trois zones aériennes de défense (ZAD) sont définies. Elles disposent chacune de Centres de détection de contrôle (CDC) - anciennement Stations maître radar (SMR) - et d’escadres d’intercepteurs. La métropole comprend la ZAD Nord, avec un poste de commandement à Creil - dont le centre d’opération est à Romilly - et la ZAD Sud, commandée depuis Aix-en-Provence – dont le centre d’opération est à Aix Mignet. La troisième ZAD se trouve en Algérie. Elle couvre aussi la mission spécifique de maintien de l’ordre. À l’époque, la défense aérienne de l’Est de la France relève encore du 1er commandement aérien tactique mis à la disposition du commandement allié en Europe.
La création d’un Commandement de la défense Aérienne a alors pour but l’amélioration de la détection et la rapidité d’exploitation des informations (grâce à des systèmes adaptés aux nouveaux intercepteurs Mirage III comme le STRIDA), et l’assurance d’une protection contre les attaques à basse altitude.
En 1994, le Commandement de la défense aérienne des opérations aérienne (CDAOA) est créé sur la base de Taverny afin de commander l’ensemble des opérations aériennes depuis la métropole. En 2007, il est implanté sur la base aérienne 942 Lyon-Mont-Verdun. Il est notamment chargé de la défense nationale aérienne sous l’autorité du premier ministre, de la sûreté aérienne, mais également de la surveillance de l’espace extra-atmosphérique.
Le 20 janvier 1945, le général de Gaulle créait, au sein de l’armée de l’Air, le Commandement de la défense aérienne du territoire (DAT), devenu aujourd’hui Commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes (CDAOA). Dans le domaine de la dissuasion, près de 20 ans plus tard, fruit de sa détermination, la première prise d’alerte de dissuasion nucléaire aéroportée est effective le 1er octobre 1964. |
Sources : CESA
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