À plus de 7 000 kilomètres de l’Hexagone, sur la Base aérienne (BA) 367 « Capitaine François Massé » en Guyane s’est déroulé l’exercice URUBU du 18 au 22 janvier 2021. Les aéronefs de l’Escadron de transport (ET) 00.068 « Antilles-Guyane », et l’E-3F Awacs de la 36e escadre de commandement et de conduite aéroportés implantée sur la BA 702 d’Avord ont survolé ensemble le ciel guyanais. Objectifs finaux : entraîner l’ensemble de chaîne de la posture permanente de sûreté Air des unités des Forces armées en Guyane (FAG) et valider l’interopérabilité du centre de détection et de contrôle - déployable.
Le 18 janvier en fin d’après-midi, l’équipage de l’Awacs a débarqué sur le parking de la BA 367.
Une surveillance permanente de l’espace aérien guyanais
« L’exercice URUBU a pour but premier d’entraîner la chaîne de posture permanente de sûreté Air (PPS - AIR) en Guyane », indique le colonel Chapeaux, commandant de la BA 367. La surveillance de l’espace aérien guyanais est déjà opérée 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 par les aviateurs du centre de contrôle militaire (CCM). Les aéronefs de l’ET 68 se tiennent prêts pour intervenir. La présence de l’Awacs vient amplifier ce dispositif.
Au centre spatial guyanais (CSG) de Kourou, un lancement de fusée est réalisé lieu, en moyenne une fois par mois. La présence de Fennec et d’une batterie de défense sol-air armée par le 3e Régiment étranger d’infanterie (REI), vient créer une bulle de protection aérienne au-dessus du CSG lors de ces événements. Pour les lancements de satellites les plus stratégiques, une opération BUBO peut être enclenchée avec le déploiement potentiel depuis la métropole d’avions de chasse, d’un ravitailleur et d’un Awacs.
La venue de l’Awacs offre donc l’opportunité d’entraîner l’intégralité de la chaîne à la détection d’un appareil au comportement suspect. Tout ne se passe pas que dans les airs. Au sol, la haute autorité de défense aérienne (HADA), assurée par le colonel Chapeaux, prend également place à l’entraînement. En cas de situation anormale, il communiquera avec le cabinet du Premier ministre afin de lui traduire la situation opérationnelle au cours des missions imaginées dans le scénario pour lui permettre de prendre les décisions les plus éclairées en vue de garantir la protection du CSG.
20/01/2021 : lancement du scénario
Le 20 janvier, les différentes équipes participant à l’entraînement ont réalisé un briefing pour faire le point sur les missions du jour.
Au fil des heures, un Fennec s’est envolé pour jouer le plastron, suivi par un second Fennec prévu pour l’intercepter et assurer les mesures actives de sûreté aérienne (MASA). Un Casa a également contribué à l’exercice en déposant un groupe de l’escadron de protection à Kourou. À bord de l’Awacs, plus d’une vingtaine de spécialistes ont œuvré à décortiquer la situation aérienne.
À quelques centaines de mètres du parking, les contrôleurs du CCM étaient prêts et ont contribué activement au bon déroulé de l’exercice URUBU en pleine coordination avec les contrôleurs embarqués dans l’Awacs, sous les ordres de la HADA. Au courant de l’automne 2020, les contrôleurs du CCM ont déménagé de Kourou vers Cayenne pour s’installer dans un centre de de détection et de contrôle – déployable. Ce système intérimaire bien plus moderne que le précédent, a permis le déploiement de nouvelles capacités, telle la liaison de données tactiques (L16).
La présence de l’Awacs a permis au CDC-d de valider sa première capacité opérationnelle en testant l’aptitude de fonctionnement d’un système de communication bien particulier, celui de la L16. Permettant d’échanger des données cryptées, la L16 a pu être utilisée pour la première fois dans le cadre de la posture permanente de sûreté aérienne.
Fortes de 2 100 militaires, les FAG exercent des missions de soutien de l’action de l’État et contribuent aux missions de souveraineté. À ce titre, elles garantissent la protection du territoire national, et contribuent au maintien de la sécurité dans la zone de responsabilité permanente unique Caraïbes (ZRP), à la lutte contre l’orpaillage illégal (opération Harpie), à la sécurisation du centre spatial guyanais (opération Titan), et à la lutte contre la pêche illégale. Dans le cadre de leur mission de police des pêches, les FAG garantissent la souveraineté de la France sur les eaux placées sous sa juridiction, répondent aux engagements internationaux pris par la France dans le domaine de préservation des ressources halieutiques, et combattent les activités maritimes illicites. |
Sources : EMA COM
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