La Police du ciel intervient aux portes de Paris

Peu avant 17 heures, un hélicoptère civil en provenance d’Angleterre pénètre l’espace aérien français sans contact radio comme le code de l’aviation civil l’impose. Sa trajectoire laisse penser qu’il se dirige sur Paris.

Au vu de l’infraction, de l’impossibilité de communiquer par radio avec ce dernier, et de la trajectoire estimée, le commandement de la Défense aérienne et des opérations aériennes (CDAOA) ordonne le décollage de la permanence opérationnelle de la base aérienne d’Evreux.

Un Mirage 2000-5 décolle sur alerte et rejoint l’hélicoptère rapidement. Le pilote du chasseur, guidé par les contrôleurs aériens militaires, aperçoit l’hélicoptère et procède au recueil des premiers éléments  pour évaluer la situation.

Simultanément, le CDAOA par le biais du centre national des opérations aériennes (CNOA), en charge de la sûreté aérienne du territoire national sous la responsabilité du premier ministre, ordonne le décollage d’un hélicoptère d’alerte depuis la base aérienne de Villacoublay pour parer à toute évolution de la situation en vol de l’appareil suspecté à proximité de la capitale.

A quelques secondes d’intervalles, le CNOA apprend que le pilote de l’hélicoptère civil est entré en contact avec le terrain d’Issy-les-Moulineaux pour s’identifier et préparer son posé. Le CNOA se coordonne alors avec les forces de sécurité intérieure. La brigade de gendarmerie du transport aérien rejoint l’héliport pour poursuivre l’action de Police du ciel au sol.

Le général Lherbette, commandant la brigade de la posture permanente de sûreté Air (BAPPS) au CDAOA précise : « Que ce soit un avion ou un hélicoptère, , les comportements anormaux en vol ne doivent souffrir d’aucun doute.

Pour résumé, quand il y a un doute, il n’y a pas de doute, on lève le doute ! Ces précieuses minutes gagnées nous permettent de protéger la population quand le temps joue contre nous même si, dans ce cas et heureusement, il n’y avait pas de volonté  malveillante. »

Finalement, après avoir été entendu par les forces de l’ordre, le pilote a expliqué qu’il a été surpris par la météo peu favorable l’obligeant à voler à une altitude plus basse que prévue. Malgré ses tentatives pour demander par radio l’autorisation d’entrer dans l’espace aérien français, il n’a jamais réussi à établir le contact.

En 2020, 560 situations anormales ont été détectées par l’armée de l’Air et de l’Espace. Elles ont conduit à 350 interventions d’avions de chasse et d’hélicoptères confondues.